Trente six - "On a pas finit de parler"

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La journée baby shower avait durée encore la soirée pour nous et les garçons. Nous étions tous autour de la table à manger, la plupart avec un verre à la main sauf Camille et moi qui avions opté pour tous les bonbons que les armoires contenait.

Tous commençaient à être bien alcoolisé après tout ce qu'ils avaient bu et c'était assez marrant à voir.

La main de Hakim se baladait distraitement sur ma cuisse depuis quelques dizaine de minutes ce qui avait tapé aux yeux de Camille qui n'avait rien dit mais qui se laissait trahir par son grand sourire.

- Mais si le tourbus il est au garage comment vous allez faire pour vos concerts ? Demandait Sneazz

- Il sera réparé pour la semaine prochaine, dit Ken

- Vous partez en concert ? Demandais je complètement perdue

- Ouais on part une semaine lundi, me répondait Théo

Je sentais une sorte de déception mélanger à un peu d'énervement monter en moi. Hakim avait eu la grande gueule de me faire comprendre qu'on ne se voyait plus et qu'on ne se parlait plus "m'accusant" d'avoir trop de travail mais il avait été loin de me dire qu'il partait toute une semaine avec les mecs lundi.

Je continuais à suivre leur conversation d'un air désintéressé alors que je dégageais la main du kabyle de ma cuisse.

- Je vais y aller moi j'ai encore beaucoup de boulot, souriais je

- Ouais j'me taille aussi, dit le kabyle à mes côtés

Ne le calculant pas je faisais la bise à Camille, Mila, Adèle et Rose, faisant un signe de main aux garçons qui étaient beaucoup trop avant de sortir de cet appartement pour me retrouver vite dehors.

- Blanche, tonnait une grosse voix, on a pas finit de parler

- Moi j'ai bien finis de parler, souriais je faussement en me tournant vers lui, t'as été trop satisfais de me faire comprendre que je prenais beaucoup trop de temps pour mon boulot alors que toi tu me dis même pas quand tu pars alors que c'était prévu depuis plus de deux mois

- Monte dans la bagnole, j'te dépose

N'ayant pas envie de me disputer avec lui en pleine rue, je montais dans la BM, restant muette jusqu'à ce que je vois qu'il ne prenait pas du tout le chemin pour aller chez moi.

- C'était à gauche ici, grognais je

- On va chez moi

- Hors de question, tu me ramène chez moi

- Stop ton cinoche la, s'énervait il, je t'ai pas dis qu'on partait une semaine parce que j'y pensais plus, tu vas pas commencer à gâcher un soir qu'on peut passer ensemble juste parce que j'pars de Paname sept jours

Je ne répondais plus, sachant que la raison de ma colère était ridicule mais c'était comme ça, j'aurais préféré qu'il me le dise au lieu de l'apprendre au milieu de tout le monde qui le savait.

En arrivant devant son bâtiment je sortais de la voiture, l'attendant pour qu'il vienne taper le code de l'immeuble avant de monter jusqu'à son appartement.

Un des deux chiens me faisait la fête comme si il me connaissait depuis qu'il était né alors qu'à moi il me faisait peur.

- Landers ! Khlass ! Panier ! Tonnait une deuxième fois la grosse voix de Hakim dans l'appartement

- Il est ou l'autre ? Demandais je sur mes gardes

- Surement dans le salon, elle te fera rien

C'était la troisième fois de ma vie que j'entrais dans cet appartement et la deuxième fois que je voyais les chiens. De base je n'avais pas peur mais vu la taille de ceux ci j'avais bien le droit.

- J'vais les promener puis on va continuer à parler toi et moi, dit il en prenant la laisse des chiens ce qui faisait venir le deuxième molosse en courant

Je partais vite dans le salon pour échapper aux chiens qui sautaient partout étant bien trop content de sortir et je scrutais le salon dans les moindres détails, me rendant compte que je n'avais jamais fais attention aux petites déco ici même si elles étaient rare.

Quelques disques d'or des gars de la bande accroché au mur, deux trois cadre de lui et Jesus petit et leur grand-mère et un grand drapeau algérien sur le mur au dessus de la télé que je ne trouvais pas du tout à sa place là.

- Tu veux le même chez toi ou quoi, grognait il en entrant au salon avec les chiens

- Sans façon merci, grimaçais je

Il partait s'assoir sur le canapé, me regardant toucher à toutes les babioles qu'il avait jusqu'à ce que je vienne me poser à côté de lui, posant mes jambes en travers des siennes.

- Si j'suis comme ça c'est parce que je flippe, commençait il en jouant avec le rebord de ma robe qui tombait sur mes cuisses, j'ai jamais été une flipette comme toi mais là c'est plus sah que d'habitude, j'ai pas envie qu'on laisse ça passer parce que j'me suis attaché à toi

- T'es vraiment un gros canard, riais je après quelques secondes de blanc

- Aller arrache ta gueule, grognait il en dégageant mes jambes des siennes

J'éclatais de rire en le voyant touché dans son ego de grand mec bien dur alors que je venais m'assoir à califourchon sur lui.

- Ça te fais pas de mal d'être niais de temps en temps je te rassure, souriais je amusée

- Ferme la, grognait il, c'était la première et dernière fois

- Je veux pas qu'on gâche ça moi aussi, si des fois je m'éloigne c'est parce que j'ai peur, j'ai pas un passif facile avec les hommes qui ont été dans ma vie et j'ai peur de refaire toutes les mêmes erreurs que ma mère, je suis pas un cadeau, je vais te stopper énormément de fois dans ta vie et je veux que tu le saches avant qu'y ai plus entre nous. Le mariage, les enfants, la maison de vacances à Marbella, tout ça c'est pas pour moi et je sais qu'un jour tu vas vouloir tout ça mais je vais pas être capable de te le donner parce que t'as raison au final je suis la plus grosse flipette

- C'est toi t'es niaise là, pouffait il

Disjoncté - Mekra Où les histoires vivent. Découvrez maintenant