Chapitre XXXV

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Nous dansons un long moment, ses bras passés sur mes épaules, les miennes sur sa taille. Je le sens chercher à se rapprocher, son corps est contre le miens, elle cherche mon regard du siens. J'ai de plus en plus chaud. Je sais comment tout ça va finir si ça continue. Alors je m'éloigne doucement avec un léger sourire pour la rassurer, sans lâcher sa taille d'une main.

- Je suis épuisée Léo. Je vais aller m'asseoir. Je dis doucement.

Visiblement déçue, mais inquiète pour moi, elle hoche la tête et me soutient jusqu'à la chaise la plus porche. Une fois assise je reprends mon souffle. Je n'avais pas fais autant d'effort depuis un moment et je sens les blessures de ma cuisse et de mon ventre me lancer. Elle va me chercher un verre d'eau et je le bois tranquillement alors qu'elle remet avec délicatesse une de mes mèches ondulés en place.

- Tu est toujours aussi .. . Commence-t-elle.

Mais son frère surgit, lui coupant la parole :

- Tient. Ava, ravi de te voir. Léonie, vient avec moi une minute s'il-te-plait. Ordonne-t-il sèchement avec un petit sourire faux dans ma direction.

Je lève les yeux au ciel et secoue la tête. Il y a quelques années nous étions assez proches Isidor et moi. Mais après notre deuxième rupture avec sa sur, il est devenu plus froid. Il est fâché de la façon dont j'ai traité Léonie. Mais à vrai dire je n'en ai pas grand chose à faire. Je n'avais certes pas toujours été parfaite, mais elle n'avait pas non plus fait mieux. Et dans tous les cas ça ne le regarde pas. Je les vois se disputer une minute ou deux, puis il me lance un regard noir avant de retourner discuter avec ses amis alors que Léo revient vers moi, visiblement contrarié. Je lui fais signe de s'asseoir, mais elle préfère m'attraper par le poignet et me tirer à l'écart. Je croise le regard de Diethelm qui me demande silencieusement si tout va bien et je hoche la tête pour le rassurer. Quand elle me lâche enfin je pose une main compatissante sur son épaule.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? Je demande.

- C'est mon abrutit de frère, il se sent obligé de se mêler de ma vie.

- Il n'aime pas qu'on passe la soirée ensemble ?

- Non.

- Tu veux que je te laisse tranquille ?

- Non ! Mais non certainement pas ! S'indigne-t-elle. Hors de question qu'il décide ce que je fais ou pas.

Je soupire. Est-ce qu'il fallait vraiment qu'elle me traîne ici pour me dire ça ? Je me redresse et croise les bras.

- De toute façon on ne fais rien. N'est-ce pas ?

Son regard tombe dans le miens et ses joues rougissent instantanément. Je la vois se pencher vers moi alors que l'une de ses mains se pose sur mon épaule. J'attrape vivement son menton pour la retenir, alors que ses lèvres ne sont qu'à quelques millimètres des miennes.

- Qu'est-ce-que tu fais Léo ? Je demande d'un ton ferme.

Mais un sourire s'étire légèrement sur mes lèvres. Je sais que je ne devrai pas faire ça. Léonie est un vrai réconfort, je l'ai toujours vue comme le meilleur des pensements. Et là, maintenant, je sais qu'elle saurait parfaitement me faire oublier mes problèmes, et Lesso. Mais je sais aussi que c'est pour ce genre de raisons que ça s'est mal fini entre nous à chaque fois. Je n'ai pas vraiment envie de recommencer.

- Tu m'as manqué Ava. Souffle t-elle sans me lâcher des yeux.

- Je sais.

- Arrêtes.. .

- Tu ne devrais pas faire ça. Tu sais comment ça va finir.

Elle repousse ma main et m'embrasse. Sa main se glisse dans ma nuque alors que je lui rend son baisé. Elle fini par s'éloigner de moi, le souffle court et les joues écarlates. Je sens aussi que ma respiration s'est raccourcit mais je ne ressent pas ce qu'elle a l'air de ressentir. Son contact est fade, comme quelque chose qu'on a aimé quand on était petit, mais qui, quand on y goûte après quelques années, n'est pas si terrible lorsqu'on y goûte à nouveau.

L'école du Bien et du Mal IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant