Chapitre XLIII

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Je soupire et lève les yeux au ciel. Non. Je n'ai pas envie. Et ce n'est pas le moment. Je l'entends s'avancer vers moi alors je me tourne pour la regarder. Mon regard la blesse visiblement.

- Ava je t'en supplie écoutes moi.

Je prends une grande inspiration en croisant les bras, et elle prend ça pour une invitation à parler :

- Je suis désolée. Je suis terriblement désolée si tu savais.

Le pire, c'est que je sais que c'est vrai. Elle s'en veux. Mais c'est trop dur. Elle a tout gâché. Elle m'a fait trop de mal. Je ne réponds pas.

- Je sais que tu es en colère contre moi. Mais je ne voulais pas te causer de la peine. Je sais que tu ne me crois pas mais je ne veux que ton bien. Et je sais qu'elle n'est pas .. .

- Ferme la. Je dis d'un ton suppliant.

Elle s'avance encore vers moi, hésitante.

- Je suis désolée Ava. Mais je t'aime. Je t'aime vraiment. Je ne peux pas te regarder souffrir sans rien faire. Dis moi ce que je peux faire pour t'aider.

- Tout ce que je veux est impossible.

- Dis moi quand même.

- Je veux qu'on retourne en arrière. Je veux que tu ne dises pas ce que tu as dis. Je veux ne pas t'avoir revue. Je veux ne t'avoir jamais rencontré.

- Ava .. .

- Je veux Lesso. Je la veux elle. J'ai besoin d'elle.

- Après tout ce qu'elle a fait ?

- Oui après tout ça. Parce que je l'aime Léo. Je l'aime à un tel point que j'ai mal rien qu'à l'idée qu'elle me haïsse. Je sais que notre relation t'inquiète. Je sais que tu m'aimes et que tu ne veux pas que je souffre. Mais c'est toi qui me fais souffrir.

Ses yeux se remplissent de larmes. Elle ne voulait visiblement pas entendre ça. Mais je ne peux rien lui dire d'autre.

- D'accord Ava. D'accord.

- D'accord quoi ?

- J'arrête. Je ne veux plus me battre contre toi. Je voulais qu'on s'aiment. Je voulais que tu sois heureuse. Mais je ne peux pas te voir souffrir comme ça par ma faute. Alors je ne me battrais plus contre votre relation.

Malgré tout, je me sens un peu soulagée.

- Mais je ne suis malgré tout pas pour votre relation. Saches que je serai là pour toi quand .. . si .. . enfin quoi qu'il arrive.

Je hoche la tête.

- Merci Léo. Je soupire.

Je sais qu'elle ne fera rien pour arranger les choses avec Lesso, mais au moins, elle avait vue à quel point je tenais à elle, et qu'elle ne peux rien faire contre ça. Elle me tend les bras et j'accepte de la serrer contre moi un instant. Je la lâche à peine quand des coups sont frappés à la porte du bureau. Nous nous tournons toutes les deux pour voir la porte s'ouvrir sur Bastian. Il nous sourit et va s'asseoir de lui-même sur la chaise qui fait face au bureau du doyen.

- Laisse nous Ava. Me dit doucement Léonie.

- Mais .. .

- Ava.

Je hoche la tête à contre-coeur et regarde le garçon sur la chaise. Il me sourit et me fait un petit au revoir de la main alors que je referme la porte. Je ne le sens vraiment pas celui là.

Quand je sors, le soleil n'est pas encore levé. Alors je retourne dans ma chambre en espérant pouvoir me reposer un peu. Malgré toutes les confusions et les préoccupations qui occupent mon esprit, j'arrive à me rendormir rapidement. Je dois avoir dormis bien trop longtemps car lorsque je me réveille à nouveau, le soleil est déjà haut dans le ciel. Mais enfin pourquoi est-ce que personne ne m'a réveillé ?! Soudain, j'entends des cris au dehors. Je cours pour regarder par ma fenêtre et vois avec stupeur Léonie voler à travers la cours, s'écroulant sur le sol avec violence. Je trésaille. Mais c'est alors que je vois Lesso sortir de la cours à grands pas rageurs. Elle lève la main, son doigt s'illumine, et une énorme pierre apparaît au dessus de Léo, lui tombant dessus à une vitesse folle. Heureusement, elle part en fumée à quelques centimètres de son visage. Non mais je rêve où elles sont en train de se battre au beau milieux de la cours ? Je descends à toute vitesse pour arriver dans la cours au plus vite. Je traverse difficilement la foule de curieux venus voir ce qu'il se passe et me retrouve face à une scène qui me glace le sang. Lesso et assise sur Léonie et l'étrangle de toutes ses forces. Son visage est maculé de sang. La blonde, suffocante, la roue de coup, perdant de plus en plus de force à mesure qu'elle perd connaissance. Je n'hésite pas plus longtemps et me jette sur elles pour les séparer, mais alors que Leonora relâche Léo, cette dernière lève le doigt et m'envoie valser à l'autre bout de la cours. Elles se jettent à nouveau l'une sur l'autre sous mes yeux effarés.

L'école du Bien et du Mal IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant