L'hôtel de Noël [Sope]

Epilogue

Hoseok se trouvait installé dans son lit confortable, concentré sur la fiche qu'il révisait, quand la porte de son studio s'ouvrit. Il offrit un sourire à son compagnon qui, une fois délesté de ses chaussures, le rejoignit et se laissa tomber à côté de lui.

« Hyung, t'es vivant ? se moqua-t-il avec un rictus espiègle.

— Non.

— Rest in peace.

— Crétin. »

Hoseok gloussa.

« Ça a été, ce premier jour ?

— C'était trop bien.

— Ça en avait pourtant pas l'air, on dirait que t'es au bout de ta vie, remarqua le cadet.

— C'était fatigant, affirma Yoongi en s'asseyant de façon plus correcte, mais très enrichissant. »

Quelques jours étaient passés depuis Noël. Yoongi avait tout abandonné en dépit de ses craintes. Même s'il ne le connaissait que depuis une semaine, Hoseok lui plaisait et il avait toute confiance en lui – un instinct qu'il ne s'expliquait pas. Il avait donc démissionné à l'aide d'un simple SMS envoyé à son père, puis il avait récupéré ses affaires dans son appartement (il en possédait peu) et s'était installé avec Hoseok. Seokjin et Namjoon lui avaient alors proposé de travailler avec eux au magasin : leur meilleur comptable, un homme brillant mais âgé, approchait de la retraite, et il faudrait quelqu'un pour le remplacer. Yoongi avait été embauché dès le vingt-six décembre, et la formation se passait bien : le garçon en effet, dans l'entreprise de son père, s'occupait de la comptabilité et de la gestion des portefeuilles de leurs clients. Il s'assurait que leurs affaires prospèrent tout en vérifiant les actions de chacun en bourse. Bien que principalement trader, il témoignait d'une aisance telle avec les chiffres que cette nouvelle formation ne lui posait aucun problème majeur.

Et puis... de cette manière, chaque soir, il rentrait et retrouvait Hoseok dans ce qui était devenu leur studio. Rien n'y avait changé, si ce n'était le lit, qu'ils avaient remplacé par un modèle plus grand. Ça lui plaisait beaucoup plus que de retourner dans un appartement solitaire et silencieux. Hoseok en effet, s'il savait rester calme, l'incitait souvent à venir dîner avec les Kim et lui, de sorte qu'ils finissaient autour d'une table bruyante où les conversations allaient bon train.

En quelques jours à peine, Yoongi s'était senti revivre, au point qu'il ne regrettait pas une seconde son choix.

« Je suis heureux que tout se passe bien, » sourit Hoseok en posant une main sur sa cuisse.

Son regard chargé de sincérité toucha Yoongi qui, sans hésiter, s'avança pour capturer ses lèvres. Les deux compagnons, assis côte à côte, s'abandonnèrent à ce contact tendre, et quand le baiser s'approfondit, Hoseok s'agenouilla sur le bassin de son copain qui en profita pour enrouler les bras autour de sa taille. Encore trop pudiques et du fait de leur trop jeune relation, les garçons n'avaient pas osé aller plus loin que ces baisers enflammés et ces étreintes chastes – l'envie pourtant ne manquait pas.

Hoseok lui caressait les cheveux, et Yoongi adorait cette sensation. Comme il avait bien fait de ne pas écouter son père et de les laisser pousser un peu ! Si Hoseok aimait tant jouer avec les petites mèches dans son cou, aucun doute : il ne risquait pas de s'en débarrasser !

« Je t'aime, lui murmura-t-il.

— Moi aussi, hyung. »

Les baisers redevinrent plus tendres, plus surfaciques, toutefois les garçons furent coupés par la sonnerie du portable du cadet. Ce dernier fit la moue et se pencha vers la table de chevet. Il y attrapa son smartphone et jeta un regard à l'écran. Ses prunelles s'illuminèrent, il bondit des cuisses de son compagnon et décrocha aussitôt.

« Allô ? Oui... oui, voilà, c'est lui... Oh, ça, je pense qu'il vous l'expliquera... Oui... Oui, je vous le passe. »

Il rejoignit le lit en une enjambée puis tendit le portable à son copain qui l'observait, les sourcils froncés.

« C'est pour toi. »

Yoongi, sans poser de questions, porta l'appareil à son oreille.

« Allô ? »

Hoseok alors le regarda, attentif à la moindre de ses expressions. La méfiance se peignit d'abord sur son visage, puis, quand son correspondant prit la parole, il parut bouleversé.

« Hoseok... comment... ? souffla-t-il en cachant le micro du portable.

— Surprise, sourit le jeune homme. Mais c'est pas à moi que tu devrais parler. »

Yoongi acquiesça en dépit de sa gorge serrée. Il inspira un moment.

« Ça fait tellement longtemps que j'espérais pouvoir te parler, maman... »