Chapitre XIV

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Après le départ de Lesso, je me mis en tête de combler toutes mes lacunes cette nuit, et de revenir le lendemain avec des réponses, et des solutions. je commençais par feuiller le livre Décompte des Contes, ahuris par la quantité de contes produits par les élèves de cette école. Mais je remarquais aussi effectivement la baisse de quantité inquiétante en deux ans seulement. Je me souvenais alors des mots d'Henrick, de cette menace qui planait sur les contes, et je me mis à lui écrire.

Très cher Henrick,

Il s'est passé quelque chose aujourd'hui que je me dois de te raconter. Les anciennes étudiantes de l'école du bien et du mal Agatha et Sophie sont arrivée par le biais d'un portail (ouvert par nous ne savons qui), et ont expliqué cherché Tedros, fils du roi Arthur, qui serait peut-être en danger. Le corps enseignant de l'école et moi-même n'avons aucune nouvelle du garçon en question. Anémone a donc personnellement envoyé un courrier à Arthur pour trouver peut-être une réponse et avoir des nouvelles. Je te tiendrais au courant des nouvelles que nous recevrons.

Mais autre chose s'est révélé à nous aujourd'hui, et je pense que c'est en lien avec la menace qui pèse sur les contes dont tu m'avais parlé avant que je ne parte. J'espère que ce n'est pas le cas chez nous, mais ici, la production de contes s'est considérablement réduite en deux ans, et cette année, on n'en décompte que trois. La situation me parait alarmante. Je sais que tu avais refusé de me parler de cette menace pour des raisons qui te sont propre, mais je pense qu'il est temps de m'expliquer ce qu'il se passe. Mon ignorance, qui avait l'air d'être la clef à tes yeux, est devenue un poids. Ma place est remise en question par les enseignants et Anémone elle même. Je vais essayé de me renseigner mais je ne pense pas qu'ils me laisserons au post de Doyenne encore bien longtemps.

J'attends avec impatience ta réponse et espère que toi et l'école vous portez bien.

Avec toute mon affection,

Ava.

Une fois ma lettre écrite, je la fit envoyer d'urgence par les fées, être agaçants et agressifs mais en qui j'avais le plus confiance pour ce genre de missions. Puis je me remis en quête de savoir. Je fouillais dans toute la bibliothèque, dans tous les tiroirs avec une certaines frénésie. Je lisais tous les ouvrages qui me semblaient important, mais rien ne m'aidait sensiblement.

Je me réveillais le lendemain, avachie sur mon bureau, avec en tête la désagréable envie de retourner me coucher pour ne plus jamais me relever. Je ne me laissais pas abattre pour autant et repris mes recherches de plus belle. Personne ne vint me déranger, et aucune lettre n'arriva non plus. J'espérais que Sophie et Agatha n'étaient pas en train de semer la pagaille dans l'école mais je savais pourvoir compter sur Dovey pour les encadrer. Anémone, qui passait habituellement au moins une fois par jour dans mon bureau pour faire le point avec moi, ne vint pas, ni n'envoya une fée pour passer un message. Lesso me trottait dans la tête, le violence de notre discussion, et les mots terriblement justes qu'elle avait prononcé. Je m'efforçais à ne plus penser à elle pour me concentrer dans mes recherches. Il était tard lorsque, épuisée, je décidais de lire simplement un conte pour me changer les idées. Mais je le refermais bien vite, lassée par ces héros stéréotypés, trop parfaits, trop vilains. Soudain une idée me traversa l'esprit, fulgurante. Je pris chaque conte que je pu trouver, les feuilletant un a un à toute vitesse. Chacun d'entre eux me paraissait ridicule, vieux, dépassé. Même les plus récent, pourtant à peine plus nuancés, ne racontait rien de plus que ce qui avait déjà été raconté. Je fonçais me laver, j'aurai déjà dû le faire bien avant, enfilait une robe noir simple et ample, et quittait mon bureau pour rejoindre à toute allure celui d'Anémone.

- Je sais ! M'exclamais-je en entrant dans la pièce.

Mais je me stoppais net dans mon élan. La professeur d'esthétique étais bien assise derrière son bureau, mais face à elle se trouvaient tous les autres professeurs. Leur regard me fit comprendre que je n'étais pas la bienvenue à cette réunion. Et certainement même qu'ils parlaient de moi.

L'école du Bien et du Mal IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant