Chapitre XXXVI

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Je suis éblouie par la lumière du jour et mes yeux mettent un moment pour s'adapter à la soudaine luminosité. Je ne me ferai jamais au décalage horaire. Je suis épuisée, et il va falloir que je survive aussi cette journée. Je me retourne pour regarder le portail disparaître, me retrouvant face au vide au sommet de la tour. En contrebas, je vois des cheveux roux et une robe bouffante dorée encadrer une petite forme rose. Je ne regarde pas plus longtemps les trois femmes et recule pour m'asseoir sur le sol, dos contre le muret. Je me sens faiblir et je suis en plus terrorisée par mon vertige. Ma respiration est courte et je pose une main sur mon ventre encore douloureux, en essayant de me calmer. Je revois encore le visage de Léonie et sa main tendue vers moi. "Parce que je t'aime Ava enfin". Ses mots résonnent encore dans mes oreilles et je me prends la tête entre les mains. Merde ! Mais je savais comment elle est. Je savais qu'elle ne pourrait pas se contenter de mon corps, il fallait qu'elle veuille mon coeur. Je secoue la tête, perdue. Léonie : douceur, amour, pensement. Leonora : passion, violence, sentiments confus.

- Ava ? Ca va ?

Je relève la tête, elles sont là toutes les trois en face de moi.

- Oui Dovey. J'ai juste .. . un peu la tête qui tourne. Je réponds doucement avec un sourire.

Je sens mon coeur se serrer. Bon sang, je ne m'étais pas rendue compte d'à quel point elles m'avais manqué.

- On est ravie de te voir, mais tu rentres plus tôt que prévu non ?

Je me tourne vers Anémone qui semble un peu gênée. Mais je lui sourie pour lui signifier que tout va bien.

- Non. Nous avons élit le nouveau doyen. Je n'avais plus rien à faire là bas.

- C'est super ! Je suis vraiment ravie que tu sois de retours Ava ! Et tu es très élégante en plus. Vous avez fait un bal ? S'exclame Clarissa avec ravissement.

Je hoche la tête mais je n'ai pas le temps de répondre que le visage de Lesso apparaît enfin entre ceux de ses collègues.

- Très élégante en effet. Souffle-t-elle.

Elle avance encore un peu vers moi.

- On devrait peut-être la laisser se reposer un peu. Elle a vraiment mauvaise mine. Ajoute-t-elle sur un ton que je n'arrive pas à interpréter.

Anémone et Dovey hoche la tête et commence à s'éloigner alors que j'essaie de me lever, mais je n'en ai pas la force, j'ai mal, et mes yeux se posent sur le vide, me forçant à me recroqueviller à nouveau contre le mur.

- Ca va aller ? Demande Dovey, inquiète.

Je hoche la tête et leur fait signe d'y aller.

- Oui oui, ne vous inquiétez pas, ça va passer.

Elles hésite. Même Anémone semble inquiète. Mais sur une geste de Lesso elles s'en vont finalement. Cette dernière s'accroupit devant moi.

- Je ne savais pas que tu avais le vertige. Dit-elle sur un ton amusé.

Je ferme les yeux et pose l'arrière de mon crâne contre le muret en pierre.

- On ne sait pas grand chose l'une sur l'autre finalement. Je ne peux m'empêcher de lâcher.

Je la sens se tendre mais elle ne réplique pas. Surprise, j'ouvre un il pour la regarder. Elle a l'air surprise et dans l'incompréhension la plus totale. Alors je sourie légèrement pour la rassurer.

- Oui j'ai le vertige. Je dis doucement.

Elle hausse un sourcil mais hoche la tête. Puis elle me retire mes talons, qu'elle prend avant de m'aider à me relever. En passant la porte de mon bureau, sa main passé autour de ma taille et son corps contre le miens pour me soutenir, elle renifle légèrement.

L'école du Bien et du Mal IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant