23. Père et fille

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Plusieurs jours étaient passés et j'étais avachie sur le canapé avec une tasse de café fumante entre les mains.

J'avais passé ces derniers jours seule devant la télévision.

Je n'avais pas vu le tueur à gages, ni même les autres personnages de leur super club secret. Je n'avais aucune idée d'où il vagabondait et je venais même à me demander s'il n'était pas enfermé dans sa chambre.

Tout compte fait, j'en avais rien à foutre.

J'étais tranquille depuis bientôt une semaine et c'était tout ce qui comptait. Je m'enfilais de la bouffe calorique et regardais des conneries sur l'écran plat.

Si ça, c'est pas la belle vie ?

Parfois, Adrianna m'envoyait quelques messages, mais elle avait été occupée sans avoir une petite heure à elle pour passer me voir. Je ne lui en voulais pas, elle travaillait pour les entreprises de ses parents. Je n'avais pas bien saisi de quoi était fait son travail et ses tâches et je crois que même elle ne les avait pas intégrées.

Du côté de mon frère, j'avais reçu plein de messages de sa part dont je n'avais pas répondu.

Aujourd'hui ne faisait pas exception à mon nouveau train de vie. Je n'avais aucune notion du temps, mais je buvais mon café matinal en silence.

Les baies vitrées du salon étaient ouvertes et les oiseaux chantaient.

-Tu ne m'as pas préparé un café à moi aussi ? demanda une voix rauque derrière moi.

La paix avait été de courte durée. 

Je le zieutais en décidant de l'ignorer puis il s'assit près de moi.

-J'en veux un, déclara-t-il.

-Et moi, je veux une villa, huit pièces avec un jacuzzi et une plage privative à Dubaï, on a pas toujours ce qu'on veut.

-Pour une Russe, tu aimes un pays où il fait plus chaud que l'enfer.

Je levais les yeux au ciel avant de demander :

-Tu y es déjà allé ?

-J'ai un ami là-bas.

Sa réponse me fit rire.

Un ami ?

-Ça te fait rire ?

-Oui, tu te prépares à la chaleur de l'enfer ?

Il leva les yeux au ciel, mais je pus apercevoir un léger sourire au coin de ses lèvres, mais il le dissimula.

-Il s'appelle comment ton ami ?

-T'es curieuse pour quelqu'un qui en a rien à foutre de moi.

Je soufflais avant de déclarer :

-Tu peux te le faire tout seul ton café.

-Va me le faire ou je te dépose chez ton frérot le menteur...Et lui, il habite pas à Dubaï.

Je soufflais avant de me redresser et d'aller lui préparer son café.

En allant vers la cuisine, je le maudissais. Je plaçais une tasse et fis couler son café.

Au passage, je m'en fis un deuxième.

Je sentais que j'allais en avoir besoin aujourd'hui puisqu'il était là. Et il était bien décidé à ruiner ma journée qui jusque-là, c'était annoncée paisible.

Je revins dans le salon en posant ma tasse sur la table basse puis en voulant lui donner la sienne en main propre, je reversais volontairement la moitié sur lui.

 Il hoqueta de surprise en m'insultant par réflexe.

-Mon canapé bordel ! s'exclama-t-il.

Il ne fit aucune remarque sur la chaleur du liquide, ce qui me surprit.

Je me retenais de rire alors qu'il se levait en déclara :

-T'as deux mains gauches c'est pas possible, mon canapé coûte plus chère que toi !

Je m'installais sur le côté non tâché et sirotais ma deuxième tasse dans le silence le plus complet alors qu'il était monté à l'étage se nettoyer.

Ma mission avait été un succès.

Par chance, peut-être qu'il ne pointerait pas son nez de la journée ?

Qui sait ?

°°°°


Je sortais de ma douche enroulée dans la serviette lorsque j'entendis des voix me parvenir.

RenegadeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant