L'hôtel de Noël [Sope]

Chapitre 47 : Veille de Noël

Hoseok se réveilla dans son studio qui, aujourd'hui plus que jamais, lui paraissait vide. Pas de Yoongi grincheux à ses côtés pour lui adresser une réflexion idiote, il était seul.

La veille, il était rentré tard : Seokjin et Taehyung étaient déjà couchés à son retour. De fait, il ne leur avait pas raconté ses péripéties à l'hôtel avec celui qu'ils appelaient encore « monsieur Min ». Ainsi, quand il trouva le courage de se lever, il ne s'étonna pas d'entendre deux petits coups discrets frapper à sa porte.

Bien sûr que les deux frères voudraient des détails, il avait cessé de leur envoyer des messages quelques jours après son arrivée, si bien qu'entre le moment où Hoseok se plaignait de Yoongi et le moment où il leur avait annoncé revenir le vingt-trois décembre, ils n'avaient plus reçu aucune nouvelle. Hoseok donc alla ouvrir. Sans surprise, Taehyung lui bondit dans les bras pour l'étreindre tandis que Seokjin, à côté, poussait un soupir las.

« Hyung, je suis trop content de te revoir ! Tu m'as manqué ! clama le plus jeune.

— Tae, du calme, tu vas juste lui redonner envie de s'en aller avec tes conneries, le rabroua son frère.

— Tu parles, je suis sûr que c'est bien le dernier endroit où il voudrait se rendre.

— À ce propos, Hoseok, ça s'est pas trop mal passé avec Min, quand même ?

— Entrez, je vais vous raconter, proposa Hoseok. Ça risque d'être un peu long. »

Ils disposaient bien d'au moins une heure et demie avant de partir pour le travail, autant en profiter. Hoseok donc invita ses amis à s'installer et leur offrit un paquet de biscuits en guise de petit déjeuner. Pendant qu'ils mangeaient, Hoseok leur narra les évènements des derniers jours, reprenant depuis le moment où monsieur Min était monté dans la limousine avec lui jusqu'au moment où il avait salué Yoongi. Il acheva son récit sur un soupir, et les deux autres demeurèrent cois. Les secondes s'écoulèrent jusqu'à ce que...

« Oh putain t'es amoureux de Yoongi ! laissa échapper Taehyung.

— Le plus intéressant, reprit Seokjin, c'est que visiblement, c'est réciproque. N'est-ce pas, Hoseok-ah ?

— Je crois, mais j'en suis pas non plus certain. Je veux dire... s'il m'aimait vraiment, il serait au moins venu ce soir manger avec nous, non ?

— C'est difficile de refuser une obligation du boulot pour un dîner perso, tu sais, soupira l'aîné. Tu peux pas non plus penser que ça veut dire qu'il t'aime pas. Ça peut simplement signifier qu'il a encore trop peur de renvoyer une mauvaise image à son père. Et puis... s'il venait, il se passerait quoi ? Vous passeriez votre soirée à discuter, ou bien est-ce que ça irait plus loin ? Parce que c'est aussi ça que t'espérais en l'invitant ici, non ? Mais si ça allait plus loin... alors là, vraiment, on peut se demander ce qu'il se passerait. Il a peur de s'attirer les foudres de son père, Hoseok, alors dans ce cas, être avec toi... ce serait compliqué, tu comprends ?

— C'est vrai... j'avais pas pensé à ça.

— En refusant de venir, il essaie juste d'éviter de vous faire tous les deux souffrir davantage. Ça peut aussi se comprendre...

— Ouais, t'as raison.

— Hyung, câlin... »

Hoseok sourit à son cadet qui le regardait avec ses yeux de biche. Il se laissa sans hésiter aller dans les bras de Taehyung qui lui caressa le dos avec tendresse, dans un geste qui parvint à réconforter Hoseok. Seokjin avait raison : même s'il était blessé de ne plus voir Yoongi, il valait sans doute mieux que tout se passe de cette manière.

Pourtant, il aimait Yoongi.

Il sentit dans son dos Seokjin l'enlacer à son tour et un soupir de contentement lui échappa.

« Merci d'être là, murmura-t-il, ça me fait du bien d'être avec vous.

— C'est samedi aujourd'hui, et si t'en profitais pour passer la journée avec nous au magasin ? proposa Taehyung. J'ai prévu un atelier trop bien avec les enfants : on va décorer des pères Noël en chocolat avec des tas de trucs trop bons, on lira des histoires, et on fera aussi un escape game de Noël ! Une partie, ça dure une demi-heure, alors ça va être cool !

— Oh... ouais, ça pourrait être sympa, je veux bien. »

Au moins, ça lui permettrait de se changer les idées.