Chapitre XXIII

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Je passe la semaine alitée. Lesso vient tous les jours pour soigner mes blessures et rapidement, certaines commencent à disparaître. Les plus résistantes sont les entailles sur lesquelles elle a insisté des centaines de fois. Mais je me remets bien. J'ai le droit aussi à plusieurs visites de Dovey qui passe son temps à s'excuser. C'est assez lassant, mais elle est de bonne compagnie la plupart du temps, sa positivité est un vrai moteur pour me remettre sur pied. Elle refuse de me parler d'Anémone. Tout ce que je sais, c'est qu'elle a été enfermée dans son bureau.

Quand les professeurs du bien et du mal décrètent que je suis assez en forme pour quitter l'infirmerie, je le fais sans demander mon reste. Dovey m'accompagne jusqu'à mon bureau alors que le soleil est au plus haut. Il fait chaud et un léger vent souffle. Je prends une grande inspiration et bascule ma tête en arrière.

- Ca va ?

- Oui. Ca fait du bien d'être libre.

Je me tourne vers la professeur du bien.

- Merci.

- Pourquoi ça ? Me demande-t-elle sincèrement surprise.

- Parce que tu m'as bien intégré à mon arrivée. Et parce que tu as été là quand tu as compris que je n'étais pas coupable.

Elle sourit légèrement et me tend les bras. Je hausse les sourcils sans comprendre, jusqu'à ce qu'elle me fasse signe de venir dans ses bras. Ah. Elle veut un câlin. J'hésite mais la prend finalement dans mes bras. Elle me serre contre elle avec douceur. Je me sens me crisper quelque peu, je n'ai jamais été très adepte des câlins. Mais c'est plutôt réconfortant. Quand je recule, elle passe sa main sur ma joue en une caresse maternelle.

- Tu vas voir, ça va aller Ava d'accord ?

Je hoche la tête avec un sourire gêné. Je ne sais vraiment pas comment réagir maintenant. Elle m'indique la tour du menton.

- Je te laisses y aller, tu as du boulot. On a pas ouvert ton courrier, tout est sur ton bureau. On a aussi déposer le courrier qu'Anémone échangeait avec Henrick.

Je me tends mais prends une grande inspiration.

- D'accord. Merci beaucoup Clarissa.

Elle me sourie et s'en va. Alors je rentre dans la tour. Je croise à nouveau mon reflet dans le miroir de ma chambre en montant. J'ai meilleurs mine, mes joues se sont un peu remplies, le blanc de mes vêtements plus ajustés illumine mon visage et fait ressortir le gris de mes yeux et le noir de mes cheveux. Ils sont bouclés comme jamais, je déteste ça. Je les attache pour ne plus y penser et entre dans mon bureau. Et en effet, elle on tout ramené. Le bureau disparaît sous le papier.

Je me met immédiatement au travail. Et je commence par lire le courrier d'Anémone et Henrick. Ce que je lis me fait le même effet que si la tour s'écroulait sur moi. Putain elle ne mentait pas. Henrick tenait des propos sur moi totalement invraisemblables et inimaginables. Il l'avait totalement manipulée. Une fois que j'ai tout lu je comprends enfin beaucoup de choses. Il m'accuse de tout ce qu'avait dit la professeur d'esthétique et bien plus encore. C'est aussi lui qui lui a demandé de détourner mon courrier et de lire la lettre sur la mort de ma mère à tout le monde. Ce que je ne comprends pas en revanche, c'est pour quelle obscure raison il s'est décidé à me faire ça. Je lis ensuite le courrier que j'ai personnellement reçu. Principalement des lettres du doyen de l'école des contes d'Allemagne d'ailleurs. Il ne me dit rien de nouveau, ne répond pas à mes questions, prend un ton mielleux. Au fur et à mesure que je ne réponds pas aux lettres et qu'Anémone non plus son ton se fait de plus en plus pressant. Il dit qu'il faut absolument que je réponde, que je suis en grand danger, etc. Je lève les yeux au ciel. Pas une fois il ne me propose de rentrer, ni n'évoque la possibilité de venir me voir. Si il s'inquiétait vraiment pour moi il serait déjà là. Et j'avais cette pensée en tête lorsqu'un bruit me fit relever la tête en sursaut.

L'école du Bien et du Mal IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant