Épilogue

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Cinq ans se sont écoulés depuis la naissance de Noah, cinq ans d'une nouvelle vie pour Simon et moi. Je n'aurais pensé être comblée de la sorte, pourtant nous formons une bien drôle de famille. Elle ne se résume pas simplement à nous trois, elle comprend chaque membre de la 141. Nous continuons de veiller les uns sur les autres.


Simon a fait de nombreux progrès au niveau de la communication. Il y a eu des périodes sombres rythmées par d'affreux cauchemars, ils ne disparaissent jamais au final. Ils restent tapis au fond de notre inconscients et ressurgissent par moment pour nous étreindre dans des moments de faiblesse, nous asphyxier dans notre sommeil.


Malgré le fait que dormir auprès l'un de l'autre nous apaisaient, nous avons eu des moments de trouble. Je ne compte plus le nombre de fois où Simon se réveillait en hurlant dans le lit, la main autours de ma gorge. Il était tellement terrifier de pouvoir me faire du mal, ou d'en faire à Noah, qu'il prenait constamment ses jambes à son cou. Il ne rentrait pas pendant deux ou trois nuits. Je dois avouer avoir eu peur aussi quand je sentais ses doigts se serrer, me sortir de mon sommeil comme si on venait de me tirer dessus.


Je comprenais le mal qui le rongeait, je souffrais du même. Les visions du visage de Flemming, ses mains sur mon corps, son rire répugnant ne cessaient de me rendre visite certaines nuits. J'en ai pleuré de frustration, m'étranglant dans mes propres sanglots jusqu'à ce que des bras se referment autours de moi, et que cette chaleur si familière et d'une douceur infini m'apaise.


À bout, j'ai finis par coincer Simon un jour où il revenait d'une énième fuite nocturne. Je l'ai supplié de rester et de me laisser l'aider comme il le faisait avec moi. Cela n'a pas été facile au début, il avait honte. Il se réveillait agrippé au draps de toutes ses forces, la respiration lourde et laissant échapper un râle profond et douloureux. Mais à force, il a finit par se laisser réconforter dans mes bras, comprenant qu'il ne représentait pas un danger. Le sentir se laisser aller aux larmes contre ma poitrine, dans la pièce plongée dans une dense obscurité, me brisait le coeur. Il souffrait vraiment, je ne l'ai jamais forcé à m'expliquer quels étaient les sujets de ses terreurs. Il ne s'est pas confié sur le sujet, mais il a finit par ne plus fuir.


Je pensais guérir définitivement des monstruosités vécues, je me sentais mieux. Elles se résorbent mais ne disparaissent pas vraiment. Lorsque je me sens féminine, lorsque je me sens confiante, lorsque je m'apprécie c'est là que je peux flancher. Quand le regard avide ou salace de certains hommes se posent sur moi, je revis ce que Flemming m'a fait endurer. Dans ces instants, il me suffit de voir dans le regard de Simon à quel point il tient à moi, comment il est fière de moi. Cet lueur, cet éclat dans ses yeux qui surpasse mille mots pour glorifier la femme que je représente dans sa vie. La douceur, la sensualité, que je lui véhicule, l'amour que je lui porte. Ceci me permet de reprendre confiance.


Simon a prit sa retraite en tant que militaire, il touche d'ailleurs un pécule nous permettant de vivre décemment. Cela nous octroi plus de temps libre à partager tous les trois. Je travaille trois jours dans la semaine en temps que réceptionniste dans un hôtel du centre ville. Simon quand à lui travaille quatre soirs dans la semaine comme veilleur de nuit sur une zone de stockage de marchandises. Il ne voit personne et peut se permettre d'être à visage découvert ou uniquement avec un masque chirurgical sur son lieu de travail.


Notre vie poursuit son cours, nous nous aimons, nous nous reconstruisons.


Fake Love (Ghost x Reader x Soap)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant