Sept - "Tu nous joues une scène de film ?"

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Il fallait croire qu'on était complètement ivre. Pourtant de mon côté il m'en fallait beaucoup pour l'être, du siens aussi apparement si je prenais en compte le peu de liquide qu'il restait dans la bouteille de whisky posée sur la table basse du salon.

- Sah tu peux pas m'obliger à faire un putain de gâteau dans cet état, dit Hakim contrarié

- C'est pas long à faire un gâteau, tu verras après tu me remercieras

Il grognait quelques chose que je ne comprenais pas alors que je n'y prêtais aucune attention, sortant tout ce qu'il nous fallait du frigo et des placards.

- Je sais même pas cuisiner, conclut il en s'asseyant sur une chaise haute

- Tu vas apprendre, lui dis je en laissant échapper un clin d'œil

Effectivement la préparation n'avait été que jurons, engueulade, poussage et ricanement par moment. Il n'avait aussi pas du tout menti, c'était un piètre cuisinier, même casser des œufs était compliqué pour lui, il avait finit par seulement me laisser faire, ayant été se rassoir sur le canapé avec son verre à la main.

Alors que je mettais le plat dans le four et qu'il était venu faire l'inspecteur des travaux fini, je me permis de prendre un peu de la pâte chocolatée hors du moule avec mon doigt pour goûter pour la dixième fois, mais cette fois ci la grosse voix grave d'Hakim résonnait derrière moi en même temps qu'il me prit le bras pour m'empêcher de manger.

- Khlass ! Tu vas tout nous bouffer avant qu'il soit cuit, grogna t il

Mon réflexe le plus con de la soirée était venu maintenant, je m'étais dégagée de son emprise et l'avait poussé avec ma main pleine de chocolat. Sur son pull bien blanc évidemment.

Une main sur ma bouche, un sourire caché par cette fameuse main, je retenais ma respiration pour ne pas éclater de rire alors que lui réfléchissais à si il allait me tuer ou seulement m'étrangler, tout ça les yeux rivé sur sa tache depuis qu'elle avait apparue.

Finalement un rire que je n'arrivais pas à contrôler m'échappait. Effectivement là je pouvais assurer que la vodka était forte.

- Tu te marres comme une baleine en plus, tonnait la grosse voix de Hakim

Très vite il eu un sourire amusé, j'avais très bien compris que pour lui aussi c'était l'alcool qui faisait ça parce que je ne savais pas pourquoi mais j'étais persuadé que si ça s'était passé si il était sobre, il m'aurait tué sur les champs.

Je m'assis alors sur le plan de travail de la cuisine, je n'avais que ça à faire en le regardant frotter sa tâche avec son doigt qu'il mouillait avec sa salive.

Un tas de jurons en arabe sortaient de sa bouche, ça me faisait rire de plus belle. Il s'approchait de moi pour prendre un papier mouchoir qui se trouvait dans une boîte juste derrière moi, la proximité entre nous me déstabilisait un peu à cause de l'alcool ingurgité, il s'était quasiment placé entre mes jambes pour pouvoir atteindre les mouchoirs et était restés à cet endroit pour frotter la tâche du mieux qu'il pouvait, je crois qu'il ne s'en rendait même pas compte. Ou ça ne le déstabilisait juste pas.

Pourtant quand il relevait la tête il eu un moment de légère surprise en voyant qu'il était aussi proche, son air sérieux était revenu depuis qu'il s'était concentré sur la tâche et je trouvais cette facette de lui justement mystérieuse, attirante. Je détaillais alors son visage qui me regardait de quelques centimètres de haut, pour atterrir à ses lèvres. Lui était dans le même état, et une envie de l'emmerder me pris aux tripes.

- Tu nous joues une scène de film ? Ça se galoche dans la cuisine après avoir fait un gâteau et ça se finit en "ils vécurent heur...

Ses lèvres se plaquèrent sur les miennes en laissant échapper un "ferme la". Aucun de nous deux n'était doux, c'était un baiser plus sauvage qu'autre choses. Ses mains dans le bas de mon dos étaient brutales et mes ongles étaient à la limite de s'enfoncer dans la peau de sa nuque tel les griffe d'une lionne.

Mon haut se retrouvait vite au sol pendant que ses baisers maltraitait mon cou tant il était brute ce qui n'était pas pour me déplaire. Son pull retrouvait vite mon t-shirt sur le sol de la cuisine mais une grosse voix joyeuse nous firent nous décoller l'un de l'autre en une demi seconde.

Sneazz est une merde.

- Rouge ! J'suis rentré la porte était... J'ai rien vu ! S'écria t il après un moment de pause en repartant dans le salon comme si il avait le diable au cul alors qu'on remettait nos haut

-SNZ de merde, grognait le barbu

La réaction de Hakim mélangée à celle de Sneazz était à la limite de me faire rire alors que la mauvaise humeur m'avait gagnée dès que j'avais entendue la voix du marocain derrière nous.

Nous nous rendions en même temps au salon et alors que je m'affalais à côté de Sneazz qui mimait des bisous avec ses doigts comme un enfant, Hakim remettait ses chaussures.

- Khlass Sneazz, tu t'es pris pour un mioche ?! Grondait la grosse voix du plus vieux, j'me taille et toi reprends ta shab ici

Dit il en me regardant avant de partir de l'appartement en claquant la porte derrière lui.

Une fois la porte claquée, le marocain reprit ses imitations de bisous avec ses doigts jusqu'à ce que je lui lance un coussin qui traînait à côté de moi.

- T'es un gamin Sneazz, grognais je, ta mère t'a jamais appris à frapper aux porte avant d'entrer ?

- Ma mère me l'a apprit mais le L m'a appris aussi que si tu toque pas, tu peux découvrir pas mal de choses

Il fit danser ses sourcils, me laissant lever les yeux au ciel alors que je me levais pour aller sortir le gâteau du four.

- Quoi vous avez fait un gâteau en plus ?! Criait l'hyper actif derrière moi

- J'AI fais un gâteau, j'avais envie de chocolat, dis je en prenant une part de celui ci pour n'en faire qu'une bouchée.

Disjoncté - Mekra Où les histoires vivent. Découvrez maintenant