L'école du Bien et du Mal II

Chapitre XXVII

- Il ne t'a pas demandé de détourner mon courrier uniquement pour lire mes lettres pas vrai ?

Elle ne me répond pas mais son regard s'assombrit.

- Il voulait que tu trouve quelque chose. Et que tu le lui donne. Tu sais de quoi il s'agit ?

- Une arme envoyée par ta mère pour détruire l'école et se venger.

- Mais quoi comme arme exactement ? Et pour se venger de quoi ?

Elle semble rapidement dépassée par mes deux simples questions.

- Je ne sais pas exactement de quelle arme il s'agit. Mais pour se venger des contes, qui l'ont humiliés.

Je secoue la tête et un sourire triste se peint sur mes lèvres.

- Tu es stupide et naïve Anémone. Henrick ne t'a jamais rien expliqué. Et toi tu inventes des réponses à des problèmes inexistants. Ma mère n'avait pas d'arme à m'offrir car elle n'en avait pas. Notre magie est bien plus puissante que tu ne t'en doute visiblement, nous n'avons pas le moins du monde besoin d'armes.

Un petit rire silencieux secoue mes épaules alors que je secoue la tête.

- Et ma mère voulait effectivement se venger, mais pas pour quelque chose d'aussi stupide qu'un conte. Elle n'en a eut aucun sur elle avant sa mort. Renseigne toi Anémone. Si elle voulait se venger de quelque chose c'était de l'abandon de sa mère. Elle a toujours eut énormément de haine à son encontre, elle voulait prouver qu'elle était meilleurs qu'elle. Et qu'elle n'aurait pas dû l'abandonner.

Quelque chose dans le regard de la professeur d'esthétique change, comme si quelque chose lui semblait plus clair. Je secoue doucement la tête. Elle me fait pitié.

- Réfléchis, tu verras pas toi-même toutes les incohérences dans ce qu'il dit. Il n'y en a aucune dans mes paroles et j'admets moi-même mes fautes. Qui tu vas croire Anémone ? Le grand Henrick qui te mens et te manipule ? Ou la vilaine sorcière qui admet ses tords et te dis la vérité ?

Elle secoue la tête, le regard dans le vide. Et je comprends son sentiment, celui d'être blessé, trahit, alors que la vérité que l'on attendait tant devient la chose qui nous brise le plus. Je recule et me tourne vers les professeurs du bien et du mal.

- Laissez la sortir d'ici. Peut importe si elle a fait une erreur ou non elle doit être traitée décemment, et pas être enfermée comme un monstre.

Leurs regards surpris, choqués, blessés et peinés me touchent mais je n'en laisse rien paraître.

- Ne la laissez pas écrire ou recevoir de lettres. Mais laissez la reprendre sa vie normalement. Elle se rendra compte par elle même de son erreur. Pas la peine de la tortu.. . de s'en prendre à elle. Elle s'en voudra bien assez toute seule.

Un fois que j'ai fini de parler, j'esquive le regard blessé de Lesso et coupable de Dovey et quitte la pièce. Mais elles me rattrapent rapidement dans le couloir. La main de la rousse se pose sur mon épaule et m'oblige à me retourner.

- Ava .. . On est désolées si tu savais .. . Commence Dovey.

Je me dégage doucement de la main de Lesso et leur sourie.

- Je sais. Ce n'est rien. Prenez soin de cette école, et d'Anémone.

Leurs sourcils se froncent, et elles ont toutes les deux le même air surprit. c'est assez amusant en fait, mais l'heure n'est pas à la rigolade.

- Où est-ce que tu vas ? Demande Lesso.

L'appréhension transparaît dans sa voix.

- En Allemagne.

Je n'attends pas qu'elles réagissent, me retiennent ou me dissuadent. Je m'éloigne au plus vite d'elle, en direction de la tour.