Renegade

17. Révélation et sang

Le père de Lazzaro entra, mais il n'était pas seul. Il était accompagné de Lorenzo. Je me levais brusquement du bureau derrière lequel je m'étais installée pour faire face à l'homme qui avait levé son arme dès que son regard noir s'était posé sur moi.

-Qui es-tu ? demanda-t-il avec un sourire malicieux.

Sourire qui me faisait penser à Lazzaro. C'était lui, tout à fait lui. Il n'y avait plus aucun doute du fait que je me tenais bel et bien devant son père. Il était grand, de la même hauteur que son fils, il avait des cheveux noirs qui étaient parfaitement plaqués en arrière avec des yeux bleus. Ils se ressemblaient, en revanche, je ne voyais absolument pas Salvio en lui.

Était-ce réellement son père ?

-C'est la kidnappée, expliqua Lorenzo calmement. Où est Lazzaro ? me demanda-t-il ensuite, comme si je n'avais pas une arme pointée sur moi.

Chacun de mes membres étaient paralysées, j'étais incapable de bouger et même de parler. Ma gorge était sèche, j'avais soif.

-Ici et baisse ton arme, répliqua froidement l'intéressé en rentrant. Maintenant.

Son père sembla obéir mais il jeta un regard noir à son fils.

-Que fait-elle ici ? demanda-t-il à Lazzaro qui l'ignora complètement en regardant Lorenzo avec rage.

Son regard était noir, ses poings étaient fermés, je pouvais presque voir tous ses muscles crispés à travers sa chemise noire.

-Toi. Toi, espèce de fils de pute. Je veux qu'on parle après !

-LAZZARO ! tona son père.

L'ambiance se glaça et Lazzaro vint à ma hauteur, ignorant le regard de son père et de Lorenzo.

Il s'appuya contre son bureau, tira un tiroir et en sortit un paquet de clopes. Il en alluma une qu'il posa sur le bout de ses lèvres.

-Lazzaro, on a besoin de parler, déclara son père.

-Parle, j'ai des choses à faire, souffla-t-il en laissant échapper sa fumée.

-RedOwl m'a appelé et-

-Oh parce qu'ils se souviennent que t'existe ? s'exclama-t-il accompagné d'un rire mauvais.
Très bien alors dis leur de bloquer mon numéro et de m'oublier...

-Lazzaro... souffla son père avec impuissance sans pour autant paraître moins ferme et dur.

Lazzaro souffla lourdement, extirpant par la même occasion la fumée. Je n'osais pas bouger, ils m'impressionnaient, me faisaient peur.

-Lazzaro tu gères très mal, il fau- commença son père.

-Oh mais je t'en pris, prends ma place ! s'écria rageusement Lazzaro en se avalant les mètres
qui les séparaient. Tu veux ma place ?

Ils se regardaient dans les yeux. S'il y avait un pistolet à la place de leur yeux, ils seraient morts.

Tous les deux.

-Tu veux ma place ? répéta-t-il durement.

Lorenzo n'agissait pas, son corps semblait être là mais son esprit non et personne ne répondait.

-Très bien, alors maintenant, laisse moi tranquille, finit-il en expulsant la fumée.

Les deux hommes regardèrent Lazzaro qui revint vers moi, leur tourna le dos car il ouvrit un tiroir duquel il sortit des papiers.