41. Peter pan, peanut butter alert

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Trois jours auparavant.

Ace

Je conduisais et mon esprit n'arrêtait pas de divaguer.

Mes mains s'agrippaient si fermement au volant que les jointures devenaient blanches. Je revoyais le visage de Jenifer s'énerver contre moi.

J'entendais son ton monter, sa voix chevrotante. Elle était à la limite des larmes et de l'énervement.

J'étais debout face à elle, incapable de faire le moindre mouvement. J'avais l'impression qu'il suffisait d'un pas vers elle pour qu'elle se brise en morceaux, qu'elle s'écroule au sol.

Par ma faute.

Je revoyais les larmes qu'elle repoussait, et son ton sérieux.

Je n'étais pas assez là pour elle.

Elle souffrait.

Par ma faute.

J'étais pas à la hauteur d'être un petit ami pour elle.

Mais je ne pouvais pas la laisser partir. Je l'aimais comme un fou.

J'étais prêt à tout pour elle. Mettre le monde à feu. Changer d'identité. Partir. Être en cavale.

J'étais prêt à tout pour être avec elle.

J'avais loupé beaucoup de choses dans sa vie.

Mais putain, qu'est-ce que j'essayais de construire une vie meilleure, pour nous. Pour que nous puissions exister et s'épanouir.

J'essayais de toutes mes forces. Malheureusement, à cause de cela, je négligeais le présent. Le nous de maintenant. Et j'avais l'impression que malgré tous les efforts que je tentais de faire, rien ne changerait.

Elle, qui semblait si douce et bienveillante.

Je l'avais poussé à se mettre dans cet état.

C'était de ma faute.

Elle avait claqué la porte et était partie, sans doute dans son appartement. J'avais essayé de la rattraper, mais elle m'avait royalement ignorée. Je le méritais sans doute. Je l'avais harcelée de messages pour savoir si tout allait bien et j'avais eu le même traitement.

Ignorer.

J'avais été rassuré lorsque je l'avais vu à RedOwl ce matin, elle avait fait mine de ne pas m'avoir vu.

J'avais tenté des approches, en vain. Elle attendait plus de moi, que je me rattrape. Et c'était exactement ce que j'allais faire.

Je tenais trop à elle, pour la laisser se trouver un meilleur gars que moi.

Le bruit du klaxon me fit sursauter. Cela me tira de ma rêverie et j'avançais.

Le feu était passé au vert et je ne l'avais même pas remarqué tant je m'étais perdu dans mes pensées.

J'arrivais enfin au building de la famille de ma copine.

Je me garais dans le parking souterrain.

Je pris les surprises dont l'une n'était autre que son repas préféré et sa boisson préférée avec moi puis je montais jusqu'à son appartement.

Je souhaitais simplement qu'elle m'ouvre. Une fois devant, je priais pour que ce soit le cas. Je toquais et je n'eus pas de réponse.

Je me demandais néanmoins si elle était rentrée. J'entendis du bruit à l'intérieur, ce qui me valida qu'elle était bel et bien là.

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