Chapitre 62 - Romantisme

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Il s'était réveillé avec la sensation des doigts de Remus qui s'emmêlaient dans ses cheveux, délicatement. Sirius fit tout son possible pour ne pas bouger d'un iota afin de savourer le moment et de garder Remus proche de lui. Il avait peur qu'il se recule s'il se mettait à bouger ne serait-ce que d'un centimètre.
Il était si bien contre lui. Il avait l'impression d'avoir enfin trouvé son lit, sa maison, après une trop longue période à la dérive. Il s'était endormi et réveillé contre son cou, et il comptait bien y rester encore un moment. Se concentrant sur la respiration de Remus, à laquelle la sienne finissait par s'aligner. Comme une partition. S'attardant sur la fine peau de son cou que ses lèvres effleuraient.

Remus glissa sa main contre sa nuque, et Sirius frissonna. Il l'entendit rire doucement alors que sa main continuait ses caresses.

Il savait toujours.

C'était comme si Remus avait un décodeur des réactions de Sirius, lui permettant d'interpréter en un battement de cils une infime réaction de son corps. C'était terrifiant, et fascinant.

—Bonjour.

Sirius déposa un baiser contre le cou de Remus. Il était toujours là, il n'était pas parti hier soir, et ce matin, il lui soufflait le plus doux des bonjour.

Sirius marmonna une réponse contre la peau de Remus qu'il sentait déjà s'écarter de lui. Sirius paniqua. Juste un peu, mais suffisamment pour enrouler rapidement un bras autour de la taille de Remus pour le retenir contre lui.

—Pars pas.

—Même si c'est pour revenir avec un petit-déjeuner ?

Sirius ouvrit finalement les yeux et braqua un regard endormi sur Remus.

—Du genre brunch et café ?

—C'est l'idée.

Le sourire qu'il lui lança fit fondre son cœur, et il se résigna à le laisser partir. Mais pas trop vite non plus. C'était toujours difficile d'avoir la sensation qu'il s'échappait.

—Qu'est-ce tu fais encore là ?

—J'essaie de me dépêtrer de tes bras.

Sirius grimaça avant de lâcher Remus à contre cœur, s'enroulant dans la couette au moment où il descendit du lit. Il le regarda enfiler les vêtements qu'il avait semés la veille et ne put s'empêcher de sourire quand Remus déposa ses lèvres contre son front avant de sortir de la chambre.

Cela faisait bien longtemps qu'il ne s'était pas réveillé le cœur si léger.

Ce dimanche avait paru être sorti tout droit d'un recueil de poésies. Tout était doux, tendre, léger et empli de promesses.
Dehors, il pleuvait, les nuages étaient épais. Dedans, les conversations coulaient au même rythme que la pluie, et, tout comme la pluie, ne s'arrêtaient pas.
Des rires ponctuaient des phrases. Des sourires lançaient de nouveaux sujets. Des baisers en concluaient.
L'appartement sentait le café et le chocolat sucré.
Des pages du livre de Sirius avaient été complétées, puis discutées. Et Sirius s'était rendu compte que, si, la communication pouvait payer.
Les doigts de Remus se baladaient sur les bras de Sirius, quand ils n'étaient pas occupés à jouer des accords de guitare.
Un film avait été lancé, mais ni l'un ni l'autre n'aurait pu dire de quelle façon est-ce qu'il s'était terminé. Bien trop occupé à regarder celui qui se passait en direct dans les yeux de l'autre.
Des souffles s'étaient confondus, les respirations s'étaient accélérées, des vêtements avaient été abandonnés, des murmures avaient été échangés, des confidences avaient été glissées, leurs corps avaient fusionné, des excuses avaient été prononcées, des baisers avaient apaisé les maux.
Les mois manqués se rattrapaient. Les cœurs se retrouvaient et celui de Sirius tremblait de joie.

TendernessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant