Chapitre 32 - Surprises

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Les soirées chez Euphémia et Fleamont lui faisaient toujours l'effet d'un retour en arrière dans son adolescence. Ces moments lui semblaient hors du temps, à l'époque. Comme une bulle de fraîcheur qui lui permettait d'échapper à la réalité.

Aujourd'hui, quand durant la soirée, il prenait du recul sur tout ce qui se passait autour de lui, il avait toujours cette drôle d'impression. Celle de moments presque irréels. Mais maintenant, il était pourtant bien conscient qu'il les vivait pleinement, ces moments, et qu'il pouvait venir se réfugier dans cette bulle quand il en ressentait le besoin. Même s'il faisait en sorte de ne pas le faire, de ne pas venir empiéter sur la vie d'Ephy et Fleamont, plus que ce qu'ils ne l'avaient déjà fait.

Il avait serré James et Lily dans ses bras, déposant un baiser bruyant sur leurs joues sous les "beurk" rieurs d'Harry.

Il s'était accroupi et avait ouvert ses bras vers lui. « Câlin ? » demanda-t-il. Et Harry se laissa tomber dans ses bras, serrant des mèches de ses cheveux dans ses petits doigts.

« Bye bye tonton » cria-t-il de l'intérieur de la voiture quand James démarra.

Sirius continua de les saluer jusqu'à ce que la voiture disparaisse de son champ de vision.

Il alluma ensuite une cigarette et prit la route de chez lui, le pas et l'esprit léger. Et puis, sans réfléchir, il ne tourna pas à droite.

Au rythme des musiques qui défilaient à ses oreilles, il sentait son cœur s'accélérer et son sourire s'agrandir. Sans qu'il ne sache trop pourquoi.

Il se retrouva rapidement devant la porte rose, tapa trois coups contre le bois et rangea ses écouteurs dans la poche de sa veste.

Cheveux anarchiquement remontés en chignon sur sa tête, paire de ciseaux dans une main, sourire se transformant en grimace, et regard désabusé, Marlène venait d'ouvrir la porte.

— T'es pas le livreur.

—Apparemment non, répondit Sirius en enfonçant les mains dans les poches de son jean.

Marlène jeta un regard dans la rue, certainement pour guetter la pauvre personne qui viendra livrer son repas.

—Entre. Dit-elle en ouvrant la porte en grand et en se décalant. Benjy est là, aussi.

—J'étais pas attendu, j'vais rentrer.

—Sois pas con. Souffla Marlène en lui attrapant le poignet et en le tirant à l'intérieur de la maison. Tu seras juste de corvée pour te lever quand ça sonnera et nous apporter à bouffer.

—Quoi d'autre, votre Majesté ? Tu veux que je te serve ton repas dans une assiette en or ?

—Oui. Et mon Coca dans une flûte en cristal, merci.

Il arriva dans le salon et se sentit bien con. Marlène repartit rapidement vers le centre de la pièce à vivre, là où se tenait un mannequin sur lequel elle était en train de coudre une robe.

Benjy était installé sur le tapis devant le canapé, les yeux rivés vers son ordinateur portable, Remus face à lui, de nombreuses copies étalées sur la table.

De l'extérieur, c'était une très belle scène de vie. Entre les rires discrets de Remus et ceux plus prononcés de Benjy, cadencés par les coups de ciseaux de Marlène.

—Rem', c'est pour toi. Lança-t-elle avant de s'attaquer à un fil de couture argenté.

Remus tourna la tête vers l'entrée, sourire aux lèvres, lunettes sur le nez. Sirius jura voir une étincelle dans ses yeux mais éluda cette pensée. Il le vit se redresser rapidement et venir à sa rencontre.

TendernessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant