39. Cigar Night

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« Rendez-vous lundi 18 septembre à 2h30 au vieux hangar à côté de la ville pour me rejoindre. »

Cette phrase tournait en boucle dans ma tête. Nous étions deux jours avant cette date. Mon cerveau tournait à une allure anormale.

Même Einstein ne réfléchissait pas autant.

J'étais dans la cuisine, en train de cuisiner, mais j'étais plus bloquée dans mes pensées que concentrée sur le gâteau que j'effectuais. 

Je versais la pâte dans un moule que j'avais miraculeusement trouvé. 

Et moi qui pensais que ses placards étaient fictifs.

Il n'y a pas de passoire, mais un moule à gâteau. 

On pouvait voir ses sources d'intérêts. 

Le bip du four m'indiqua qu'il avait atteint les 180 degrés. Je plaçais donc le gâteau à l'intérieur avant de me mettre face au lavabo pour faire la vaisselle.

« Rendez-vous lundi 18 septembre à 2h30 au vieux hangar à côté de la ville pour me rejoindre. »

Le bout de papier que m'avait donné le messager était froissé dans mon sweat. 

Je l'avais lu et relu des dizaines de centaines de fois avec la même question qui tournait en boucle : Est-ce que j'y vais ?

Pourquoi faire ?

Pas grand chose.

Je ne vais pas y aller. Je ne vais pas y aller. Je ne vais pas y aller.


Mais ça pourrait améliorer les choses.
Tu pourrais -pour une fois- servir à quelque chose.



Une sensation me donnait l'impression que ce n'était pas une bonne idée. 

Et je devais me fier à ce pressentiment. 

Je m'étais tellement acharnée sur le récipient sale que désormais, il brillait de mille feux. 

Si je continuais, il allait même être décoloré. 

Je le posais sur l'égouttoir puis lavais les ustensiles utilisés. 

Une fois terminé, je m'installais sur le canapé et je remis en route ma série en attendant que le gâteau finisse de cuire. 

Mon frère devait venir après son travail et à cette occasion, j'avais fait un goûter.

°°°°


Je fus réveillée par de l'eau glacée ce qui me fit sursauter. 

Mon cœur fit un bond dans ma poitrine tant cela me surprit. 

-Malade...Mental, pestais-je. 

Je relevais les yeux et je vis le sourire du tueur à gages avec son verre vide à la main. 

Un sourire sadique que j'avais envie d'arracher et de ne plus jamais revoir sur son visage. 

Dans ces moments, il se munissait d'un visage d'ange démoniaque. 

-C'est la nuit qu'on dort, se justifia-t-il en levant les yeux au ciel. 

-La prochaine fois qu'on veille au QG, je te dirais, c'est la journée qu'on bosse, grinçais-je. 

Je me levais pour aller rejoindre ma chambre afin de changer d'habits qui étaient imbibés d'eau.

Je laissais une belle traînée d'eau sur le sol, mais je m'en fichais.

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