Chapitre 41

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Réveillés au même moment du fait d'un mouvement de Yoongi qui les avait tirés de leur sommeil, Hoseok et lui demeurèrent blottis en silence l'un contre l'autre après avoir vérifié l'heure : il leur restait vingt minutes à profiter de leur petit paradis de détente. Le plus jeune, après quelques longues secondes, osa avancer une jambe pour la passer par-dessus celles de son aîné, dans l'espoir de se rapprocher de lui sans pour autant le gêner – les plaids empêchaient tout contact inapproprié, après tout.

« Ça va, tu prends tes aises ? remarqua Yoongi d'un ton las.

— Ouais. J'ai le droit ?

— Si vraiment ça te fait plaisir...

— Oui ! »

Et, ouvrant les yeux pour adresser un large sourire à son ami, il l'enlaça sans hésiter, piégeant le pauvre Yoongi dans sa couverture qui désormais le saucissonnait. Conscient qu'avec n'importe qui, il se serait senti mal à l'aise, Yoongi s'étonna de rire à la réaction de son cadet. Impossible de nier, Hoseok le rendait heureux par sa seule présence.

« Allez, bouge, gloussa-t-il, je peux à peine respirer tellement tu m'étouffes dans cette couverture.

— Moi, c'est quand je reçois pas d'affection que j'étouffe ; encore quelques secondes, hyung.

— C'est bien parce qu'il y a personne autour, hein...

— J'ai gagné !

— Ah ! »

Yoongi battit des paupières, surpris par le geste de Hoseok qui avait remué de sorte à se trouver cette fois allongé sur lui, et non plus à ses côtés. Peu enclin néanmoins à se lancer dans une nouvelle joute verbale, Yoongi garda le silence et préféra fermer les yeux, tout comme Hoseok de qui la tête avait trouvé refuge de plus belle sur le torse de son ami.

Ils restèrent ainsi jusqu'à ce qu'arrive l'heure de quitter la pièce. Leurs cheveux en bataille et les traces d'oreillers sur leurs joues les amusèrent, et ils se rendirent à la cafétéria pour le déjeuner. Ils rejoignirent ensuite leur chambre afin de rassembler leurs affaires et d'attendre le dépanneur. On les avait prévenus que l'homme viendrait dans l'après-midi les voir à l'hôtel pour retourner après seul à la limousine. Il s'en occuperait – sans doute la ramènerait-il à un garage – et reviendrait chercher avec et une voiture supplémentaire les deux garçons pour en raccompagner un à Daegu, tandis que l'autre partirait en direction de Séoul. L'heure précise ne leur avait cependant pas été communiquée, puisqu'elle dépendait de la météo et de la praticabilité des routes.

Yoongi alluma son ordinateur pour travailler, Hoseok en fit de même avec son smartphone, dans l'espoir de réussir à se concentrer sur ses cours. Or, dès qu'il relevait la tête pour regarder Yoongi, il songeait qu'il s'agissait des dernières fois où il serait autorisé à passer un moment avec lui, et le passer de cette manière lui serrait le cœur. Tous deux à leur activité, silencieux. Il n'aimait pas ça.

« Hyung, tu veux pas qu'on fasse autre chose ? se plaignit-il donc.

— Du genre ?

— Bah je sais pas, mais un truc à deux, qu'on profite encore un peu.

— Oh... bah je sais pas, tu proposes quoi ?

— Ça te dérange pas de pas bosser, t'es sûr ?

— Je rattraperai plus tard.

— Alors... on pourrait regarder des vidéos ensemble, ou jouer à un jeu : ça doit bien pouvoir se trouver, une appli à laquelle on peut jouer en coopération avec un ami.

— Bof, flemme de chercher un jeu. Mais on peut mettre un film, si ça te plaît.

— Oh, cool ! Et on se pose dans le lit pour regarder bien au chaud ?

— En fait, t'aimes bien dormir toute la journée, non ? demanda Yoongi avec une moue dubitative.

— Ouais, un souci avec ça ?

— Au contraire, ça nous fait au moins un point commun. »

Son rictus malicieux n'échappa pas à Hoseok qui le lui rendit, et tous deux s'installèrent, l'ordinateur de l'aîné devant eux. Hoseok choisit une comédie romantique, décision qui laissa Yoongi perplexe sans que pour autant il formule la moindre remarque. D'abord assis à bonne distance l'un de l'autre, ils se rapprochèrent peu à peu, jusqu'à ce que Hoseok prenne l'initiative de briser la barrière qui les éloignait : il se colla contre son ami et posa la joue contre son épaule.

« Tu vas te flinguer le dos, et cette nuit tu dormiras mal, lui reprocha Yoongi avec douceur, tu devrais te redresser.

— Je suis un grand garçon, t'inquiète pas pour moi. Et puis ça va... je suis bien, comme ça.

— Comme tu le sens.

— J'aime être proche de toi, hyung.

— C'est pas bizarre, ça, comme phrase ?

— Si.

— Ah... au moins t'assumes.

— Je t'apprécie vraiment beaucoup, tu sais ?

— C'est une litote, ça aussi ?

— Peut-être. »

Yoongi n'osa pas répliquer, de peur d'entendre des mots auxquels il ne pourrait pas répondre comme il le désirerait. Il se contenta de passer un bras timide autour de la taille de son ami, et son étreinte s'affirma peu à peu à mesure que progressait l'intrigue. À la fin, même, Yoongi songea qu'il aurait aimé embrasser Hoseok comme les deux personnages du film s'embrassaient... et il chassa au plus vite cette pensée stupide de son esprit.

L'hôtel de Noël [Sope]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant