33. Menottée

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Je me levais doucement du canapé. J'avais réussi à comprendre leur phrase qui était clairement de l'Italien grâce à l'Espagnol que j'avais dû apprendre. 

Cette langue me rappelait des mauvais souvenirs. 

Je marchais en direction du bureau du tueur à gages, la gorge nouée, comme si j'avais un caillou coincé.

Mon cœur battait à la chamade alors que je le vis assis sur son siège à siroter son verre d'alcool après avoir ouvert la porte. 

Il me lança un regard interrogateur alors que je bégayais :

-Il...Il y ...a trois Italiens dans le salon.

Il acquiesça l'air naturel ce qui me rassura. 

Peut-être que c'était lui qui les avait fait venir finalement ?

Il se leva puis traversa le salon moi sur les talons et il les accueillit tels de vieux amis. Le caillou qui s'était coincé dans ma gorge tomba lorsque leurs expressions devinrent amicales. 

Cet enfoiré les connaissait. 

 Entendre parler Lazzaro en Italien me coupa le souffle. 

Il parle italien

Ils échangèrent des salutations et je comprenais quelques mots. Ils quittèrent ensuite les lieux pour aller dans le bureau du tueur à gages. 

Ils y passèrent presque la journée jusqu'à ce qu'ils repartent avec une mallette, un sourire jusqu'aux oreilles. 

Ils étaient bien moins impressionnants quand ils souriaient.

Et encore...Débattable.


-Prendi cura di tua ragazza e di te...
(Prends soin de ta copine et de toi)

-Lo farò, prendersi cura di se stessi.
(Je le ferais, prenez soin de vous)

-Vieni in Italia !
(Viens en Italie)

-Penserebbe.
(J'y penserais)

Ils sortirent sans un regard de plus, puis Lazzaro tourna aussi les talons pour monter à l'étage. 

Il revint avec plusieurs mallettes et une machine qu'il posa sur sa table du salon. Il faisait tellement de bruit que je l'entendais du canapé. 

Je le vis sortir des liasses de billets de ses mallettes et les mettre dans la compteuse à billets qui fit un bruit incessant pendant presque 20 minutes.

-Tu ne peux pas t'acheter une compteuse à billet silencieuse ? commentais-je.

-Non, mais je peux te vendre pour retrouver le silence chez moi.

Je lui tirais la langue en signe de très grande maturité, ce à quoi il répondit avec la plus grande des maturités lui aussi :

-M'excites pas avec ta langue.

Je levais les yeux au ciel désespéré. 

Il n'y a rien à faire, c'est un gamin.

Une fois ses billets comptés, il enfila son perfecto puis se dirigea vers son bureau. Il revint plusieurs dizaines de minutes après en m'indiquant :

-Je sors, et par pitié, dors et ne veille pas dans le salon... il n'y a pas de tueur en série ok ?

Je pris le coussin que je lui balançais dessus en guise de réponse, il l'esquiva. 

Chanceux.

°°°°

Plusieurs semaines étaient passées et j'étais réveillée tôt et le tueur à gages dormait. 

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