10. Fuis moi, je te suis.

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J'étais assise dans la pièce plongée dans la pénombre avec les trois hommes en face de moi.

-Aucun homme n'a réussi, expliqua-t-il froidement.

-Dans ce cas, tant mieux que je ne sois pas un homme, répondis-je presque instinctivement.


3 jours plus tôt.

Salvio


Nous venions d'arriver en Amérique et Chanel était dans son appartement. De mon côté, je devais aller en ville rejoindre une amie. Lorenzo et Elijah ne pouvaient pas savoir qu'on était arrivé et si je pouvais gagner une journée, je ne dirais pas non. C'était toujours ça de gagné. J'allais donc au sous-sol, je montais dans ma voiture et je fonçais en ville. Malheureusement, mes pensées ne me laissaient pas de répit. Ma tête tournait bien trop vite et mon cerveau utilisait la totalité de sa capacité pour réfléchir à un plan pas trop foireux. 

Une fois ma voiture garée, je rejoignais une copine à moi, elle m'attendait dans un coin de la rue. Je vis ses cheveux courts blonds au loin et elle me sauta dans les bras.

Son odeur de vanille m'embaumait, m'étouffant.

-Gros débile, ça fait longtemps que je t'ai pas vu ! s'exclama Stella.

-Grosse débile, tu m'étrangles, répondais-je.

On remontait la rue qui n'était pas très pleine en discutant jusqu'à ce qu'elle mette sur le tapis le sujet que je voulais éviter.

-Alors, votre super espionne est là ? demanda-t-elle en faisant allusion à Chanel.

-Oui, mais c'est pas une super espionne, répétais-je pour la énième fois.

-Pourquoi tu ne l'as pas fait venir ici ? Je veux la voir moi !

-Elle doit être en train de se reposer au quartier général, et puis elle n'a rien d'extraordinaire.

-Si elle n'a rien d'extraordinaire, pourquoi elle ?

-Tu sais très bien pourquoi, parce qu'aucun de nous ne peut y aller.

-Moi, je peux y aller.

-J'ai pas envie de te voir là-bas.

-C'est si dangereux que ça ?

-On ne sait pas à quoi s'attendre donc oui.

°°°°

Je rentrais au quartier après une après-midi que je voulais relaxante, mais je n'étais pas moins anxieux. Je descendis de ma voiture et montais à l'étage de Chanel.

Je passais devant sa porte sans pour autant y entrer. Je me dirigeais vers mon appartement. J'entrais et je vis Lorenzo assis sur le fauteuil qui trônait dans la pièce principale.

Dans notre quartier général, nous avions plusieurs appartements qui de base étaient réservés pour le personnels, mais nous avions sécurisé quelques appartements comme celui dans lequel était la blonde polaire-temporairement aux cheveux corbeaux.

D'accord, ce surnom est un peu long. 

-Qu'est-ce que tu veux ? demandais-je en soufflant.

-Je suis déçu que mon propre frère ne vienne pas me voir ! dit-il avec un sourire en coin.

-Je suis ton demi-frère.

-Si tu tiens compte de ce détail.

-Oui, j'en tiens compte, qu'est-ce que tu veux ?

-Je ne savais pas que tu ne racontais pas grand chose à ta petite protégée ?

-Tu es allé la voir ?
demandais-je froidement.

Pourquoi je pouvais pas avoir une putain de journée tranquille ?

-Oui, j'ai envoyé des hommes la chercher parce qu'on l'a perdu.

-Pardon ?


Perdue ?


-Oui, en fait on est allés la chercher et elle s'est barrée...

Il n'eut à peine le temps de finir sa phrase que je sortis. Bordel, comment ça ils l'ont perdu ?

Je pris l'ascenseur et descendis au sous-sol chercher ma voiture puis je démarrai sans plus tarder.

Mes pensées tournaient à mille à l'heure.

Elle s'était barrée. Mais elle était dans un continent qu'elle ne connaissait pas, seule.

Pourquoi j'ai des frères incapables ?

RenegadeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant