L'école du Bien et du Mal II

Chapitre XI

Pour ne pas contrarier mes habitudes, et parce que j'étais épuisée par ma nuit, je ne sortis pas de mon bureau de la journée. Et de la semaine non plus. Je ne me décidais que la semaine suivante. J'avais cessé d'envoyer des lettres tous les jours à Henrick et je n'avais plus rien de bien nouveau à mettre en place dans l'école. Je laissais les reines à Anémone pour presque tout. J'étais surtout là pour l'épauler et intervenir auprès des élèves certaines fois. Mais je dû finalement sortir de ma tour car un professeur s'était blessé et ils avaient besoin de quelqu'un pour le remplacer. Je dispensais donc désormais les cours de gestion des pouvoirs. C'était fastidieux, les élèves étaient de véritables idiots qui ne pensaient qu'à trouver un partenaire pour le bal ou mettre la plus belle tenue. Les Jamais étaient à peine mieux mais je n'étais tout de même pas vraiment convaincu. Ils étaient persuadés de tout savoir, de ne pas avoir besoin de ce cours. Comme si ils étaient tout puissants et qu'ils contrôlaient leurs pouvoir à la perfection. Et le fait qu'ils s'en servent régulièrement pour réparer la forêt n'aidait pas. J'avais beau les menacer, tenter de les amadouer ou essayer de leur faire peur, ils revenaient toujours au cours d'après comme si on les avait remit à zéro et tout était à refaire.

Etant maintenant enseignante je devais me rendre aux réunions des professeurs toutes les fin de semaines. Un idée super que nous avions eut avec Anémone pour souder le corps enseignant de l'école, mais qui ne m'arrangeait plus particulièrement maintenant que je devais y assister. C'est à l'une de ces réunions que je parlais enfin de mon cours catastrophique. J'eu le droit à des regards compatissants, des sourires empathiques et des remarques inutiles de soutient.

- C'est étrange, vraiment, ils sont pourtant très réceptifs dans la plupart des cours maintenant. Même en esthétique les Jamais progresse. S'étonna Anémone.

- Oui, et en désembellissement, les Toujours s'en sortent plutôt bien. Ajouta un vieil homme dégoutant dont je ne me rappelais définitivement pas le nom.

Mon regard finit par tomber sur Lesso, assise à l'autre bout de la table, les bras croisés et un sourire amusé sur les lèvres. Je ne lui avais pas reparlé depuis la nuit que nous avions passées ensemble, mais à chaque fois que je la voyais, mon esprit s'amusait à me repasser ce qu'il s'était passé. Je pris une profonde inspiration et demandais :

- Quelque chose à dire Lesso ?

Elle avait l'air trop heureuse pour n'être coupable de rien. Elle se redressa, décroisa les bras pour poser ses coudes sur la table, se penchant légèrement en avant. Son regard plongea dans le miens et je su immédiatement qu'elle y était pour quelque chose si mes cours étaient un tel fiasco.

- Je ne suis pas sûre. Oh, tu feras attention je crois que tu t'es fais mal. Répondit-elle en désignant mon menton, un sourire au lèvre.

Et je savais qu'elle visais la dernière marque qu'il me restait sur le visage de ma nuit destructrice dans la forêt bleue. Je serrai les dents pour ne pas dire quelque chose que je pourrais regretter et me reculais dans mon siège avant de croiser les bras. Luttant contre l'envie de toucher mon menton.

- Merci pour ton intérêt marqué à cette réunion Lesso. Je pense que ça ira pour aujourd'hui.

Tout le monde commença à se lever mais le rousse en avait décidément décidé autrement.

- Non attendez. Et pour ce qui est du coupable pour la forêt bleue ? Il me semble que tu devais t'en occuper non ?

Je levais les yeux au ciel. Bon sang ce qu'elle m'énervait ! Mais je me levais à mon tour en arborant un large sourire.

- Oui tout à fais, et je m'en suis occupée ne vous préoccupez plus de ça.

- Vraiment ? Et nous pouvons savoir qui était derrière ça ? Demanda Dovey, surprise.