Chapitre XX

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- Va t'en, tu empire la situation. Comment tu peux croire ce qu'elle raconte ? Elle nous a menti tout ce temps !

- Tu sais très bien que non. Elle .. .

- Elle a mentit !

- Elle cherchait à se protéger !

- Se protéger de quoi ?! De nous ?!

- De ce qu'on lui a fait.

- Arrête Lesso. Va t'en je te dis !

- Les filles, calmez-vous.

- Non ne commence pas Dovey ! Tu es d'accord avec elle ? Ava est dangereuse !

- Sérieusement vous .. .

J'ouvre les yeux, agressée par les cris. Je suis allongée sur un lit de l'infirmerie du côté des Toujours. A côté du lit, Lesso, Anémone et Dovey sont tournées vers moi, redevenues silencieuses.

- Parfait, elle est réveillée. Faites la manger et on reprendra là où on en était. Ordonna sèchement la professeur d'esthétique.

Je referme les yeux un instant. Mon corps me fait souffrir le martyrs, je n'ose même pas regarder l'étendu des dégâts, et j'ai un mal de tête incroyable. Pourquoi est-ce que je suis toujours en vie ?

- Sérieusement Anémone. Laisse lui un peu de répit. Plaide Lesso.

Je rouvre les yeux pour la regarder, elle est dans tous ses états, ses cheveux sont encore plus hirsutes que d'habitude, sa cravate est de travers et sa veste froissée. Elle est magnifique. Je secoue la tête pour chasser cette pensée incongrue, essayant de suivre leur conversation.

- Je suis d'accord avec Lesso. Il faut la laisser respirer. On ne veut pas la tuer Anémone enfin ! S'indigna Dovey.

Elle n'arrivait visiblement pas à me regarder. Alors c'était si terrible que ça ?

- Tu ne vas pas t'y mettre Clarissa ? Vraiment ?

- Je l'ai torturé pendant des heures et elle n'a pas parlé ! Je sais ce que je fais, et si elle ne parle pas, c'est qu'elle n'a rien à dire ! Ecoutes moi un peu !

- Tu délire Lesso. Tu ne serai pas en train de faiblir ? Elle est l'enfant de la reine des morts, Manéa. Elle se moque de toi !

- Soit. Alors fais venir Tedros.

- Encore une fois non ! Il a clairement donné son nom. Qu'est-ce que tu veux de plus ?

- Je ne te demandes que ça Anémone. Mettons le face à elle.

La doyenne soupire. Elle n'a visiblement aucune envie de le faire. Elle s'en allait quand Dovey la retint :

- Amène le ici Anémone. On sera fixées comme ça.

- Clarissa .. . Pourquoi .. . ?

- Je n'ai jamais vue Lesso aussi convaincue d'avoir fait une erreur. Je la connais, et toi aussi. Il faut lui faire confiance.

La professeur d'esthétique hésite, nous regarde toutes tour à tour, puis hoche la tête.

- D'accord. Attendez ici. Et faites la manger.

Elle s'en va finalement et les deux femmes daignent enfin m'adresser la parole :

- Je vais te chercher à manger Ava. Dit Dovey.

- Je reste avec elle. Ajoute Lesso.

Dovey disparaît derrière la porte et la rousse s'avance vers moi.

- J'ai vraiment cru que tu allais y passer Ava.

- Moi aussi. Je souffle, visiblement déçue.

La professeur du mal soupire et secoue la tête.

- Arrête tes conneries. Tu n'as pas le droit de mourir.

- Vraiment ? J'étais convaincue que tu voulais me tuer pourtant.

- Non Ava. Laisse tomber ça.

- Tu aurai dû le faire, c'est tout ce que je dis.

Elle se remet à faire les cents pas, l'air visiblement contrariée et inquiète.

- Je ne comprends pas ce qu'il se passe.

- Moi non plus. Mais je n'ai plus la force Lesso. J'ai proposé une solution au problème à Anémone mais elle .. .

- J'ai une soupe et du pain ! S'exclame Dovey en entrant.

Un sourire illumine son visage. Comme si elle de rien était. Alors que Lesso me fixe, visiblement quelque chose l'a interloqué dans ce que j'ai dis. Je fit non de la tête encore une fois.

- Tu manges Ava. Ordonne Lesso.

Je la fusille du regard.

- Ou sinon quoi ?

Un sourire discret apparaît sur ses lèvres et contamine les miennes. Dovey nous regarde tour à tour, les sourcils froncé, avant de me tendre le bol de soupe. Après un instant de défi du regard avec la rousse, je prends finalement le bol et le pain. Je mange le tout en quelques courtes minutes et je me sens tout de suite mieux. Mais je sens aussi mon corps en miette me hurler qu'il souffre. Je repose le bol vide et époussette les miettes de pain et mon regard tombe sur mes jambes. Elles sont découvertes par des trous dans mon pantalon et laissent voir des brûlures plus affreuses les unes que les autres, des entailles énormes et des coupures plus fines mais profondes. Lesso détourne le regard.

C'est alors qu'Anémone entre à nouveau dans la pièce, Tedros sur les talons. Il s'avance, jetant des regard d'incompréhension aux professeurs. Visiblement il ne sait pas pourquoi il est là. Soudain son regard se pose sur moi, je trésaille, ses yeux s'écarquillent et il recule, paniqué.

- Qu'est-ce qu'elle fait là ? C'est elle ! C'est elle je vous dis ! Crie-t-il, l'angoisse faisant trembler sa voix.

L'école du Bien et du Mal IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant