14. Submergée

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Je me levais, il faisait désormais nuit. Le soleil s'était entièrement couché et je l'avais observé jusqu'à maintenant.

J'entendis des voix plus loin qui discutaient, elles étaient à la fois masculines et féminines. Je marchais pour rejoindre le bungalow, bien que je n'avais aucune envie de passer la nuit avec Lazzaro.

Rien que d'évoquer son nom ou d'y penser me provoquait un mal de crâne. J'étais à deux doigts de dormir sur le sable, mais je m'étais résignée. Je vis un couple qui étaient aussi sur la plage. C'était eux les voix que j'avais entendu.

-Viens nager, entendis-je l'homme proposer.

Il avaient l'air jeune, je les observais au loin tout en accélérant le pas. Le jeune homme avait des cheveux foncés dont je ne pu voir la couleur car j'étais loin et il faisait nuit, il retira son t-shirt laissant apparaître sa musculature. Il semblait être fin mais musclé.

-Darling, insista-t-il et la jeune fille se retourna, fouillant du regard les environs.

La jeune fille était jeune, elle avait la vingtaine, ses cheveux aussi foncé que l'homme face à elle cascadaient dans son dos. Il la saisit et la porta sur son épaule, avec une facilité déconcertante.

Je l'entendis crier sans doute surprise puis elle releva légèrement la tête. Elle posa son regard sur moi et je me dépêchais de quitter les lieux.

Ça fait stalkeuse Chanel.

Une fois arrivée devant l'allée de bungalows, je me rappela miraculeusement du mien, enfin.. du nôtre alors j'entrais et le tueur à gage était allongé sur le lit, une clope entre les lèvres et un verre de whisky posé sur la table de chevet. Je ne fis aucunes remarques.

Je traçais mon chemin jusqu'à la salle de bain ou je me changeais. Je mis mon pyjama, hésitante. Je ne voulais pas partager le lit avec lui.

Mon estomac se noua lorsque j'ouvris la porte coulissante de la salle de bain. Une fois que je retournai dans la chambre, il n'y était plus.

Je devinais qu'il était allé s'installer sur le canapé. Je ne pu ressentir un peu de gêne de l'avoir viré indirectement mais je m'installais sur le haut lit, me couvrant des draps blanc immaculés.

Le bungalow était bien plus petit que l'appartement que nous partagions au Vénézuela. Sans doute plus intime, privé, romantique.

Mais ce n'était pas notre cas.

°°°°

Le lendemain, je me réveillais et je fus étonnée de ne trouver personne dans les lieux. Ce qui ne me déplut pas. J'étais seule.

Je sortis du bungalow rejoindre la plage. Le même endroit où j'étais la veille puis passais la journée au soleil faisant parfois tremper mes pieds. Je n'avais pas de maillot de bain.

J'écoutais les vagues agitées venir et partir à un rythme régulier et rapide. Je m'allongeais enfin sur le sable et m'endormis sans m'en rendre compte, ce ne fut qu'en fin d'après-midi, que je fus réveillée brusquement par de l'eau salée sur mon visage.

Je me releva brusquement, m'étouffant presque.

-ÇA VA PAS ? m'égoissiais-je avant de tousser convulsivement.

C'était toujours le même. Il était torse nu, un seau que je devinais était celui avec lequel il m'avait arrosé.

Un seau d'enfant de 4 ans qui construisait des châteaux de sable. 

C'est un putain de gamin de 4 ans. 

-Tu es allé t'acheter un kit pour faire des châteaux de sable ? 

RenegadeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant