35. Paniqué, paniquée, paniqués

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La surprise de son entrée spontanée me fit faire une rature sur l'enveloppe. 

Une ligne noire traversait l'adresse que j'avais commencé à écrire.

Ni bonjour, ni merde celui-là.

-T'as vu ce que tu m'as fait faire ? m'énervais-je en levant l'enveloppe en sa direction.

Il s'approcha avec un sourire, alors que je jetais l'enveloppe et j'en prenais une nouvelle.

-Elle est où la blondasse ?

-Partie.

Il haussa un sourcil dans l'attente d'une explication que je ne lui offris pas. 

Je me contentais de lassement hausser les épaules. 

Il prit une invitation qu'il examina. 

Le titre de cette invitation était : dîner avec la mafia avec en dessous deux cases à cocher.
Je suis un mafieux ou bien, je ne suis pas un mafieux.

Ensuite, j'avais inscrit l'heure et l'adresse.

Lazzaro esquissa un rire puis déclara :

-C'est exactement pour cette raison que je voulais que ce soit toi qui fasses les invitations.

Je lui rendis un sourire, fière de ma bêtise. 

Et il en était d'autant plus content, ce qui me plut intérieurement. 

Et moi qui pensais qu'il n'allait pas apprécier la blague, c'était tout le contraire.

-Il t'en reste combien à faire ?

-La pile qu'il y a, dis-je en la désignant. 

Il devait y en avoir une trentaine et il hocha la tête en me lançant un pauvre bon courage.

-Ce n'est pas interdit de m'aider.

-T'as voulu virer ton associée, tu te débrouilles.

Sans que je n'avais eu besoin de lui dire, il avait deviné, et cela me mit d'autant plus en colère. 

Il fuma sa cigarette devant la baie vitrée lorsque son téléphone retentit et il répondit à l'appel.

-Oui ? Qu'est-ce qui t'arrive ? .... Ok... Oui... Non, je suis au quartier général à Manhattan... Viens.

Il raccrocha sans un mot de plus. Il s'approcha de moi et je ne pus m'empêcher de demander :

-C'est qui que tu viens d'inviter ?

-Tu deviens trop curieuse à mon goût.

Sa tête était à quelques centimètres de la mienne alors qu'il regardait attentivement ce que mes mains écrivaient. 

Je sentais son souffle chaud proche de mon oreille. 

-Le but est que je ne sois pas à ton goût, souriais-je.

-Trop tard, souffla-t-il en soufflant sa fumée à quelques centimètres de ma tête. 

Ses lèvres frôlèrent mon cou et il passa sa langue sur ses lèvres avant de sourire et d'écarter son visage.

-Ace, il était à côté, il arrive.

-Mon frère aussi.

-De quoi ton frère ?

-Il arrive aussi.

-J'ai du mal à suivre ta relation avec ton frère, un jour, tu lui fais la tête, un jour, tout est rose.

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