01. Moitié enfer, moitié paradis.

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J'étais assise sur les chaises hautes d'une discothèque un peu en dehors de Moscou. Il devait être minuit ou peut-être plus, j'avais totalement perdu la notion du temps. Ce qui était sûr, c'est que cette boîte était toujours autant bondée.

La musique qui passait me déchirait les tympans. Comme si cette foutue musique me narguait. Elle me pénétrait de l'intérieur, faisant vibrer tous mes os et organes.  

J'en voulais à mon frère et à mon meilleur ami de m'avoir envoyé ici pour attendre quelqu'un. Quelqu'un dont je ne connaissais pas l'identité.
J'étais morte de peur à l'intérieur même si je tentais de ne rien laisser paraître.
Je l'attendais, cela faisait près d'une heure que j'attendais pour...rien.

Ma vue commençait à se troubler peu à peu. C'était comme si mon corps m'envoyait un signal. Mon mal de tête s'amplifiait... Alors, je me hâta dehors, j'ouvris la porte puis, inspira une grande bouffée d'oxygène. L'air me glaça les poumons mais je me sentis bien mieux.

Quand mes crises avaient-elles commencé ? 

Depuis que mes soucis s'empilent tellement qu'ils peuvent rivaliser avec la tour Eiffel.
Je me laissais aller contre le mur en béton contre moi, posant mon regard au loin. 

Pourquoi il était pas venu bordel de merde.

La haine contre mon frère, Lev et  Zack de m'avoir envoyé ici grandissait ainsi qu' à ce connard de n'être pas venu.

Je sentais le regard d'un garçon peser sur moi. Je tournais la tête mais ce fut comme si mon ressenti m'avait trompé. Il devait avoir à peu près mon âge. dix-neuf ans. Non, en fait, il devait avoir plus.
Il avait les yeux rivés au loin, une clope entre les doigts. Ses cheveux étaient blanc, blanc platine ce qui attira mon attention. Il dû sentir mon regard sur lui car il détourna le regard et ses yeux marrons me fixèrent.

Je devais sans doute le fixer comme un inhumain car il déclara sèchement : 

-Tu veux ma photo ou quoi ?

Il écrasa son mégot et comme je ne bougeais pas d'un pas, il s'approcha de moi. Il était grand, fin mais imposant.

Je détestais l'idée d'être devant une boîte de nuit, à Moscou, seule. Et désormais en mauvaise compagnie... 

-Dégage, dit-il simplement. J'attends quelqu'un et ce n'est pas toi. 

Il me fixa et je finis par me défiler sans me poser davantage de questions. 

Respire Chanel.

Il avait quelque chose dans son regard d'effrayant ou peut-être était ce son aura mauvaise qui m'avait enveloppée, mais ce que je retenais surtout était ce blond, platine ou polaire. Peut-être  même un mixe des deux. Ses cheveux ne quittèrent pas mon esprit. 

C'était pour ce genre d'altercation que j'en voulais à Sasha et Zack. Ils auraient pu m'accompagner. Ma haine me regagna en un battement de cils.
J'envisageais donc de rentrer avec le bus. Je m'avançais jusqu'au premier arrêt. Le ciel était sombre, comme souvent ici en Russie. Lorsque le bus arriva enfin, je me hâta à grimper, il faisait un peu plus chaud dans le bus, ce qui fut très agréable. Le soir, généralement, je ne rentrais jamais à pied. Je m'installa sur un siège, je retirais mes bottines qui étaient trempées par la neige et le froid et je me recroquevilla sur mon siège. Je sortis ensuite mon téléphone.


De Chanel
Il est pas venu.
Je rentre



De Sasha
Putain de merde, fais chier

J'arrivais en bas de chez moi, j'entrais dans la petite allée dont la porte était abimée par l'usure. La rempart des marches d'escaliers était délabrée. Sur le mur de l'entresol était écrit :

Пистолет направлен тебе в голову, пуля в голову à la peinture noir.
Une arme pointée sur ta tempe, une balle dans ta tête.

Je montais les marches jusqu'à atteindre le troisième étage. J'ouvrais la porte absolument pas solide, mon frère était avec deux amis à lui était assis sur le canapé, tous deux ayant une bière à la main. J'habitais depuis 1 an dans un HLM avec mon frère et notre meilleur ami : Lev.
Nous avions fui notre mère. Mes parents avaient divorcé quand j'avais 14 ans. Vivre avec ma mère s'était révélé être un enfer. C'est pourquoi, mon frère s'était débrouillé pour que nous partions au plus tôt de chez elle. Par tous les moyens.

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