Cinquante sept - "Dégagez"

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Les jambes en coton, je luttais pour tenir encore dessus mais ce soir j'avais décidé d'être plus forte que ça.

- Ok, soufflais je, reste ici avec Sami je viens te chercher quand ça s'est calmé, d'accord ?

Elle hochait la tête me laissant passer pour sortir de la pièce.

Plus personne a l'intérieur sauf Erine, Rose et Mila qui regardaient par la porte vitrée. Adèle avait dû se mêler étant quelques fois plus bonhomme que certains des mecs du L.

- Tu vas y aller ? Me demandait Rose légèrement paniquée

- C'est bon c'est pas le diable, il est sûrement bourré on aura qu'à le pousser dans un taxi et il nous laissera tranquille pour encore quelques mois

La brune hochait la tête l'air peu convaincue alors que je sortais.

Les garçons étaient regroupé d'un côté alors que Riyad et Hakim étaient face à Carlos, le kabyle avait les poings et la mâchoire serrée alors que le plus jeune s'énervait, en haussant le ton avec le plus âgé.

- Qu'est ce qu'il se passe ici, demandais je en arrivant à leur hauteur

Je me posais entre Riyad et Carlos alors que Haks était face à moi, me regardant d'un air qui voulait me demander si j'étais sur de mon coup.

Le regard de mon beau-père devenaient noir en me voyant mais malgré que j'avais peur je soutenais son regard.

- Tu oses me demander quel est le problème ?! Demandait il en s'énervant, je suis monté en prison à cause d'une peste comme toi et t'ose poser la question ?!

Son haleine puait l'alcool et alors que je voyais la main de Haks se refermer sur le col du cinquantenaire pour le rapprocher de lui voulant le menacer, je me tournais vers lui.

- Lâche le Hakim, dis je d'un ton ferme

Le cramé relâchait le grisonnant qui avait l'air tout tourmenté rien que par ça alors que je m'avançais vers lui, le laissant croire que je n'avais plus peur.

- Tu as cherché ce qu'il t'es arrivé, tu n'avais pas a touché mon frère même avec un de tes petits doigts, tu n'avais pas à nous traumatiser quand on était petit et tu mériterais de crever en prison avec ta femme, je continue ou ça te va comme ça ?

Son regard se ré assombrissait, laissant même un rire nerveux s'échapper.

- Tu as toujours été une sale peste, une garce que personne n'a jamais aimé même pas ta mère et tu crois me faire la leçon à moi ? C'est toi que j'aurai dû envoyer une dizaine de fois à l'hôpital et pas ta mère !

Et alors que je voyais sa main se lever pour me gifler, je poussais Riyad derrière moi, abritant mon visage sous mes mains mais alors que je pensais recevoir la gifle de l'année, j'entendais seulement le bruit d'os brisés et un bruit sourd me laissant imaginer quelqu'un tomber.

C'est avec frayeur qu'en rouvrant les yeux je voyais Carlos au sol, Hakim au dessus de lui entrain de le frapper. Tout ce que je voulais éviter.

Tous les garçons se ruaient sur l'aîné des frères Akrour pour le faire lâcher l'homme sous lui alors que Sneazz me dirigeait vers sa voiture en voyant ma crise d'angoisse prendre de l'ampleur.

Il m'attachait comprenant que j'étais tétanisée, avant de se dépêcher de prendre la route.

- On va aller chez vous, si tu veux j'reste avec toi le temps qu'il rentre

- Non, réussis je à dire

- Quoi non ? Tu dois rentrer chez vous rouge

Je secouais la tête de gauche à droite pour lui montrer que je ne voulais pas, ma respiration s'accélérant un peu plus.

- On y va le temps que tu te calme et quand t'es calmée tu prendras une décision

Il cherchait un signe de réponse de ma part que je ne lui donnais évidement pas ce qui le poussait à croire que j'étais d'accord avec sa décision alors que pas du tout.

En arrivant à l'appartement je me laissais tomber sur le canapé, laissant les chiens faire la fête à Sneazz alors que je ramenais mes jambes contre mon buste, soufflant pour reprendre une respiration correcte.

Alors que le rappeur venait s'assoir à côté de moi, je me levais d'un pas déterminé prenant route vers la chambre jusqu'où Moh' me suivait, me voyant prendre ma valise pour la poser sur le lit avant de l'ouvrir.

- Tu fou quoi ? Demandait il l'air perdu

- Rentre chez toi Moh' s'il te plaît, merci pour ce soir

Je venais lui embrasser la joue, grand signe d'affection pour moi, alors que je le ramenais vers la porte d'entrée.

- Si t'as besoin tu m'appelles

Je hochais la tête, fermant la porte derrière lui avant de fondre en larme. Il était hors de question que je pleure devant qui que ce soit et il fallait que la pression retombe avant que je sorte de cet appartement qui avait eu l'occasion de me voir seulement quelques semaines.

Je retournais alors dans la chambre, prenant mon courage à deux mains pour faire cette foutue valise qui me faisait pleurer un peu plus à chaque fois qu'elle se remplissait. Ça me rappelait pourquoi j'avais fuis longtemps le fait de laisser un homme entrer dans ma vie.

Le problème ce soir c'est que quoi qu'il fasse je continuerai à l'aimer comme je n'ai jamais aimé quelqu'un, mais il était hors de question que je reste avec un homme violent.

La valise fermée, je me permettais de refaire un petit tour de l'appartement vérifiant que j'avais tout repris, ne voulant pas revenir ici.

C'est en sortant mon portable que je voyais des dizaines d'appels manqué du rappeurs ainsi que quelques messages de son frère et un seul message de Camille.

De Camille
Tu peux venir dormir à la maison si t'en a besoin j'ai fais le lit dans la chambre d'ami

Je souriais face au message, me rendant compte qu'elle me connaissait beaucoup trop bien, ça en faisait même flipper.

Une fois prête je caressais une dernière fois les chiens, prenant un mouchoir au passage pour vérifier que plus aucune larme ne coulait sur mon visage et je prenais ma valise, m'avançant vers la porte d'entrée.

C'est en me dirigeant vers la porte que cette dernière s'ouvrait avant même que je n'ai eu le temps de toucher la poignée.

Idriss, Ken, Théo et Hakim face à moi.

- Id' avance ta race, grognait le cramé qui était tout derrière ne m'ayant pas vu encore

Idriss était face à moi, le premier à entrer, il fronçait les sourcils passant son regard de moi à la valise, ne comprenant sûrement pas.

Le cramé poussait alors son frère pour passer face à lui mais évidemment il eu la même réaction que son cadet, le regard devenant plus noir.

- Tu fou quoi ? Me demandais Ken

- Dégagez, dit le cramé d'un ton ferme

- Nan frère c'est mieux qu'on reste pour...

- Bougez j'ai dis, dit il en coupant Théo

Ils ne se faisaient pas prier, partant tous les trois me laissant seule avec le rappeur qui avait seulement la pommette bleue.

Disjoncté - Mekra Où les histoires vivent. Découvrez maintenant