Vingt-sept - "Tu me dégoûte Akrour"

749 29 2
                                    

Après le concert nous nous étions tous rendu en boîte de nuit, j'avais bien évidemment mît mon frère au courant pour qu'il le sache et j'avais bien vérifié qu'il aie dormir chez ses amis convenable et pas ceux qui le traînait dans ses mauvais retranchement. Sneazz n'arrêtait pas de dire que j'étais pire que la BAC mais avec un ado de presque dix-sept ans il fallait s'accrocher.

Tous avec un verre de champagne, nous avions félicité Ken toute la soirée depuis qu'il était sorti de scène mais tout me rendait aigrie ce soir, alors évidemment j'essayais de le cacher au maximum pour ne pas gâcher la soirée mais Camille l'avait bien remarqué.

- Rentre si t'es fatiguée, Ken ne t'en voudras pas, m'avait elle dit alors que nous étions aux toilettes

J'avais pris sa phrase à la lettre et je n'étais même pas repartie auprès des autres après ce tour aux toilettes. J'avais seulement envoyé un message à Ken.

De moi à Ken
Je suis partie j'ai un train tôt demain matin, encore félicitation l'artiste

Il n'allait certainement pas me répondre maintenant mais ce n'était pas très grave même si il ne me répondait pas.

Il n'était pas celui dont j'étais le plus proche dans la bande et voir qu'il avait tenu à m'inviter à son Bercy me faisais quelque chose, ça me montrait que j'étais bien entourée par cette grande bande de rappeur qui me tapait sur le système nerveux quelques mois plus tôt.

En arrivant chez moi le retour à la réalité fut rude. J'étais seule dans ce grand appartement, Camille construisait déjà bien sa vie, Riyad partait en vrille, et moi j'étais au milieu de tout ça, ne sachant plus rien gérer, portant tout à bout de bras depuis que j'avais été le récupérer le soir d'Halloween chez ma mère.

Il allait rester seul pendant deux semaines pour ne pas rater les cours puis il me rejoindrait à Cassis au milieu du mois de décembre, ça allait lui apprendre à être un minimum indépendant, du moins je l'espérais. Et puis ça allait me faire du bien.

Après ma douche je me mis au lit prenant la place qu'avait l'invité de cette nuit. Son odeur était toujours imprégnée sur le coussin et même si je me sentais ridicule à en mourir, ça m'avait aidé à m'endormir plus vite.

C'est seulement vers six heure du matin qu'en me retournant dans mon lit je me cognais contre quelqu'un ce qui me faisait me réveiller en hurlant jusqu'à allumer la lampe de chevet.

- Pourquoi tu gueule comme ça, grognais le kabyle en relevant la tête du coussin

- Mais t'es con ou quoi ?! M'écriais je en lui envoyant mon coussin en plein visage, tu veux que je meurs ?!

- Ferme la et pionce, dit il en me prenant par la taille pour me coller à lui

- Bouge de la, je dois partir dans une heure il faut que je me prépare

- On pionce encore un peu, j'te conduirais à la gare

C'est comme ça qu'il avait gagné et qu'on se retrouvait à dormir une heure de plus, se disputant pour la salle de bain l'heure d'après.

- Mais pourquoi t'as besoin de la salle de bain, m'énervais je en me maquillant

- J'te demande juste de dégager pour que je lave mes chicots putain ça prends trois minutes, s'énervait il à son tour

- T'as le temps de le faire après !

Deux coups sur la porte de la pièce qui était déjà ouverte nous faisait sursauter, Riyad se tenait devant nous et je laissais Hakim face au lavabo pour venir près de mon frère.

- Alléluia, grognait le rappeur

- Ta gueule, grognais je à son égard, pourquoi t'es rentré ci tôt ?

- Pour te dire aurevoir, me sourit légèrement le brun

Je le prenais dans mes bras et ça en était presque ridicule, il faisait une tête de plus que moi et il avait certainement mon poids en muscle alors qu'il avait huit ans de moins.

- Tu fais attention, pas de soirée ici, pas de conneries, et tu vas en cours s'il te plaît, lui dis je en m'éloignant de lui

- Ouais, je retourne dormir, on se voit dans le sud. Haks à la prochaine

- Ouais à la prochaine frère, intervient le brun dans la discussion

Tout me paraissait ultra louche, depuis quand ils s'adressaient la parole ces deux là ?

Mes interrogations restèrent en suspend alors que je partais à la cuisine pour boire mon habituel verre de jus d'orange, attendant patiemment qu'Hakim ai finit pour déjeuner.

- T'as même pas fais mon café, grognait il faussement

- T'as deux mains bien fonctionnelle

- Ah ça t'en sais quelque chose hein, riait il comme un beauf

- Tu me dégoûtes Akrour, dis je avec une tête faussement dégoûtée, en plus tu t'es lavé les dents avant de déjeuner gros con

Son majeur se levait en mon intention ce qui me faisait ricaner alors que je prenais les céréales et le lait pour m'assoir à table tandis que lui prenait juste son café et une tranche de pain.

- T'es rentré comment hier ? Demandais je en mangeant mes céréales

- Je sais où tu caches le double des clefs et pour savoir où t'étais j'ai pas eu besoin de faire grand chose, Ken à hurlé pour toute la boite "POURQUOI BLANCHE EST RENTRÉE !", imite t il avec un faux air dramatique

C'était grâce à son imitation digne d'un enfant de cinq ans que je prenais mon téléphone pour me rappeler que Ken devait m'avoir répondu.

De Ken
Pas grave Rouge pionce bien sœurette

- Bouge toi pour finir ton bol tu vas louper ton train, dit il en mettant les tasses dans l'évier

Je finissais alors mon bol en une minutes top chrono pour ensuite sauter dans mes chaussures et dans ma veste, prenant mon sac à main et ma grosse valise.

- Bouge toi on y va, dis je en ouvrant la porte d'entrée

Il me suivait alors dans les escaliers, ne m'aidant pas une seule seconde avec ma valise qui paraissait faire huit fois mon poids.

Arrivé au coffre de la BM, il me la prenait des mains pour la mettre lui même à l'intérieur de la voiture parce que "tu vas cogner ma caisse avec ça"

Le trajet se passait calmement, seul le CD qui tournait dans la voiture cassait le silence et il me semblait que c'était l'album de Nek vu que j'arrivais à reconnaître la seul chanson de l'album qu'il avait fait hier à son Bercy.

C'est une fois garé en double fil devant la gare que je me tournais vers lui pour la première fois du trajet.

- On se revoit quand je reviens, lui souriais je

- Ouais, je vais pas fuir moi t'inquiète pas, dit il en me faisant un clin d'œil

Je ricanais en ouvrant la portière pour sortir de la voiture mais une grosse voix derrière moi m'arrêtait.

- Oh, t'as oublié un truc là

Je souriais sachant très bien de quoi il voulait parler.

- Ça y est t'y prends trop goût là, riais je en revenant près de lui

Nos lèvres se rencontrèrent pour la première fois de la journée et cette sensation bizarre dans mon ventre reprenait place, sensation que je n'avais que depuis quelques semaines maintenant.

- Voila, maintenant tu peux partir, dit il d'un air satisfait alors que je quittais la voiture avec un sourire aux lèvres et les yeux qui se levèrent au ciel

Disjoncté - Mekra Où les histoires vivent. Découvrez maintenant