42. Renegade

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Aujourd'hui


Chanel

J'étais enfermée dans une cellule depuis un nombre de jours indéfinis. J'avais perdu la notion du temps et je crois que c'était dans leurs plans. Je n'avais pas revu Lazzaro, ni même Adrianna. 

En arrivant, ils m'avaient retiré mon portable, et mes papiers d'identité. C'était tout ce que j'avais sur moi. 

Je n'avais pas mangé depuis que j'étais arrivée. 

Et tous les jours, ils venaient me voir pour me présenter les clés de ma cellule en échange, ils me demandaient si j'avais quelque chose à dire sur Lazzaro.

Et si c'était le cas, ils me libéreraient.

Et chaque jour, je ne prononçais aucun mot.

Alors ils me remettaient dans ma cellule. 

Dès la nuit tombée, la petite pièce était gelée, et j'entendais les cafards. Dès que je tentais de fermer les yeux, je revoyais la scène se jouer sous mes yeux et le visage de Sasha et Ace me revenait. 

Les souvenirs que j'avais avec eux me revenaient comme une claque permanente que je me prenais. 

J'avais l'impression qu'on m'avait déchiré le cœur avant de me l'avoir retiré.

Et j'avais un trou béant dans la poitrine.

Tout était de ma faute. 

Notre situation était de ma faute. 

J'étais seule et isolée. 

J'étais enfermée toute la journée sans possibilité de voir, ne serait-ce que la lumière du jour. Je n'avais qu'un pauvre semblant de halo de lumière provenant de l'extérieur. 

Je me sentais comme un zombie. Je ne possédais pas de miroir dans ma cellule, mais j'imaginais très bien la mine affreuse que je devais avoir. 

Mes mains étaient encore tachée de sang qui avait séché depuis le temps, je n'avais pas pu me laver les mains, ni même le visage. 

Il y avait bel et bien un lavabo dans le deux mètre carré dans lequel j'étais enfermé, mais il était fictif. 

J'entendis des pas résonner dans ce couloir stressant. 

Des frissons me parcoururent l'échine, le goût métallique que j'avais dans la bouche me remonta, me provoquant des nausées affreuses. 

Deux hommes arrivèrent et me demandèrent sèchement de présenter mes mains à travers les barreaux de la cellule et j'obéissais. 

Ils me menottèrent et l'un d'eux ouvrit la cellule alors que l'autre me saisit le bras droit violemment. 

Je grimaçais, sans broncher. 

Lors des séances de questions, ils me brûlaient la peau afin de me motiver à parler et les plaies étaient encore douloureuses. 

 Je les suivais. 

Sans vraiment avoir d'autres choix. 

Je me préparais psychologiquement à la torture et aux question incessantes qu'il allaient me poser, mais auxquels ils n'auraient pas de réponse. 

Je me demandais qu'est-ce qu'ils allaient me faire cette fois-ci...

Ils me présentaient les clés de la cellule pour amplifier la torture, pour pouvoir me faire chanter, or, je ne lâchais pas et je n'allais pas flancher.

Je les fixais tel un toxico en manque. 

La liberté.


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