28. Yin-Yang

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Je n'arrivais pas à digérer sa phrase crue qu'il m'avait balancée, mais je n'eus pas le temps de faire en sorte, car nous nous aventurions dans les couloirs sombres jusqu'à trouver les escaliers que nous dévalions.

Un creux se forma dans mon cœur, et je me sentis coupable.

Coupable de ne pas avoir été capable de tirer pour sa vie.

Parce que lui l'aurait fait pour moi.

Le bruit de mes pas résonnait bien que j'essayais de faire en sorte d'être la plus discrète possible.

Sur notre chemin, nous vîmes deux personnes de la sécurité qu'il abattit avant même qu'elles n'eurent le temps de dégainer leurs armes.

Il tue plus vite qu'il respire.

Je hoquetais de surprise sans avoir le temps de reprendre mes esprits. Nous devions quitter cet endroit de malheur au plus vite.

Je sentais que la tension que je pensais être au maximum montait davantage.

Devant la porte, Lazzaro eut ce même réflexe de tendre l'oreille puis furtivement, il nous plaqua contre le mur.

Je loupais un battement dû à la surprise puisque la porte s'ouvrit peu de temps après. Des hommes de la sécurité entrèrent dans leur uniforme.

-Apparemment Lazzaro est dans le bâtiment, donc reste sur tes gardes.

L'autre acquiesça alors qu'ils montèrent les escaliers.

Je tentais de retenir ma respiration jusqu'à ce qu'ils furent bien hauts.

Mon ventre se tordait dans tous les sens. J'avais envie de me plier en deux tant il me provoquait des douleurs.

Nous sortions ensuite de la cage d'escalier. Je me faufilais comme une ombre dans cet obscur bâtiment.

Lazzaro nous enferma dans le local ménager.

Je fermais les yeux quelques secondes afin de reprendre mes esprits. Lui ne fit pas de même, car il déplaça un meuble à lui tout seul puisqu'il me repoussa lorsque je lui proposais de l'aider.

Ensuite, il me tendit sa main en lâchant de la manière la plus froide qu'il put :

-Mon couteau.

Je le sortis de mon jean puis le déposai dans le creux de sa main et il dévissa la plaque qui était derrière le fameux meuble.

Tout ce que je voulais, c'était de rentrer chez moi...Chez lui.

Je voulais m'enfermer dans la chambre ou alors retrouver la télé en attendant qu'Adrianna ne rentre.

°°°°

J'étais assise dans la Maserati noire de Lazzaro, il conduisait à pleine vitesse, mais je ne reconnus absolument pas le chemin de chez lui.

Pour autant, je n'osais pas lui demander où nous allions. Il faisait si sombre que je ne voyais pas grand-chose de toute manière.

Je tentais de regarder le paysage passer par la fenêtre, mais la vérité était que j'étais plus concentrée sur ma respiration qui avait du mal à se calmer.

C'était comme si je ne savais plus comment respirer. J'apprenais à respirer silencieusement. Pour ne pas me faire remarquer par le tueur à gages, qui de toute façon, bien trop concentré dans ses pensées.

Ses yeux fixaient un point au loin, ses deux mains étaient accrochées au volant comme si cela le retenait d'exploser de colère.

À vrai dire, j'avais peur de lui et de sa bagnole quand il conduisait avec ses deux mains plutôt qu'habituellement où il ne conduisait qu'à une main.

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