Renegade

13. De mes cendres viendra la renaissance

Je rentrais dans mon appartement, le dossier entre les mains.

Mes membres tremblaient, mes mains étaient moites et le cœur battait à vive allure. Il aurait presque pu sortir de ma poitrine. Je stressais, c'était le moins qu'on puisse dire.

J'ouvrais la porte et Lazzaro était étendu de son long sur le canapé, toujours torse-nu révélant ses tatouages sur le corps.

Il avait son arme coincée dans son jean.

Désormais, avec cette nouvelle information, je me demandais si c'était parce qu'il était sur ses gardes ou par simple habitude.

-Tu es de retour, constata-t-il sans m'accorder un regard et cela me convenait parfaitement.

Lorsque je passais devant lui pour rejoindre la salle de bain, il me regarda tout de même.

Je m'enfermais puis me déshabillais et je me glissais dans la douche.

Je fis couler l'eau chaude sur mon corps et dès lors qu'elle eut touché ma peau toutes les pensées que j'avais refoulées firent irruption dans mon esprit, le torturant, persécutant sur des questions qui demeuraient sans réponses.

Ce mec est un tueur à gage.

Qu'est-ce que tu croyais qu'il était ?

Comment je peux joindre Salvio ?

Tu penses que Salvio est un tueur à gage ?

Je m'en fous.

Maintenant, plus que jamais, je voulais rentrer chez moi, rejoindre Tess, Lev, Sasha et Zack. Même cet imbécile de Zack me manquait. Mon esprit m'affligea ensuite de souvenirs de mes proches, leur visage, leur voix.

Leur voix.

Combien de temps avant que j'oublie leur voix ?

J'avais l'impression que chaque muscles de mon corps se crispait au fur et à mesure que l'eau coulait sur chacun de mes membres. L'effet inverse qu'une douche était censé me procurer.

Une fois propre, je sortis de la douche, enfila une serviette puis démaquilla le reste du maquillage qui avait survécu à la douche avant d'enfiler des habits propres.

Je ne peux pas dormir ici. Ce gars est un tueur à gage.

Je ne vais pas dormir sachant qu'il est là ?

J'ai déjà passé une nuit dans le même appartement, je peux bien en faire une deuxième.

J'allais me glisser dans mes draps, le cœur battant à vive allure. J'avais peur de lui désormais.

Mais il ne peut pas savoir que je sais... Imagine qu'il te tue dans ton sommeil. 

Une dizaine de minutes s'étant déjà écoulés et je ne parvenais pas à fermer les yeux.

J'avais des images atroces qui se dessinaient de lui. Des images crée de toute pièce par mon esprit, mais je ne pouvais m'empêcher de me dire qu'elle pouvait être vraie. Peut-être qu'elles seraient pires que ce que je croyais. 

Il avait tué des gens.

Mes pensées me déclenchèrent un mal de tête qui parcourut mes tempes, puis mon ventre se tordit. Je grimaçais puis semblait manquer d'air, je retira la couverture, m'asseya, essayant de reprendre ma respiration. Je pris la bouteille d'eau que j'avais laissé traîner sur ma table de chevet et bu une gorgée.

Dieu merci je l'avais oublié ici.

L'eau encore fraîche calma en partie mon rythme cardiaque, mais mon ventre se retourna davantage et mon corps trembla. J'avais l'impression que tous mes sens étaient retournés dans tous les sens. Chacun de mes muscles se contractèrent tour à tour sans que je ne possède aucun contrôle. 

-Cha.

Je relevais la tête puis cherchais du regard dans la pièce noire. Il n'y avait personne tournais la tête, mais il n'y avait personne.

La pièce était vide.

Pourtant, j'aurais juré avoir entendu mon frère. C'était sa voix, son surnom qu'il me donnait.

Je commençais à avoir des hallucinations, ma rationalité s'évaporait peu à peu, jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien.

-Sasha ? chuchotais-je doucement. 

Mes larmes explosèrent dès que son prénom eut traversé mes lèvres tremblantes. Mes larmes trempèrent bientôt mes draps, mais je n'y portais pas d'importance.

-Sasha... J-Je t'aime, sanglotais-je.

Lorsque je me calmais, je m'allongeais de nouveau dans mon lit. J'entendis Lazzaro baisser le son de la télévision puis l'éteindre. Le silence régnait dans l'appartement, ce qui n'était pas rassurant.