Dix - "Me prends pas pour un hmar"

892 30 0
                                    

Deux grosses mains ferme m'attrapèrent les bras pour me secouer et me tirer de mon sommeil.

Les yeux sombre de Hakim avec un léger voile d'inquiétude rencontrèrent les miens alors que je sentais de l'eau sur mes joues. Putain.

D'un mouvement de bras je dégageais ses mains de mes épaules et je me levais pour essuyer mes larmes qui avaient couler pendant mon sommeil d'un revers de main.

- j'peux savoir c'était quoi cette merde, grognais mon compagnon de nuit

- Rien du tout, dis je en rattachant mon kimono correctement, fais chauffer le biberon d'Ismaël je vais le chercher

Le bébé venait tout juste de se réveiller et je songeais presque à lui dire que je l'aimais vu comment il m'avait tiré d'une conversation que je n'avais certainement pas envie d'avoir.

Mon téléphone affichait presque six heure du matin et Camille m'avait envoyé un message quelques heures avant pour me dire qu'elle était sortie avec Idriss et qu'elle allait sûrement rentrer ce matin. Heureusement que je ne m'inquiétais pas facilement.

Arrivant avec Isma dans les bras, la tête plongée dans mon cou, Hakim me regardait d'un air sévère que je pris soin d'ignorer et je pris le biberon qui avait chauffé pour aller m'assoir avec le petit sur mon lit.

- C'était quoi ce zbeul, demandait Hakim en arrivant

Il enlevait son pull pour rester seulement en jogging et se coucher dans mon lit.

- Fais comme chez toi Hakim je t'en prie, dis je ironiquement en caressant les cheveux du petit garçon

- Me prends pas pour un hmar

- Pourtant t'en es un si tu n'as toujours pas compris que tu n'aurais pas de réponse à tes questions

Il soufflait bruyamment pour exprimer son mécontentement mais je n'en avais absolument rien à foutre, il n'était personne pour me demander des comptes à lui rendre.

Je prenais alors mon portable, découvrant un appel entrant en FaceTime d'Adèle.

- Où est Ismaël voleuse de bébé ! Criait doums derrière le téléphone en faisant une mine faussement stricte

- Je l'ai chef, son oncle que t'as jugé le plus responsable ne l'était enfaite pas du tout, ricanais je

- C'est tous des golemon je peux pas mieux faire rouge désolé

- Je vous emmerde, grognait le barbu à côté de moi

- Je l'héberge carrément il sait même pas se lever pour un biberon, dis je faussement excédée

- Elle a vraiment la main sur le cœur cette gamine, dit le grand locksé derrière le téléphone en se foutant de ma gueule

Je ricanais avec lui, tournant le téléphone vers son fils pour qu'ils se voient et l'effet fut immédiat chez le petit qui balançait son biberon sur la tête de Hakim et qui criait un tas de mot incompréhensible en tapant des pieds et frappant dans ses mains.

- Putain ! S'écriait l'homme à mes côtés qui devait effectivement avoir mal

- Parle bien devant mon bébé kabyle de mes deux, s'énervait faussement doums encore une fois

Je ne pouvais m'empêcher de rire ayant vu la scène en temps réel c'était bien trop beau pour ne pas réagir.

- Rigole toi tu vas voir, grognait il bien sur les nerfs

Je ne répondais même pas, me concentrant plus sur Ismaël et ses parents qui parlaient à travers le téléphone. Enfin parler était un bien grand mot entre doums qui braillait pour tous l'hôtel que son fils était le plus beau de Paname, Adèle qui tentait de lui faire coucou en lui parlant d'une voix un peu débile et Isma qui criait des mots incompréhensibles.

Je sentais le rappeur se tendre à côté de moi, sûrement énervé de ne pas pouvoir s'endormir comme il le voulait et je sentais qu'il n'allait pas rester longtemps à attendre sagement que les deux parents coupent l'appel.

Effectivement après deux voir trois minutes de plus, Hakim prenait le téléphone hors de mes mains pour le tourner face à lui.

- Khlass, c'est mignon c'est tout beau c'est tout rose mais j'en ai rien à foutre il est six heure du sbah ici vous rappellerez pendant la journée

- Ah voilà je retrouve mon bon vieux mek...

Il raccrochait au nez de Doums qui n'avait même pas finit sa phrase ce qui me faisait rigoler de plus belle avant de reprendre le biberon et le faire finir à Isma alors que lui s'était rendormi à la seconde où la communication s'était coupée. Et dire que normalement c'était à lui à se réveiller la nuit pour son neveu.

Après le biberon je changeais le petit et le calais à côté de Hakim, encore avec les fameux coussins pour être sûr qu'il ne tombe pas pendant le temps de ma douche.

En faisant couler l'eau chaude sur ma peau je repensais à mon cauchemar, je n'en avais plus fais des aussi réaliste depuis cinq bonnes années et bordel celui là il m'avait bien fait suer.

Une demi heure plus tard j'étais douchée, crémée et habillée d'un nouveau pyjama bien plus chaud et bien plus couvrant que celui avec lequel j'avais passé la nuit.

En sortant de la salle de bain embuée, je partais me servir un verre de jus d'orange et c'est à ce moment là que les deux tourtereaux prirent la peine de rentrée en faisant le moins de bruit possible jusqu'à ce qu'ils me voient et qu'ils froncent tous les deux les sourcils.

- T'es déjà debout ? Demandait Camille en regardant ce qui trainait dans le frigo

- Comment ça se fait que la poussette d'Isma est là ? Demandait à son tour Jesus

- C'est une gardav ou quoi avec toutes vos questions, grognais je de ma courte nuit, Hakim est venu avec Isma il s'en sortait pas, ils dorment dans ma chambre

Jesus riait directement, voyant sûrement déjà son frère à bout avec le bébé dans les bras.

- Et au final pourquoi Isma était comme ça ? Demandait il en mordant dans un bout de biscuit

- Parce que ton con de frère l'avait laissé avec le même lange toute la journée

Face au rire du chevelu je ne pouvais même pas garder un air sérieux parce que mon rire se mêlait au siens et à celui de Camille.

- Bon on va dormir nous, intervenais la blonde

- Soyez discret parce qu'il est pas de bonne humeur dans la chambre à côté, dis je appuyée contre le frigo, mon verre de jus d'orange à la main

Idriss faisait danser ses sourcils et il disparaissait avec sa blonde dans la chambre de cette dernière.

Bordel je ressemblais à une daronne qui allait taffer quand ses gosses rentraient de soirée. Fallait vraiment que je change ça.

Disjoncté - Mekra Où les histoires vivent. Découvrez maintenant