Chapitre XLIV

50 9 0
                                    

Je me relève, non sans difficultés, mais Dovey arrive alors et d'un geste, elles envoie valser les deux femmes d'un bout à l'autre de la cours. Je sens que la tension entre elles ne s'apaisent pas pour autant, mais Lesso ne semble pas décidée à s'en prendre à nouveau à Léonie, et je sais que cette dernière ne l'attaquera pas d'elle-même. La professeur du bien se met alors à leur hurler dessus, alors que je vois Tedros s'occuper de disperser la foule d'un côté. De l'autre, Agatha fait de même avant d'avancer vers moi.

- Ca va Ava ? Me Demande-t-elle avec un air compatissant.

Je hoche la tête lentement, mais je ne peux détacher mon regard des deux femmes qui s'affrontent encore du regard. La foule se disperse lentement et il ne reste bientôt plus que Dovey et moi au centre de la cours, Léo et Leonora aux coins opposés, et Tedros et Agatha aux deux autres coins. La situation est invraisemblable.

- Tu devrais aller lui parler. Me dit doucement la lectrice.

Je me tourne vers elle. De qui elle .. .

- Lady Lesso. Je pense qu'il faut que vous ayez une discussion. La situation n'est plus possible.

Je hoche doucement la tête et avance vers Leonora qui n'a toujours pas bougé. En face, Tedros et Dovey rejoignent Léonie pour voir comment elle va, mais visiblement aussi pour lui remonter les bretelles.

- Il faut qu'on .. .

- Je sais. Vient. Lâche sèchement la professeur du mal en me faisant signe de la suivre.

Nous arrivons en très peu de temps dans son bureau et elle s'assied sur sa chaise avant de croiser les bras. Son visage est recouvert d'entailles peu profondes mais qui recouvrent tout de même sa peau de sang. Ses mains aussi sont dans un sal état. Je m'avance vers elle et tire la manche de sa chemise pour essuyer délicatement son visage mais elle me repousse.

- Arrête Leonora, je veux juste t'aider.

- Je sais. Mais je ne veux pas de ton aide.

Cette phrase me blesser et je sens un pincement me serrer le coeur. Mais elle reprend :

- Je suis fatiguée qu'on se dispute Ava. Je n'en peux plus.

- Moi non plus je n'en peux plus.

Elle prend ma main et la regarde avec une certaine fascination. Peut-être pour ne pas me regarder dans les yeux.

- Pourquoi tu as couché avec elle ?

- Je n'ai pas fais ça.

- Non, mais tu voulais le faire visiblement.

Je prends une grande inspiration et hoche la tête.

- Oui. Ecoutes, Léo a toujours été d'un grand réconfort. Notre relation était un peu comme un pansement pendant une longue période. Et je pensais que tu n'en avais rien à foutre de moi.

Elle secoue la tête.

- Je suis désolée d'accord ? Je m'en veux vraiment. Mais ça n'a pas d'importance. Ce qui m'importe c'est toi.

Elle relève son visage pour planter son regard dans le miens.

- Je m'en fous de ce que vous avez bien pu faire, et de qui elle est. Ce qui me fait mal par contre c'est que tu cherches à me le cacher. Alors que moi je me suis confiée à toi. Je te faisais confiance.

Je baisse la tête, coupable. Elle relâche ma main et j'attrape ma manche pour recommencer à nettoyer son visage. Cette fois-ci elle me laisse faire. Je ne sais pas quoi lui répondre, elle a raison. Alors je demande :

- Mais pourquoi est-ce que vous vous êtes battues comme ça ?

Elle lève les yeux au ciel et écarte ma main de son visage.

- Elle l'a cherché.

- C'est toi qui a commencé pas vrai ?

Je la sens commencer à s'énerver. Mais en même temps, elle a faillis la tuer !

- Oui c'est moi qui ai donné le premier coup ! Mais elle se mêle de ce qui ne la regarde pas, elle pense tout savoir sur tout ! Et elle se permet de .. . de .. . putain de merde ! Laisses tomber, de toute façon c'est une Toujours, elle est parfaite ! Et moi je ne suis qu'une Jamais.

Je secoue la tête.

- Arrête, tu sais bien que ça n'a rien à voir !

- Alors pourquoi est-ce que tu me fais chier avec ça ?! Tu sais très bien ce qu'il s'est passé pour qu'on en arrive là. Je l'ai cherché, et elle n'a fait que se défendre. La pauvre petite toujours innocente !

- Mais non mais arrête ! Je sais parfaitement qu'elle n'est pas innocente !

- Mais tu prends sa défense !

- Bien sûr que non !

- Si ! c'est ce que tu fais ! Quoi ? Je ne vaux pas la peine qu'on me défende ? C'est bon je suis bien au courant merci !

Je ne sais pas quoi faire pour qu'elle m'écoute, j'ai l'impression qu'on n'arrivera jamais à se parler, à se comprendre. Mais je sais qu'il y a une chose dans laquelle on se comprend parfaitement. Alors je l'embrasse. Elle me rend mon baisé un instant avant de me repousser.

- Tu fais quoi là ? Demande-t-elle dans un ton mêlant colère et envie.

- Ferme la un peu. Je souffle avant de l'embrasser à nouveau.

Cette fois-ci elle ne me repousse pas, elle entoure ma taille de ses bras alors je glisse les miens dans sa nuque, et elle m'attire avec elle sur la chaise.

Un moment plus tard, essoufflées, à moitié nues l'une à côté de l'autre dans son lit, nous nous regardons en silence.

- Tu vois, c'est ça le truc entre nous. On es pas foutus de parler. Lâche-t-elle soudainement avant de se relever.

Je me lève à mon tour et je la vois détourner le regard devant les marques qui parcourent mon corps.

- Tu t'en veux toujours ?

Elle secoue la tête, me tend mes vêtements et ouvre la porte de sa chambre. Indécise, je prends mes vêtements mais ne sort pas. Elle ne bouge pas non plus, ses yeux fixent un point quelque part sur le sol. Je soupire et secoue la tête.

- C'est pas moi qui ne parle pas là Leonora.

Elle tique mais ne répond pas, attendant toujours que je sorte.

- Tu fais chier. Je râle en quittant la pièce.

J'ai à peine fais un pas en dehors que la porte claque dans mon dos. Non mais sérieusement ?

L'école du Bien et du Mal IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant