29. Confession en voiture

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J'avais appuyé sur la gâchette, mais aucune balle n'était sortie, pourtant l'arme était chargée.

Un sourire en coin se révéla sur ses lèvres. Il savait que la balle n'allait pas partir.

Un éclair de lucidité me traversa l'esprit : j'avais dû sans doute dû utiliser toutes les munitions.

Et il se savait.

La colère fit vibrer mes veines. Tout mon être était en feu, j'avais envie de l'assassiner.

Désormais, j'aurais aimé que ce putain de flingue soit putain de chargé.

Je posais rageusement l'arme sur le rebord puis tournais les talons afin de quitter la pièce.

L'air devenait trop oppressant et son visage avec une arme brandit face à moi tapissait mon esprit.

-Moya luybov', n-

-Il n'y a pas de Moya luybov', t'es un enfoiré, un vrai de vrai.

Je claquais la porte, grimpais les escaliers deux par deux jusqu'à rejoindre le salon puis ma chambre.

Ma haine envers lui se décuplait.

Je tournais en rond dans ma pièce, mes pensées allaient si vite. J'avais trop vite oublier que je vivais avec un malade mental.

Ma tête me faisait si mal que j'avais envie de prendre le plus pointu des objets et de me taper la tête dessus.

Mon cœur brûlait si fort dans ma poitrine que j'avais envie de me l'arracher.

Au moins, il me rappelait que j'étais en vie.

Est-ce que son arme à lui était chargée ?

Quel con...Quel con...Quel con...Quel con...Quel con...Quel con...


Est-ce qu'il aurait tiré ?

Oui.
Non.
Je ne sais pas.
Sans doute.
Peut-être pas.

Mon esprit était désordonné et je ne parvenais pas à tout rétablir dans le bon chemin. J'entendis toquer derrière la porte, et je savais que c'était lui.

Je pris ma table de chevet que je poussais contre la porte puis criais dégage. Le son de ma voix donna l'impression de retentir dans toute la villa.

Tant mieux qu'il n'a pas de voisins.

Il était la dernière personne que je voulais voir. Je n'arrivais pas à digérer ce qu'il avait fait.

Il m'avait demandé de lui tirer dessus. Il avait pointé une arme chargée sur moi.

C'était quoi la case qui lui manquait dans son cerveau ?

Je m'enfermais dans la salle de bain pour prendre une douche. J'espérais que l'eau ralentirait l'allure de mes pensées car c'était toxique.

Tout allait bien trop vite.

Est-ce qu'il aurait tiré ?
Est-ce qu'il aurait tiré ?
Est-ce qu'il aurait tiré ?

J'enroulais une serviette autour de moi et me regardais devant le miroir. Mes cheveux noirs cascadaient dans mon dos et mes yeux ressortaient.

Parfois, j'aimerais avoir une vie plus simple. Puis je me rappelle que j'en ai jamais vécu une et que ce ne sera pas demain que je la vivrai. Je soufflais désespérée. J'ouvrais la salle de bain pour prendre des habits propres à m'enfiler rapidement.

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