36. Psychose

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Je roulais dans les rues d'un quartier qui m'était inconnu alors que la voiture noire me suivait.

 Mon cœur pesait dans ma poitrine.

-Dépêches toi, soufflais-je.

-J'y suis dans 10 minutes, l'entendis-je me répondre à travers le combiné.

Je pouvais entendre le bruit de fond de la nationale et selon ce que je pouvais entendre, il allait vite.
Bien plus qu'il ne le devrait. 

Mais je m'en fichais. 

Je voulais juste qu'il arrive le plus vite possible.

 Et s'il devait se prendre tous les radars de la route, cela m'importait peu.

-Il va se rendre compte que je fais des ronds.

Ma gorge était si nouée que le fait que je puisse parler m'étonnait. 

-Roule doucement.

Je roulais le plus doucement que je pus, ma jambe tremblait alors que j'embrayais pour ralentir. 

Mes mains ne parvenaient même pas à s'accrocher correctement au volant. 

Elles glissaient et je tentais de m'accrocher au volant comme on s'accroche au rocher avant de tomber dans le vide.

Mon anxiété augmenta lorsque je vis une deuxième voiture de sport. 

Une larme solitaire coula sur ma joue et je la dégageai bien vite. 

-Dis-moi que c'est toi, soufflais-je. 

Ma voix était si faible que je fus étonnée qu'il m'ait entendue.

-C'est moi, c'est moi, Moya Lyubov'.

Je ne parvenais pas à respirer, comme si j'étais en apnée. Même si la présence du tueur à gages me rassurait un peu, il était dans sa voiture et moi dans la mienne.

Et la cible, c'était moi.

Je n'avais même pas idée de la raison pour laquelle j'étais la cible, mais je n'avais pas envie de savoir. 

Je ne voulais pas en faire l'expérience. 

-Arrête-toi à la station d'essence, m'indiqua-t-il et c'est ce que je fis quelques mètres plus loin.

Je vis deux voitures noires de sport se garer, l'une à mon côté droit, l'autre derrière. 

Les deux étaient noirs et honnêtement, je ne voyais ni la marque, ni de différence de forme. 

Et il fallait dire que mon cerveau n'était pas le plus rationnel à cet instant précis. 

-Je vais sortir, rejoins-moi, m'indiqua Lazzaro. 

Je raccrochais puis pris mon téléphone que je mis dans le sac avec toutes les enveloppes.

 J'enfilais le sac à dos. Je me pliais en deux afin de me mettre du côté passager pour être le plus proche possible de la voiture du tueur à gages et marcher le moins possible à découvert.

J'ai peur de mourir.

Il est là.

Je le vis ensuite sortir de sa voiture, la tête haute. 

La sienne était celle qui était juste à côté de la mienne, ce qui me rassura, car c'était la plus proche de moi. 

Son semblant de maîtrise de la situation me rassurait, alors que j'ouvris la portière et accourrai le rejoindre, bien qu'il était à deux mètres de moi. 

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