Chapitre 12 - Décembre

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- J'aurais besoin du plus beau bouquet que tu as dans ta boutique. Genre celui qui en met plein la vue.

- Oh putain... Souffla Sirius après qu'elle ait refermé la porte derrière elle. Reg', c'est pour toi.

Sirius était loin d'être d'humeur à gérer la "connasse blonde" qui débarquait ici sans prévenir en étant la plus désagréable possible. La journée avait été longue et il devait encore passer voir sa psy. Il ne trouvait pas judicieux d'ajouter de l'huile sur le feu en se donnant un nouveau sujet qui l'irritait à aborder avec sa thérapeute ce soir. Il y en avait déjà trop sous le tapis. Bien plus imposants qu'elle et surtout plus importants à gérer.

- Comment je peux t'aider ? Demanda Regulus, un sourire au bord des lèvres. Ce genre de clients, ceux qui vous mettaient au défi dans votre propre domaine, étaient ceux que Regulus appréciait le plus.

- La mère de mon meilleur ami fête son anniversaire ce soir et je suis invitée. Je veux un méga bouquet. Le plus beau, avec les plus belles fleurs. Et des paillettes s'il le faut. Mais je veux qu'il reste sobre et distingué.

Sirius se retint de lever les yeux au ciel. Elle était définitivement du genre à vouloir apporter le plus beau bouquet de fleurs, la plus bonne bouteille de vin, ou encore le cadeau le plus cher en soirée, tout ça pour se faire remarquer, ou pour qu'on l'adule. Et il détestait ce genre de comportements.

Pourtant, longtemps, il en avait fait de même. C'était justement pour ça qu'il n'appréciait plus ce genre d'actions, parce qu'il savait exactement ce qui se cachait derrière : un grand sentiment d'insécurité et un besoin de reconnaissance qui dépasse l'entendement. Elle était de plus en plus agaçante.

Alors que Regulus tentait d'extirper quelques informations supplémentaires comme les goûts de la pauvre personne qui avait accepté de l'inviter, Sirius sortit de la boutique et alluma une cigarette.

Le temps semblait s'être rafraîchi d'un coup. Décembre était arrivé insidieusement avant de frapper brutalement. Les boutiques commençaient à réellement décorer leurs vitrines avec des articles de Noël et des guirlandes. Il fallait qu'il songe sérieusement à ce qu'il allait faire de leur magasin et quel genre de compositions ils allaient proposer. Il savait déjà qu'il allait créer de nombreuses couronnes de Noël. Il adorait ça. Assembler les fleurs sur les branches semblait ajouter un peu de magie à l'ordinaire et apporter un peu de douceur dans son cœur. C'était Euphémia, qui l'avait initié aux couronnes de fleurs. Elle en accrochait toujours une sur sa porte d'entrée. Alors, à chaque changement de saison, depuis qu'il avait 17 ans, il lui en apportait une. Certaines fois, il les achetait auprès d'Alphard, d'autres, il les confectionnait lui-même. Se satisfaisant du sourire et du câlin dans lequel Euphémia l'entraînait après l'avoir reçu. La tradition avait perduré, et, chaque changement de saison, lui aussi accrochait à sa porte d'entrée une composition florale.

Il fallait surtout qu'il se penche sur les commandes que ses clients lui avaient passées. Qu'il commence à croquer tout ça, et surtout, qu'il appelle ses fournisseurs.

Ciel, que la saison de Noël le faisait angoisser. Elle semblait, chaque année, lui faire revivre toutes ses insécurités. La peur de décevoir était en première ligne, celle de ne pas être en mesure de réussir à honorer ce pourquoi il s'était engagé en deuxième.

TendernessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant