Chapitre 21

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Yoongi remua dans l'espoir de trouver la position la plus confortable possible, incapable d'ouvrir les paupières sans qu'elles se referment aussitôt. Il grommela et d'agréables frissons coururent sur son corps, qui l'enfoncèrent dans le sommeil.

Après d'interminables minutes – ou heures – passées à tenter de se réveiller, Yoongi fut tiré de sa torpeur dans un sursaut quand il se rendit compte qu'on lui caressait le dos. Il croisa alors le regard attendri autant qu'amusé de Hoseok, sur qui il se tenait à moitié affalé, la tête contre son torse et une jambe par-dessus les siennes.

« J-Je... p-pardon, Hoseok-ah, je... désolé ! »

Yoongi le repoussa pour s'écarter puis s'assit en tailleur sur le matelas, le visage empourpré par la honte. Son cadet, qui ne souhaita pour sa part pas se redresser, resta allongé.

« Y a pas de soucis, répondit-il, t'étais tout mignon, en plus.

— C'est pas vrai ! Pourquoi t'as fait ça !

— Fait quoi ? gloussa Hoseok. Tu t'es endormi pendant que je te parlais. Au début, je t'avoue que ça m'a un peu vexé, mais je me suis dit que t'en avais sûrement besoin après tout ce qui s'était passé. Et figure-toi que j'étais en train de me perdre dans mes pensées quand tu t'es mis à bouger. D'abord tu t'es tourné sur le flanc, face à moi, et tu t'es recroquevillé. Sauf que dans ton mouvement, ta jambe a heurté la mienne, alors par réflexe tu l'as passée par-dessus. Et puis une heure plus tard, chargement du câlin terminé : t'étais tout contre moi.

— Oh mon dieu, la honte... mais ça te donnait pas le droit de me caresser le dos !

— Bah oui, tiens, c'est pas comme si tu me l'avais demandé...

— Pardon ?

— Revenons-en au moment où t'es venu te coller à moi. Je comprends que tu vas pas me lâcher, mais j'ai pas envie de te réveiller pour autant. Je me dis que je vais jouer sur mon téléphone en attendant que tu te réveilles et qu'on puisse rigoler de notre position. Sauf que je te rappelle que moi, j'étais sur le dos. Les bras levés devant moi pour jouer, c'était pas super pratique, et j'ai fini par tétaniser. J'ai juste voulu poser ma main droite deux secondes, et j'avoue, je l'ai posée sur ton dos, mais je te frôlais à peine, je te jure ! Et puis... quand j'ai relevé la main, t'as marmonné « encore ». Je t'avoue que j'ai pas compris au début, et puis j'ai reposé la main sur ton dos, et... je te jure t'as ronronné, s'esclaffa Hoseok qui jubilait. Du coup je t'ai caressé le dos, et t'as adoré ça, parce que tu t'es rendormi pour presque trois quarts d'heure.

— C'est pas possible, j'ai pas pu faire ça... »

Hoseok prit un air tout à coup plus sérieux derrière lequel on percevait néanmoins sa compassion.

« Tu sais, hyung, les gens qui reçoivent peu d'affection sont souvent ceux qui aiment le plus ce genre d'attentions. Je te juge pas, je t'assure : tu te sentais seul, je crois que t'avais vraiment besoin de ça. Et... t'as pas à avoir honte. Tu dormais de toute façon, tu savais pas ce que tu faisais.

— Bah encore heureux ! J'aurais jamais fait ça, sinon !

— Mais t'en aurais eu envie.

— Q-Quoi ? Non, bien sûr que non ! se défendit Yoongi d'un ton outré.

— Calme-toi, réfléchis dix secondes, et dis-moi si tu te sens mieux maintenant. »

Son aîné lui jeta un regard mauvais, et une dizaine de secondes passa.

« Alors ? » s'enquit Hoseok.

Son ami lui répondit d'un haussement d'épaules, une moue embarrassée au visage, réponse bien assez explicite pour Hoseok qui s'en contenterait avec joie.

« En tout cas, sache que mes bras te seront ouverts chaque fois que t'en auras besoin ou juste envie !

— La ferme, j'ai ni besoin ni envie d'être dans tes bras.

— Menteur, » ricana Hoseok.

Yoongi, de qui le teint rivalisait avec celui d'une tomate, fit volte-face et quitta le lit pour retourner à son ordinateur en veille.

« Tu comptes bosser ? demanda Hoseok qui s'était tourné pour l'observer.

— Non, je compte l'éteindre. »

Le plus jeune esquissa un sourire en le voyant ensuite prendre son portable et regagner le matelas au bord duquel il s'assit, le plus loin possible de son interlocuteur qui ne s'en formalisa pas. Hoseok, qui avait lui aussi repris son smartphone, lui jetait parfois de discrets regards.

Et il s'aperçut qu'à la vue de Yoongi, son cœur diffusait dans ses veines une chaleur agréable sur laquelle il ne se sentait pas encore prêt à mettre un nom.

L'hôtel de Noël [Sope]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant