L'hôtel de Noël [Sope]

Chapitre 34

Descendus au restaurant de l'hôtel, Yoongi et Hoseok s'émerveillèrent devant la décoration du lieu. On avait ajouté des guirlandes aux murs et au plafond, un sapin se dressait dans un coin de la pièce, paré de mille couleurs, et les tables ainsi que les chaises avaient disparu, sans doute retirées pour les jeux annoncés.

Bon nombre de familles étaient déjà arrivées, et tout le monde discutait avec tout le monde, un verre à la main. La soirée se voulant bon enfant, aucun alcool n'était proposé, de sorte qu'en se rendant au bar à leur tour, Yoongi et Hoseok demandèrent du soda. Sur le comptoir le personnel avait aligné des plateaux de mignardises à grignoter, aussi bien sucrées que salées, et les deux garçons se retrouvèrent peu après en train de savourer un mochi en observant les gens autour d'eux.

« J'aime beaucoup l'ambiance, affirma Hoseok avec un sourire. J'aime voir des personnes heureuses.

— Ouais, c'est sympa. »

Ignorant comment rebondir sur cette réponse, Hoseok resta silencieux, et son aîné se contenta de continuer de regarder la petite foule qui grandissait à mesure qu'arrivaient les clients. D'une vingtaine de personnes, ils passèrent à une cinquantaine. L'heure annoncée venait de sonner, et la jeune femme entra dans le restaurant, vêtue d'une élégante robe rouge et blanche qui lui tombait jusqu'aux genoux. Un homme l'accompagnait, habillé de manière plus sobre. Tous trois se placèrent au centre de la salle pour attirer sur eux l'attention, et la réceptionniste prit la parole.

« Le directeur de l'hôtel et moi-même vous souhaitons de passer une agréable soirée, commença-t-elle. Nous avons organisé pour vous un moment convivial et amusant avec l'espoir que chacun se plaira ici et abandonnera loin de soi ses tracas pour se concentrer sur l'essentiel : les fêtes. Nous vous proposons donc ce soir de profiter de ce petit cocktail, après quoi commenceront les jeux de Noël, un petit concours au cours duquel les occupants de chaque chambre s'affronteront dans des épreuves toutes plus amusantes les unes que les autres ! »

Chacun applaudit, la jeune femme s'inclina et, avec son patron, se rendit au bar pour apprécier le buffet. L'homme avait l'âge d'être son père, et du fait de certains traits communs, Hoseok se demanda si ce n'était pas bel et bien le cas. Il se retourna vers Yoongi à qui il adressa son habituel sourire rayonnant.

« Bon, hyung, ça veut dire qu'on sera dans la même équipe.

— Youpi, je saute de joie.

— Fais pas le gars blasé, le sermonna-t-il avec un rictus, je sais que t'es ravi que je sois avec toi.

— Ouais, un bonheur.

— Dis-le avec encore moins de conviction, la prochaine fois...

— Idiot.

— Après, libre à toi de vouloir changer d'équipe. Tiens, je vois une famille qui a l'air sympa, là-bas, je vais leur dire que mon camarade de chambre veut pas de moi et que...

— Non, t'es mon coéquipier, l'interrompit Yoongi en fixant son verre de soda. Tu restes avec moi.

— T'es sûr que t'as pas envie d'aller demander à d'autres gens si tu peux passer la soirée avec eux ? »

Il savait bien qu'il jouait sur la timidité de son aîné.

« Non.

— Donc t'as changé d'avis, tu veux bien qu'on soit ensemble ?

— Oui.

— Surtout faut pas sortir cette question de son contexte.

— Sortir cette... oh... Hoseok t'es vraiment con.

— Je vais chercher une autre équipe, rétorqua le cadet en feignant de s'en aller.

— Non, non ! »

Yoongi lui attrapa la manche de sa main libre. Le jeune homme se tourna vers son aîné à qui il adressa un regard amusé.

« Bah voilà, c'était pas compliqué d'admettre que tu veux que je reste avec toi.

— Ouais, si tu le dis...

— Je suis content, je sens que cette soirée va être vraiment sympa ! »

Et, peu gêné, Hoseok passa un bras autour des épaules de son ami qui, presque ratatiné sur lui-même, garda un silence quasi religieux pendant les minutes qui suivirent. Ils allèrent reprendre de quoi grignoter et, échangeant parfois quelques mots, ils apprécièrent à leur manière ce moment. Pour Yoongi, pas besoin de jeux ou de rires : la seule présence de Hoseok lui permettait de se sentir mieux que jamais.