L'école du Bien et du Mal II

Chapitre XXXI

Mon poing part mais n'atteint jamais son visage. Il a levé le doigt et je me retrouve figée, avec l'affreuse sensation qu'un étaux se referme sur elle pour l'étouffer.

- Vraiment ? Toi la puissante sorcière tu n'utilise même pas tes pouvoirs ?

- Je n'en ai pas besoin pour t'exploser la gueule Henrick. Je veux te sentir crever sous mes propres mains. Je réplique difficilement.

- Oh.. . Qu'elle est mignonne ! C'est pathétique.

Il fait un geste de la main, comme si il chassait une mouche, et je suis projetée avec une violence inouïe contre le mur. Mon dos cogne contre le bois dans un bruit mat et je m'écrase sur le sol, face contre terre. Je sens certaines blessures se rouvrir, principalement l'immense entailles qui n'avait encore pas cicatrisé sur ma cuisse. Je serre les dents et me relève. Henrick n'a toujours pas perdu son sourire. Et je sais pourquoi. Il sait que je n'ai pas l'intention de le tuer, je n'y arriverai pas. Je ne peux pas faire ça, c'est au delà de mes forces. Mais je peux lui faire mal. Je me remet à l'attaquer. Il part chacun de mes coups, me poussant de plus en plus. J'ai de plus en plus de mal à contenir ma magie et il le sent. Il m'encourage, me pousse à m'en servir. Et je ne comprends pas mais je cogne, encore et encore, et il me repousse, encore et toujours. Sentant la rage et la frustration monter, de plus en plus violentes, je finis par laisser libre cours à ma magie. Mes yeux se ferment, le silence retombe. Je sais exactement où il est. J'ouvre à nouveau les yeux et la même vague verte qui avait détruit la forêt fait exploser chaque meuble de la pièce. Seuls restent debout le Storian et son livre. Je me jette sur Henrick, allongé sur le sol. Il s'est visiblement protégé car il n'est pas au portes de la mort, mais il est quelque peu sonné et le bois du sol commence à l'avaler, faisant disparaître un par un ses membres ensanglantés. Soudain il attrape moi poignet, brûlé par le halo vers qui m'entoure, mais il ne me lâche pas, plante une aiguille en forme de clef dans mon doigt, et avant que je ne puisse réagir, il la tourne sous mes yeux écarquillés.

Ma magie reflue subitement alors que je titube en arrière, choquée, blessée, vide. Je le vois vaguement poser sa main sur le sol qui le relâche lentement. Puis il avance vers moi, glissant la clef dans sa poche. Je me sens creuse, faible, idiote. Comment est-ce que j'ai pu me laisser avoir ?

- Mais dis moi, on a perdu ses pouvoirs Ava ? Raille-t-il.

Je me jette sur lui à nouveau mais il me bloque encore une fois. Je suffoque bien plus vite que la première fois. Visiblement, j'ai atteints les limites de sa patience.

- Ca suffis. Maintenant tu arrête tes conneries.

- Tu vas me tuer ? Je souffle dans un effort important.

- Oui Ava. C'est comme ça que finissent les méchants des contes.

- Ce n'est pas moi le méchant.

Il explose de rire.

- Je sais bien, toi tu es le protagoniste. C'est pour ça que tu dois mourir. Tu es destinée à mourir, pour sauver les contes. Tu dois briser les traditions. Merci pour ton sacrifice Ava.

Cette fois-ci, c'est à moi de rire. Ou plutôt de sourire. Je n'ai pas assez de souffle et de liberté de mouvement pour rire.

- Je .. . ne .. . suis .. . pas le .. . protagoniste.

Surprit, il fronce les sourcils.

- Arrête de me mentir, ça ne te sauvera pas.

Un nouveau sourire étire mes lèvres.

- Le .. . Le Storian .. . a .. . cessé d'écrire .. . sur .. . sur moi .. . depuis .. . depuis .. . presque un mois .. . déjà.

Il se trouble et son regard se pose sur la plume rouge qui écrit toujours dans un coin du bureau. Je sens la pression se relâcher sur mon corps. Alors je n'hésite plus, je le cogne de toutes mes forces en pleine gorge, sentant sa trachée s'écrases sous mes phalanges. Il suffoque. Je n'attends toujours pas et heurte de toutes mes forces son plexus qui craque brutalement sous mon coude. Il chancelle, bascule sur son bureau, et je l'empoigne pour l'étrangler à pleine mains.

- Tu ne .. . me tueras .. . pas. Souffle t-il difficilement.

Je relâche la pression. Il a raison. Je ne peux pas faire ça. Mais alors que j'allais reculer, il sort une dague de sous son bureau et me la plante dans le ventre. Sous le choc, je recule brusquement, mais il suit mon mouvement, presque collé contre moi, tournant la lame dans mon corps. Mon cri de douleur ne sort pas alors que je titube, seulement retenue sur mes pieds par le bout e métal planté dans mon corps.

- Tu aurais dû me tuer Ava. Mais tu es trop faible.

J'attrape son cou d'une main pour l'étrangler mais il m'envoi un formidable coup de tête qui me fais saigner le nez et éclater les lèvres. Ma vue se trouble.

- Tu vas mourir Ava. Lâche-t-il.

Une douleur traverse moi doigt. Je le regard dans les yeux avec le peu de force qu'il me reste et un éclat de rire affreusement douloureux me traverse. Il ne comprend visiblement pas ce qu'il m'arrive et fronce les sourcils de surprise.

- Alors on mourra ensemble. Je lâche, crachant une gerbe de sang.

La clef tombe de mon doigt et tinte sur le sol. Ses yeux s'écarquillent alors que les miens deviennent verts. Je le regarde encore dans les yeux quand son coeur explose dans sa poitrine. Il s'écroule sur le sol, lâchant la dague encore planté dans mon ventre, et je m'écroule à ses côtés juste après l'avoir extraite. Mon sang s'écoule de mon corps à une vitesse affolante. Je pose mon regard sur l'homme mort à mes côtés et souris.

- Pardon Leonora. Je souffle.

Mon corps est prit de soubresauts, et je perds connaissance.