Tenderness

Chapitre 42 - Boum.

Sirius avait deux saisons préférées : l'automne et le printemps.

L'automne parce qu'il adorait la couleur orangée, parfois rosée, que les feuilles prenaient. Il adorait voir leur danse jusqu'à ce qu'elles effleurent le sol et il adorait le bruit que faisaient ses doc Martens sur les tapis qu'elles créaient. Il adorait la brume. Basse. Celle qui donnait un peu l'impression d'être dans un film fantastique, rempli de magie. Il adorait la bruine, surtout quand elle éclaboussait légèrement la visière de son casque de moto. Il adorait les cafés ardents d'automne.  Ceux qui faisaient rougir et qui brûlaient ses mains. Il adorait les pumpkin spice latte, les légumes anciens, l'overdose de cannelle. Il adorait les odeurs rassurantes et enveloppantes qui prenaient place dans chaque boutique ou maison dans lesquelles il mettait les pieds.

Il adorait l'automne et ses soirées chez James et Lily, Harry dans ses bras, devant le premier feu de cheminée de l'année, à faire griller des châtaignes ou des chamallows dans le foyer. Oh, et l'odeur de bois de cheminée... il adorait ça. Il aimerait avoir un flacon qu'il glisserait dans sa poche, et qui contiendrait l'odeur de l'automne.

Le printemps, parce que les jonquilles fleurissaient partout dans les allées de Londres et qu'il adorait leurs formes et leurs couleurs jaunes. Il préférait même celles jaune pastel à celles jaune vif. Il adorait le printemps parce que les sakura fleurissaient et qu'il adorait leurs fleurs. Elles étaient si délicates. Il adorait le printemps parce que l'odeur du mimosa embaumait chaque endroit où il pouvait bien aller. Il adorait le printemps parce que l'éclosion des fleurs le fascinait, parce que les couleurs vives lui procuraient beaucoup de joie. Il adorait le printemps parce que le soleil le réveillait. Il adorait le printemps parce que les journées se prolongeaient et donnaient ​​l'impression d'être infinies. Il avait la sensation qu'il avait plus de temps pour les gens auquel il tenait, pour ceux qu'il aimait. Il adorait le printemps parce que les gens portaient des couleurs gaies et flashy qui lui donnaient le sourire et beaucoup de baume au cœur. Il adorait le printemps parce que les cafés et bistros commençaient à sortir leur recette de cafés froids, et qu'il les préférait au café chaud. La caféine fraîche semblait être plus efficace. Et puis, il adorait le bruit des glaçons qui s'entrechoquaient. Il adorait le printemps parce que Lily faisait la meilleure limonade de la terre. Il adorait le printemps parce que c'était le début des premiers barbecues chez James et Lily, les verres de rosé partagés avec Regulus et les bières bien fraîches avec James et Fabian.

Il adorait le printemps parce que cette saison lui redonnait foi en la vie. Elle lui prouvait qu'après le froid et la grisaille, la lumière et la chaleur revenaient. Toujours. Sans savoir pourquoi, ni comment, le printemps lui apportait toujours un peu de légèreté et de douceur. Et les épreuves de la vie semblaient moins aiguisées.

Il adorait ces deux saisons. Parce qu'elles lui permettaient de se souvenir que tout était cyclique. Que tout ce qui s'en allait pouvait être amené à revenir, que l'espoir était toujours présent.

Avec l'arrivée du printemps, arrivait souvent un lot de bonne humeur et de joie. Le moral semblait remonter pour tout le monde, et les bonnes nouvelles étaient moins timides.

Les bouquets demandés étaient plus colorés, les conversations pleines de légèreté.

Même Regulus semblait avoir été touché par la grâce du printemps.

Il était arrivé un matin, un emballage papier de leur boulangerie préférée dans une main, un porte gobelets avec deux cafés dans l'autre.

Sirius n'avait pas besoin de regarder l'intérieur du sac en papier pour savoir ce qu'il contenait : un croissant, un pain au chocolat et deux scones.

—On va se faire tatouer ? Demanda Regulus juste après avoir déposé leur petit déjeuner sur le comptoir.

Le printemps apportait parfois des idées surprenantes.