Je voulais me mentir à moi-même, me dire que tout allait bien se passer, mais une vive claque me remettait face à la réalité : je n'avais pas d'issue.
Je ne pouvais pas fuir cet homme et Lazzaro arriverait dans peu de temps.
Il ferait face à un horde d'hommes qui sortiraient de leurs cachettes. Je n'avais aucune idée de combien ils étaient, mais j'imaginais qu'ils étaient beaucoup.
Peut-être que tout ce que racontait cet homme était faux, peut-être était-ce simplement pour en dissuader Lazzaro de le tuer.
Dans une situation mortelle, on pouvait dire des choses faramineuses.
Car c'était question de vie ou de mort.Littéralement.
Mon cœur brûlait dans ma poitrine, je ne parvenais plus à respirer.
J'allais assister à une scène que je n'avais pas envie de voir, que personne n'avait envie de regarder.
Je cherchais du regard quelque chose qui pourrait m'aider à m'échapper, mais je ne vis rien.
C'était un parking, vide dans la plus grande des banalités.
Je vis deux silhouettes importantes arriver en tenant une au milieu. Mon cœur se mit à battre davantage, si c'était possible.
Ils avaient trouvé le tueur à gages avant même qu'il ne sorte de sa cachette.
On était foutu.Lorsque je ne vis pas les yeux verts de Lazzaro, mais ceux d'Ace, mon sang ne fit qu'un tour.
Les deux hommes le tenaient fermement, ses muscles étaient saillants et il semblait être serré dans son costume.-Vous l'avez confondu avec Lazzaro ? demandais-je en levant les sourcils.
Le jeune homme leva les yeux au ciel avant de m'ignorer et de reporter son attention sur Ace qui était tenu face à lui.
Son regard n'était pas celui que je lui connaissais, il était plus dur, plus froid.
Semblable à celui de Lazzaro, sauf que le tueur à gages le portait si bien qu'on pourrait croire que cette expression du visage lui appartenait.-Toi, c'était une demande personnelle, tes parents n'ont aucune idée que je te tiens, informa le jeune brun dont j'ignorais le nom.
-Qu'est-ce que tu veux de moi ? cracha Ace.
-Tu te fais passer pour ce que tu n'es pas, ça passe peut-être devant tes parents, mais pas devant moi. Je sais que tu as plus de liens avec le tueur que tu ne le prétends.Ace souffla en se débarrassant des bras qui le tenaient et les hommes le lâchèrent tout en restant près de lui.
-On est ami... L'amitié, tu connais ?-Pfff, je ne suis pas aussi niais qu'eux moi garçon. Maintenant que je vous tiens tous les deux, je suis sûr qu'il pointera son nez le tueur.
-Il a un prénom et c'est Lazzaro, dis-le-nous si c'est trop long pour ta mémoire Caz, cracha Ace.
L'homme s'appelait donc Caz.-Il ne le mérite pas.
Ace fut poussé près de moi et nous avions chacun un homme à nos côtés. Ils étaient bien à un mètre de nous, habillés tout en noir et armés.
-Qu'est-ce qui se passe ? chuchotais-je.
-T'as ton téléphone ? demanda Ace sur un ton quasiment inaudible.
Je hochais la tête et indiquant mon sac autour de moi d'un mouvement d'œil tant j'avais peur de bouger la tête.
-Sors-le doucement.Je bougeais délicatement mes mains tremblantes avant de saisir la fermeture éclair de mon sac et de méticuleusement faire coulisser l'ouverture.
La tension était montée de manière draconienne.
Je fus si submergée par la peur que j'en coupais ma respiration. Le bruit qu'émettait mon simple mouvement afin d'ouvrir mon sac me donnait la nausée.
J'avais l'impression qu'à tout moment, mon cœur pouvait s'arrêter, que mes jambes cesseraient de me porter, que mes poumons ne s'empliraient plus d'air.
Je vais mourir.À cause de lui.
Une fois mon sac ouvert, je sortais délicatement mon téléphone, priant pour faire le moins de bruit possible.
Heureusement, Caz était occupé à parler au téléphone, il semblait nerveux et tournait en rond. Quant aux gardes, ils fixaient devant eux, sans doute écoutant d'une oreille la discussion que Caz avait avec son interlocuteur.
Mais sa voix me semblait être si loin, comme au bout d'un long et périlleux tunnel.
Je déverrouillais mon téléphone et allais sur la discussion avec Lazzaro avant de passer le téléphone à l'homme à côté de moi.
Ace semblait être plus grande capacité que moi pour savoir quoi lui dire.
Il le saisit sans hésiter et commença à écrire un message qu'il ne put envoyer, car Caz se retourna nous prenant la main dans le sac.
-Espèce de petit con ! jura-t-il en raccrochant son téléphone.
Il prit violemment l'objet des mains de Ace avant de lire le message en riant :
-Comme c'est mignon... Mais j'ai une meilleure idée.
Je ne compris son idée qu'une fois que j'entendis la sonnerie retentir.
Il appelait Lazzaro.
Contre toute attente, il ne répondit pas. Je vis un sourire se dessiner sur les lèvres d'Ace et je ne fus pas la seule à le remarquer.
-Qu'est-ce qui te fait rire sale gosse de bourges ?
-Tu t'es fait ghoster.
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Renegade
Mystery / ThrillerSurvivre. C'est ce que Chanel fait. Elle tente de survivre à Moscou avec son frère et son meilleur ami en vendant de la drogue. Mais alors qu'un jour elle se fait kidnapper dans un but inconnu, sa vie bascule. Elle se retrouve mêlée aux affaires d...