Deux - "C'était quoi ce zbeul"

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On avait marché jusqu'à un immeuble parisien qui semblait banal vu comme ça , mais où en sortait beaucoup plus de brouhaha que chez les bâtiments voisin. Un balcon avec pleins de monde dessus se trouvait à ce qui me semblait être le troisième étage et c'était sûr que la soirée ou Camille me traînait était là bas.

Effectivement elle arrivait devant la porte, composa le code de l'immeuble et nous entrions à l'intérieur, marchant jusqu'au troisième étage où Camille toqua à une porte. "I.Akrour/H.Akrour"

- IDRISS ÇA A TOQUÉ J'VAIS OUVRIR, dit une voix masculine de l'autre côté de la porte

Aussitôt dit aussitôt fait, un brun de taille moyenne vint nous ouvrir, moustache et bouc mal taillée et grand sourit en voyant Camille.

- Putain t'es venue ! On t'attendait plus, entrez !

Je lui souris poliment en passant devant lui et Camille se retournait vers lui après être entrée.

- Je suis venue avec Blanche, ça dérange pas Idriss ? Demanda t elle

Super Camille, elle me tirait dans une soirée, où je n'avais pas envie d'aller, sans savoir si j'étais là bienvenue. J'avais déjà envie de me tailler.

- T'as vu tout le monde qu'il y a ou quoi ? C'est pas ta pote qui va nous déranger, il haussa les épaules, moi c'est Ken, me sourit il

On pouvait voir les yeux fermés que ce fameux Ken était un coureur de jupons, son regard, son sourire et sa façon de parler devait faire tiquer n'importe quelle nana. N'importe laquelle sauf moi, je trouvais ça d'un ridicule absolu leurs manières de draguer. Mais ça avait l'air de plaire à toutes les petites nanas qui riaient comme des attardées de loins en parlant de lui et en le montrant du doigt. J'allais vomir.

Au début je suivais un peu mon amie partout, étant dans une assez grosse soirée avec aucune personne que je ne connaissais. Mais je finis vite par me détacher d'elle en allant à la cuisine me servir un verre de vodka pure pour le boire d'une traite.

- Wesh tu rigoles pas toi, rigole un grand renoi derrière moi avec son pote

- T'es la shab de Camille non ? Elle s'appelle rouge, dit son pote totalement convaincu

Je ne savais pas si je devais rire ou être excédée, ils étaient totalement défoncé et je finirai peut être dans le même état dans quelques heures alors je décidais d'être gentille pour une fois.

- C'est Blanche, dis je en souriant gentiment

Le grand renoi éclata de rire en même temps que son pote, fou rire incontrôlable pour les deux ce qui me faisait ricaner en les voyant.

- Chéri... Non doums, Sneazz vous avez fait quoi comme connerie encore, pourquoi vous riez comme des baleines, demanda une grande brune exaspérée qui arrivait dans la cuisine

Alors que je me re servais un verre, ils essayaient d'expliquer la connerie que le fameux Sneazz venait de dire, non sans recommencer cinquante fois, coupé à chaque fois par leurs rires.

Elle se retourna alors vers moi en soufflant exagérément face au comportement des deux hommes à côté de nous et elle prit à son tour la bouteille de vodka pour se faire un verre.

- T'es la seule que je ne connais pas à la soirée, tu dois être l'amie de Camille non ? Moi c'est Adèle

Je commençais à sympathiser avec Adèle, elle était sympa et surtout pas nunuche comme les autres filles qui était dans cet appart, robe moulante et super provocante.

Les verres s'enchaînaient pour nous deux, elle avait une bonne descente parce que la bouteille de vodka se terminait qu'on commençait à peine à être bien.

- Je vais vite fumer puis je reviens, dis je en m'éclipsant sur le balcon

Il n'y avait qu'une seule personne, que je ne distinguais pas bien à cause de la pénombre mais ça avait l'air d'être un homme, casquette sur la tête, appuyé sur la rambarde en regardant Paris.

Je savais qu'il m'avait entendu sortir car il s'était mît un peu plus sur le côté, n'ayant pas une très grande place sur cet extérieur.

Ma cigarette déjà à la bouche je cherchais corps et âmes après mon briquet dans mon sac. Ce n'étais pas possible, la vodka me faisait perdre la vue ou quoi ?

- Briquet de merde, grommelais je en retournant mon sac dans tous les sens

Il me laissait galérer encore quelques instant avant de chercher son briquet dans sa poche et me le tendre. Sans un mot, juste le briquet tendu face à moi.

Le silence n'était pas pesant, ça faisait d'ailleurs du bien, les gens parlaient trop quand ils se retrouvaient dehors, sûrement gêné qu'un blanc s'installe, moi j'aimais mieux profiter de la vue et de l'air assez frais que nous offrait Paname en ce bon mois d'octobre.

J'allumais alors ma cigarette, tirant une première fois dessus avant de vouloir rendre le briquet à son propriétaire mais il me glissa des mains, tombant au sol. Je m'accroupis alors pour le ramasser et c'est là que la loi de Murphy en eu fini avec moi pour ajourd'hui. Un son de tissu déchiré parvins à nos oreilles, et c'était tellement surprenant que l'homme à la casquette à côté de moi se retourna en vitesse se demandant sûrement ce qui avait craqué.

- C'était quoi ce zbeul ?

Sa voix grave me surpris mais je ne le fis pas remarquer pour autant, mettant mes mains sur mon visage en restant à croupis, laissant un rire s'échapper.

- C'est mon jeans

Je vis dans la nuit noir un sourire amusé naître sur les lèvres du barbu qui me faisait signe de me lever. Je me levais pour me tourner alors dos à lui pour qu'il puisse me dire la gravité des dégâts. Heureusement pour moi je n'étais pas pudique pour un sou.

- Starf faut doser sur la bouffe j'vois ton string

Je fus directement gênée, me retournant face à lui en tenant alors le tissu qui s'était craqué avec ma main alors que ça avait l'air d'amuser mon compagnon de fumette vu son petit sourire.

- Tu viens à peine d'arriver tu casses déjà les couilles, souffla t il, démerde toi pour passer le salon et suis moi j'vais te filer un jogging à mon reuf

Je le suivis dans l'appartement, essayant d'avoir la démarche la plus normal au salon entre tous ces gens mais vu leur état défoncé par la fumette ou alors bien déchiré par l'alcool ils ne prêtaient même pas attention à moi.

En entrant dans la chambre du frère du barbu, il mit du temps à allumer la lumière et très mauvaise idée parce qu'au moment où il alluma, deux tête qui sortaient des couvertures se retournaient vers nous.

- Oh Hakim bouge de la ! Grogna le mec dans le lit

- Jesus ! M'écriais je en reconnaissant le mec du métro

On venait clairement de prendre Jesus et Camille en flagrant délit ce qui fit grogner le barbu des insultes en arabe et moi qui restait choquée d'avoir revu le mec du métro.

Disjoncté - Mekra Où les histoires vivent. Découvrez maintenant