04. De justesse

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J'arrivais chez moi et je ne vis ni Lev ni mon frère. Je savais pertinemment que Lev faisait des livraisons ce soir mais où était Sasha ?

Je m'avançais jusqu'à la table puis j'aperçu un bout de papier posé négligemment avec un écriture incurvée que je reconnaissais immédiatement. 

« Coucou Cha, je suis sorti avec Zack, j'espère rentrer avant toi.
Sasha. »

Ni réussi. Ni raté.

Poser des papiers était devenu une habitude. C'était pour être sûr que nous le voyions.

Je fonçais dans la chambre de Lev et l'odeur de tabac froid se glissa dans mes narines dès lors que j'eus passé sa porte. Je détestais cette odeur qui frappait à plein nez, elle me donnait des haut-le-cœur.

Je m'orientais sous son sommier, tirais la boite et je mettais tout dans un sac assez grand. Une fois le sac zippé, je replaçais la boîte désormais vide à son lieu initial.

Je n'étais plus sûre de rien à ce moment précis.

Il m'avait dit que les drogues douces non ?

Oui Chanel.

J'étais paniquée et mon cœur battait à la chamade. Je marchais par-dessus la trappe, mais je n'y touchais pas.

Je jetais un coup d'œil à l'heure sur mon téléphone sachant pertinemment que je ne serais pas à l'heure qu'il avait fixé. Gorki était à presque une demi-heure en bus de chez moi.

Je sortais donc de la chambre de Lev et de l'appartement. Je dévalais les escaliers puis montais dans le premier bus qui était passé 55 minutes après mon arrivée à l'arrêt.

Il faisait froid, mais je n'y prêtais même plus attention. L'odeur de l'essence était imprégnée dans le bus. Habituellement, je grimaçais en entrant, mais pas aujourd'hui, j'avais l'impression que mes sens étaient altérés.

Samedi, 4h50.

Il n'y avait que moi dans le bus, ce qui n'était pas surprenant. 

°°°°

-Tu es en retard, lança  Salvio adossé à sa voiture de sport noire, un joint entre les lèvres.

-Tu remercieras le bus.

-Où est ma commande Margaret ?

Je levais les yeux au ciel à l'entente de ce nom. Sa manière de le prononcer m'horripilait au plus haut point.

-Dans mon sac mais je te préviens, c'est la dernière fois que je fais ça pour toi !

Il possédait un sourire que j'interprétais comme provocateur me faisant monter le sang au cerveau. Ce mec m'avait demandé une chose et j'avais obéi.

Comme son putain de clébard.

Je lui en voulais de m'avoir demandé cela, je m'en voulais de l'avoir fait. J'en voulais au monde à ce moment-là.

Pourquoi ce genre d'altercations n'arrivaient qu'à moi ?

Sasha et Lev n'avaient jamais eu de problèmes.

Parce que ce sont des hommes. Ils font plus peur qu'une petite faible comme toi.



Ferme-la. 

Pourquoi j'avais fait ça ?

Parce que son air avait changé et son regard était devenu noir ?

Il a l'air inoffensif là..

J'ouvris mon sac pour lui montrer le contenant.

Il me tendit une liasse de billets.

-Il y a 100 000 ₽, dit-il. C'est ce que tu aurais dû te faire non ?

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