Chapitre XXII

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Me calmer me prends un long moment. Rien n'a de sens. Comment Henrick a pu me faire ça ? Il est comme un père pour moi, il a tout fait pour m'aider, c'est grâce à lui que j'avais pu me faire oublier. Comment et pourquoi avait-il dit tout ça à Anémone ? C'est impossible. Ca ne se peut pas. Anémone ment forcément.

Je prends une grande inspiration, courbée en avant, toujours assise sur le bord du lit, entourée dans mes propres bras. J'ai cessé de pleurer depuis un bon moment déjà. Et enfin je commence à respirer normalement. Je n'ose pas regarder Lesso qui semble dépassée. Elle m'avais apporté un verre d'eau mais ne sais visiblement pas quoi faire de plus. En même temps il n'y a rien à faire. C'est tout bonnement impossible. Il faut que je me calme et que je fasse quelque chose. Il faut que je parle à Henrick. Je me lève donc, mais mes jambes ne me retiennent pas et je tombe lourdement sur le sol en bois brut. La douleur du choc contre mon corps meurtrit me tire un cri rauque.

- Ava mais qu'est-ce que tu fais ? Tu dois rester couchée ! S'inquiète Lesso.

Elle s'est avancé vers moi mais n'ose visiblement pas me toucher pour m'aider à me relever.

- Tu as peur de quoi Lesso ? De me faire mal ? Je demande ironiquement.

Je l'entends soupirer et je sens qu'elle se tend. Mais alors que j'essaie tant bien que mal de me relever, plutôt mal que bien d'ailleurs, elle attrape mon bras fortement et entoure ma taille du sien pour me relever. La douleur me fait grimacer. J'ai la soudaine envie de lui faire mal aussi, mais je sais que je l'ai cherché, elle ne voulait pas me faire mal. Enfin, pas cette fois.

Elle me repose sur le lit et pousse sur mon épaule pour que je m'allonge. Elle appuie à l'un des rares endroit où je ne suis pas blessée, comme si elle avait retenue toutes les blessures qu'elle m'avait faites. Mais je me redresse dès qu'elle me relâche. Elle soupire et secoue la tête.

- Ava Arrête un peu, tu ne peux pas te lever.

- J'ai pas le temps de me reposer Lesso, il faut que je parle à Henrick. Anémone ment, il n'aurait jamais fais ça. Mais j'ai besoin de comprendre.

Elle me regarde et la lueur de peine qui passe dans son regard m'agace. Je déteste qu'on me regarde comme ça.

- Anémone n'avait aucune raison de mentir là dessus Ava. Je pense qu'il n'est pas celui que tu crois

- Ferme la ! Tu ne sais pas de quoi tu parles.

Une grimace de douleur déforme ses lèvres et elle plonge son regard dans le mien.

- Je sais parfaitement de quoi je parle.

- Merde Désolé, c'est pas ce que je voulais dire

- Je sais ne t'excuses pas. C'est pas grave, ça n'a pas d'importance. Repose toi s'il-te-plait. Je te promets qu'on va tirer tout ça au clair mais pour tu dois aller mieux pour ça.

Elle commence à reculer mais j'attrape doucement sa main pour la retenir. Ses mains son chaude et sèches, presque rêches.

- Si c'est important.

Elle regarde nos mains entrelacées pendant une minute qui me semble durer bien plus longtemps et fini par se dégager doucement.

- Restes ici s'il-te-plait. Je reviens vite.

Sur ces mots elle s'éloigne en direction du bureau de l'infirmier. J'hésite un instant mais me rallonge. J'ai mal partout, je suis épuisée, et un douleur insupportable me vrille le crâne. Je ferme les yeux pour me calmer.

La professeur du mal revient un moment plus tard. Je ne sais pas combien de temps s'est écoulé depuis qu'elle est partie, j'ai dû m'endormir. Je la regarde poser des vêtements pliés sur la table basse à côté de mon lit, ainsi qu'un bol avec un liquide jaunâtre et chaud à l'intérieur. Elle pose un seau d'eau sur le sol dans lequel son plongés des bout de tissus blancs et des plantes que devine être de la sauge.

L'école du Bien et du Mal IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant