Chapitre 64 - Entremetteurs

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Il regardait la neige tomber par sa fenêtre, un petit caneva et un fusain à la main, quand son téléphone se mit à sonner. Il esquissa un sourire avant de décrocher.

—Vous tentez de joindre l'homme le plus irrésistible de la terre ?

—Mince, j'ai dû faire erreur. Désolé du dérangement.

—Hé ! S'offusqua Sirius alors que Remus rigolait de l'autre côté du téléphone. Ça va ? Il est tard, t'es déjà emmitouflé dans ta grotte à cette heure-là, d'habitude.

—Tu es chez toi ?

—Ouais ?

—Tu voudrais bien m'ouvrir ? Je suis devant.

Si Remus avait ajouté quelque chose, Sirius ne l'avait pas entendu. Trop occupé à descendre du rebord de sa fenêtre et déposer son dessin et son téléphone sur sa table basse. Il faillit trébucher sur le coussin sur lequel il s'était installé plus tôt, mais réussit à atteindre sa porte d'entrée le plus rapidement possible.

Il entrebâilla la porte, et y passa la moitié de son visage.

—Mot de passe ?

—Sirius est l'homme le plus irrésistible de l'univers ?

—Ok, ça me va. Répondit-il en ouvrant la porte en grand pour laisser entrer Remus qui retirait son bonnet sur lequel des flocons de neige s'étaient logés. Droit de passage ?

Remus sourit et s'inclina pour déposer ses lèvres contre celles de Sirius.

—C'est pas que j'aime pas te voir arriver par surprise ici, au contraire. Mais, y a une raison ?

—Aucune. Répondit Remus en glissant ses chaussures sous le meuble de l'entrée. Je suis allé boire un verre avec Benjy, et sur le retour, je me suis rendu compte que ton lit était plus proche que le mien. J'ai fait le choix d'économiser quelques minutes de sommeil, si tu veux bien de moi ici. Il avait ajouté cette phrase presque timidement. La vérité, c'est que j'avais envie de te voir. J'aurai dû téléphoner avant...

Sirius ne lui laissa pas terminer ce qu'il était en train de dire, il agrippa la taille de Remus et le rapprocha de lui pour l'embrasser, et l'amener dans sa chambre.

Remus n'aura finalement, peut-être pas gagné quelques minutes de sommeil, mais ils auront tous les deux gagné des heures de tendresse. De son index, Sirius traçait des cercles aléatoirement sur le corps de Remus, de manière distraite, ses pensées flottant dans son cerveau.

—Hein ? Demanda-t-il en croisant le regard de Remus quand sa voix le fit sortir de ses pensées.

—Tu aimerais me dire à quoi tu penses ? Glissa doucement Remus en attrapant sa main.

—Tu travailles tôt, demain ?

—Je pense partir avant toi, oui. Promis, je ferai le moins de bruit possible en me levant.

—J'serai réveillé, bruit ou pas. Par contre, dans le tiroir du meuble de l'entrée y a une clef. Prends-la, avant de partir.

Remus ne répondit pas et avait cessé de caresser sa main. Sirius sentait son regard sur lui, et le courage qu'il avait rassemblé pour dire ça venait de s'en aller aussi rapidement que ce qu'il n'était arrivé.

—Me fais pas répéter, Remus. T'as compris où j'voulais en venir. J'te dis pas de venir poser tes valises ici et tout ce merdier. Juste que t'es le bienvenu quand tu veux et que plutôt que d'attendre sous la neige que j'me bouge pour venir t'ouvrir, tu pourras entrer par toi-même. Sans demander, ni appeler. Prends cette clef et utilise là quand tu veux. T'as déjà des affaires ici, que t'avais pas récupérées, donc autant qu'elles servent vraiment. J'serais content de rentrer du boulot un jour et de tomber sur toi dans mon salon. C'est tout c'que j'ai à dire. Marmonna-t-il en s'éloignant légèrement de Remus et en commençant à monter la couette jusqu'à son cou.

TendernessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant