Renegade

19. Le tueur

-Ok, tout va bien se passer, il suffit que tu lui poses les questions qu'il veut entendre, je t'en ai écrit sur la feuille, m'expliqua Adrianna.

Je l'avais informé que Ivan voulait me voir cette après-midi alors ce matin je m'étais rendue à son appartement. Nous étions dans le salon, j'étais assise sur le canapé qui était face à la télévision qui était allumée, mais sans le moindre son.

Adrianna passa une main dans ses cheveux roux avant de s'avancer vers la table où elle prit une feuille qu'elle me tendit.

Je la saisis sans un mot, laissant mes yeux se balader sur les différentes questions inscrites. Mais j'avais la tête ailleurs.

Hier soir, j'avais été incapable de dormir, ni même de manger. Et ce matin, j'avais une douleur d'anxiété qui me tordait le ventre.

-Il faut juste que tu saches qu'Ivan n'est pas un mec sympa ! finit-elle par dire et j'acquiesçais.

Est-ce que c'est toujours possible d'aller acheter une boîte de chocolat et d'aller au fond de mon lit en attendant que Sasha rentre du boulot ?

°°°°

J'étais dans la voiture de la rousse, elle conduisait, s'énervant quelques fois en criant, mais elle venait bien vite à son humeur joviale habituelle en chantant à tue-tête la musique qui passait à la radio.

Sa voiture était décapotable et le vent faisait voler ses cheveux roux alors que les miens étaient parfaitement plaqués en queue-de-cheval haute.

Mes racines blanches recommençaient à faire surface, j'allais avoir besoin d'un nouveau tube de diacolore noir.

Pourquoi elle était en ma compagnie ?

Elle m'avait proposé de me déposer et j'avais accepté, je ne voulais pas prendre les transports en communs, par peur de la gente masculine depuis l'agression que j'avais subie. Et Sasha avait besoin de sa voiture pour aller au travail ce matin.

Je ne pensais pas qu'une simple petite agression en bas de chez moi allait me laisser des séquelles pareilles.

Pour une simple petite action...

Nous arrivions au pied d'un bâtiment de petite taille, mais pas moins impressionnant. Elle se garait sur une place pour me laisser descendre avant de couper le moteur sans enlever les clés.

-Courage Chacha.

Ce surnom dans sa bouche me rassurait. Il me donnait l'impression d'être moins seule face aux problèmes auxquels je faisais face. Ce sentiment paraissait ridicule, mais c'était le cas.

J'avais honte que ça le soit.

Adrianna me fit un clin d'œil et je saisis le sac posé à mes pieds avant de sortir de la voiture. Mon cœur commença à s'accélérer à mesure que j'approchais.

Je grimpais les marches avant d'entrer dans le bâtiment.

Il était vide.

Seule une femme à l'accueil était présente. Je m'orientais en sa direction et elle me demanda :

-Vous cherchez qui ?

Je regardais à droite puis à gauche, je me rendais compte que ce hall était vide. Vide de décoration, de meuble, de couleurs.

Il n'y avait rien.

Pour être minimaliste, ça l'était.

-Iv...Monsieur Durov.

Elle me demanda pourquoi et je lui expliquais la fausse raison puis elle hocha la tête positivement avant de saisir le téléphone et de parler quelques minutes avec son interlocuteur.

Ensuite, elle raccrocha et me dit :

-Je vais vous accompagner.

Elle se leva et s'orienta dans ce hall vide. Je la suivais ainsi nous montâmes dans un ascenseur qui nous déposa au 3e étage.

Elle toqua à la porte et un monsieur nous ouvrit.

Il était habillé d'un costard gris, des cheveux blonds mélangés à des cheveux blancs dû à son âge.

Il devait avoir la cinquantaine, voire plus.

Ses yeux marron me reluquaient de haut en bas. Et je me sentis inconfortable puis un large sourire s'étira sur ses lèvres. Il se racla la gorge avant de demander :

-Mademoiselle Scott, c'est ça ?

Je hochais positivement la tête, ma gorge étant totalement nouée.

J'étais incapable de prononcer, ne serait-ce qu'un seul mot.

La secrétaire échangea quelque banalité avec son supérieur avant de partir.

Il ferma la porte puis m'invita à m'installer sur le fauteuil en cuir marron qui trônait au milieu. J'obéis et il fit de même en face de moi.

J'ouvrais le sac où il y avait un calepin que m'avait glissé la rousse avant que je ne sorte. Je le posais sur mes genoux et déposais mon téléphone sur la table basse.

Il remplissait deux verres de whisky et je le remerciais bien que je ne buvais pas cet alcool au goût particulièrement exécrable.

Selon mon humble avis, évidemment.