Fake Love (Ghost x Reader x Soap)

33.

Angleterre 16:30

Soap me regarde surpris, les yeux ronds, il semble prit de court. Il finit par réaliser que je tremble frigorifiée.

" Tu ne veux pas que l'on discute de ça dans le sas ?

- Je ne veux pas que l'on nous entende.

- Ne t'en fais pas, la porte est trop épaisse."

Il me pousse vers l'intérieur, frottant vigoureusement mes bras pour les réchauffer. Nous nous asseyons sur les chaises en bois autours de la petite table. Son regard est mélancolique, il semble perdu quelques instants dans ses pensées. Il n'a plus une once de bonne humeur comme plus tôt dans l'après midi. Je me redresse sur ma chaise les coudes appuyés sur la table décrepis.

" Soap pourquoi il te fait constamment ce coup ? C'est ignoble.

Ses yeux bleus se posent doucement sur moi. Il me sourit mais je vois qu'il n'est pas sincère.

- Il a plus besoin de toi que moi.

Ces mots me dérangent. Je le dévisage contrariée.

- Non, je répond fermement crispée.

- Hey Fox, me dit Soap d'une voix douce. Anita y'avait rien de sérieux entre nous. On se connaissait à peine.

- Peut-être, je le coupe. Mais dans ce cas il n'avait pas à réagir de cette façon. Même si au final ça n'avait pas fonctionné entre vous deux, pourquoi t'enlever cette chance ? En plus juste pour du sexe ? J'insiste sur ce mot en grimaçant.
Ça ne lui ressemble pas... enfin pas le Simon que je connais. Dis moi que c'est pas un connard Soap ? Dis moi que je ne me suis pas trompée ? Dis moi que je ne suis pas tombée amoureuse de la mauvaise personne ?

Des larmes sont bloquées dans ma poitrine, je m'emballe, j'ai soudainement peur.

- Dis moi que je ne passe pas à côté de la bonne personne ? Je continue.

Il m'observe silencieux, désemparé.

- Et si depuis le début il faisait comme pour Anita, me détourner de ce que l'on aurait pu partager, se découvrir ? On... on a couché ensemble et il semblait vraiment sincère. Il semblait vraiment m'aimer, il s'est ouvert à moi, il envisage même un avenir avec moi, mais à présent je doute. Je n'ai pas envie de douter ! Mais c'est plus fort que moi. C'est comme ci il volait le jouet de son petit frère par jalousie.

- Calme toi, me rassure Soap en posant sa main sur les miennes. C'est mon meilleur ami tu sais, mon frère. Il serait prêt à donner sa vie pour moi, et inversement. J'ai confiance en lui, jusqu'à mon dernier souffle. Et il t'aime T/P. Crois moi qu'il t'aime comme il n'a jamais aimé personne, pour toi aussi il serait prêt à donner sa vie.

- Mais Johnny...

- Chaton, ça suffit. S'il te plaît. Je ne veux plus en parler. S'il te plaît. J'ai pas à m'interposer entre vous deux, le sort est déjà jeté.

Il me sourit, de ce sourire triste et désolé avant de reprendre:

- Souvient toi de tout ce qu'il a fait pour toi, depuis le début. Depuis ton agression, ton kidnapping, l'accident de voiture. C'est le comportement de quelqu'un qui ne sait pas communiquer mais qui ne souhaites pas perdre une personne qui lui est chère.

Des larmes de frustrations sont bloquées au creux de mes yeux. Je le regarde les sourcils froncés, les dents serrés.

- Tu abandonne si facile, tu as peur de lui, je murmure.

- Je...

Il me jete un coup d'œil avant de détourner le regard.

Il se lève pour me tourner le dos en passant sa main sur son visage. Il me semble qu'il essuie rapidement des larmes. Il finit par s'étirer en se raclant la gorge. Il refuse de me faire face.

- Johnny regarde moi s'il te plaît.

Il ne bouge pas. Je frissone lorsqu'il se dirige vers la porte en m'ignorant.

- Kyle est une vrai commère, finit par plaisanter Soap d'une voix faussement joyeuse.

- John Mactavish !

Je me lève brusquement.

- C'est inutile t/p. C'est déjà trop tard, laisse moi s'il te plaît."

Il s'éclipse à travers la lourde porte du sas. Je reste abasourdi debout les mains posées sur la vieille table en bois branlante. Une douleur cogne dans ma poitrine, je n'ai même pas la force de crier. Je mets un instant à reprendre mon souffle, avalant par ma bouche une gorgée d'air.

Je ne sais plus quoi penser. La frustration, le doute rongent petit à petit la confiance que j'accordais à Simon. Je n'accepte pas qu'il use de son autorité naturelle ou même du à son rang de lieutenant pour se comporter de cette façon avec Soap. Je n'accepte pas qu'il mette cela sur le compte de leur amitié, de leur dévouement l'un à l'autre. Et je regrette amèrement d'être le centre de cette discorde.

Je ressort du sas pour affronter le vent glacial et respirer l'air de fin d'après-midi. La nuit approche, il commence à neiger. Des flocons tombent gracilement, je souris devant le spectacle que m'offre la nature. Cette danse ralentis qui calme le feu en moi. Je marche sans but sur la pelouse attrapant entre mes mains quelques flocons qui disparaissent au contact de ma peau.

Une voix m'interpelle au loin et finit par percer cet agréable silence. Je me fige un instant en la reconnaissant. Mon irritation reprend aussitôt le dessus.
Je feins de ne pas l'entendre et continue de déambuler observant les champs nus face à moi.

Il se rapproche, je perçois ses pas dans mon dos. J'essaye de me calmer en prenant de grandes inspirations. Il se plante dans mon dos, je sens sa large carrure me surplomber. Son corps massif et oppressant, malgré tout il est doux lorsqu'il s'adresse à moi.

" Fox tu vas attraper froid, rentrons."

Je reste immobile et silencieuse me mordant les joues. Il me contourne pour me faire face. Je n'apercois que ses yeux bleus acier encadrés de ses long cils blond sous sa cagoule. Son regard soucieux sur moi me pince le cœur un instant. Mais je revois encore Soap cachant ses larmes, son regard triste et las de ce jeu.

" Non Simon, je ne rentrerais pas avec toi. Je ne sais plus si je dois te faire confiance. Est-ce-que tu t'amuse avec moi comme tu l'as fais avec cette fille ? Avec Soap ?

Il ouvre la bouche pour me repondre mais je le coupe en plaçant mon index contre ses lèvres.

- Pas maintenant. J'ai besoin de réfléchir et si je dois avoir cette discussion avec toi, il faut que tes mots soient sincères. Il serait préférable que l'on prenne un peu de distance tout les deux."

Je le vois cligner rapidement des paupières encaissant mes paroles, avant de me détourner vers l'entrée de la base. Le laissant seul au milieu du terrain d'entraînement.

Il ne me suit pas, mais ses yeux rivés dans mon dos me font l'impression d'une lame glacée de poignard traversant mes tissus au ralentis.

Je serre les poings continuant à marcher.

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