07. Coopérateurs

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Est-ce qu'ils allaient me tuer ?

Me torturer ?

Me violer ?

Me vendre ?

J'avais perdu la notion du temps mais cela faisait un moment que j'étais dans cette pièce sans aucune fenêtre, uniquement des murs et une vitre. J'étais enchaîné aux poignets.

Salvio n'était jamais venu, si c'était bien celui que je connaissais. Alors l'homme aux yeux bleus était parti et depuis, j'étais seule. Il y avait uniquement des gardes du corps proches de la vitre, un qui me tournait le dos et l'autre qui semblait me fixer.  

Pourquoi je suis retenue captive ?

J'entendis la porte s'ouvrir et un homme que je reconnus vaguement entra. Il était parmi ceux du restaurant avec Salvio. Mon cœur se mit à tambouriner.

Ce n'était pas une coïncidence.

-Bonjour Chanel, dit-il d'une voix calme et posée. 

Il était grand et fin avec des cheveux bruns courts. Je le revoyais commander à manger la dernière fois au restaurant.

C'était lui. Je n'avais plus aucun doute.

-Comment vous me connaissez ?

-Moi, c'est Lorenzo, dit-il en ignorant totalement ma question.

-On attend quelqu'un et après, tu pourras peut-être avoir des réponses, dit-il.

-Salvio ?

Il fit un pas en avant vers la vitre, son visage qui était impassible changea déployant une aura mauvaise.

-Tu le connais ?

Ma gorge était asséchée, j'avais l'impression que plus on me parlait, plus je perdais ma capacité de répondre rationnellement. 

-Non, on dit que c'est un intello, c'est tout.

Il fronça les sourcils puis répondit à son téléphone qui s'était mis à sonner.

-Allô ?

-Pourquoi tu m'as appelé ? demanda l'interlocuteur.

Le son était suffisamment fort pour que j'entende ce que disait l'homme au bout du fil.

-Tu peux ramener ton cul Salvio !

Je compris que l'homme au bout du fil n'était autre que Salvio.

-J'ai un rendez-vous, qu'est-ce que tu veux ? Et après je repars en Amérique, j'ai pas le temps pour tes conneries.

-Viens maintenant.

Il raccrocha.

Pourquoi Salvio serait indispensable ?

-Ça fait combien de temps que je suis là ? osais-je demander.

Il leva le regard et me répondit honnêtement :

-Deux jours au total.

-Au total ?

-La dose était un peu forte, quand tu t'es réveillé, ça faisait déjà une journée que tu étais portée disparue.

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