Chapitre XXXIX

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Ma journée se passe relativement bien. Je dispenses les cours que j'ai à ma charge et les élèves, bien qu'un peu distraits par l'idée d'un bal en approche, sont plutôt réceptifs et progressent un peu. A la fin de mon dernier cours, je remarque que Bastian est absent. Je demande à ses camarades si quelqu'un l'a vue, mais personne ne semble savoir. Il va vraiment falloir que je me penche sur la question.

Mais pour l'instant, il faut surtout que je saches où dormir. Les fées n'avaient pas attendu que je quitte le bureau pour faire disparaître toutes mes affaires. Je ne sais même pas où elles les ont laissées. Instinctivement, je me rend au bureau de Lesso. Après une journée haute en couleurs comme celle là, j'ai besoin de la voir. Mais personne ne répond. Alors je pousse doucement la porte et entre. La petite pièce froide est vide. Je m'avance vers son bureau et jette un coup d'oeil. Elle est visiblement en train de lire un bouquin sur les potions. Il y a des feuilles griffonnées dans tous les sens et deux plumes posés sur leurs encriers. L'une à l'encre rouge, l'autre noire. Soudain, un bruit attire mon attention. Un claquement sec, comme si on tapait sur du bois, neufs fois précisément. Une horloge. Il est vingt et une heure. Je regarde autour de moi mais il n'y a pas du tout d'horloge dans la pièce. C'est alors que je la vois, une lumière qui chancelle sous un miroir contre l'un des mur du bureau. J'attrape le cadre du miroir et l'observe, puis je me décide à le tirer. La porte secrète s'ouvre avec un grincement désagréable, et je l'ai à peine ouverte que quelque chose m'arrive à toute allure dans le visage. Je n'ai que le temps de me déporter légèrement, mais l'objet métallique m'entaille la joue et l'oreille au passage, avant de se planter dans la porte du bureau dans mon dos.

- Putain de merde Lesso t'es dingue ! Je m'exclame en pressant ma main sur la coupure.

Je n'ai pas mal et je sais que la blessure est superficielle, mais c'est surtout la surprise qui parle.

- Oh fais chier Ava ! Je suis désolée, je ne savais pas que c'était toi ! S'excuse-t-elle en se levant pour me rejoindre et regarder si je n'ai rien.

Je la laisse prendre un bout de tissus pour presser sur la plaie légère et en profite pour regarder où nous sommes. C'est une petite pièce basse de plafond, sans fenêtre. Il n'y a en tout et pour tout qu'un grand lit en bois, une commode et un miroir sur pied. Dans un coin de la pièce, il y a aussi une douche totalement ouverte et un évier. Alors c'est sa chambre ?

- Ca va Ava ? Me demande-t-elle doucement.

Je hoche la tête.

- Oui oui. C'est ta chambre ?

- Bien vu petit génie.

Je fronce les sourcils et lui offre une grimace.

- Tu m'as agressée. Tu pourrai au moins être agréable.

Elle sourit et hausse un sourcil.

- Etre agréable ? Avec plaisir ma chère. Répond-t-elle en m'attrapant par la taille, refermant la porte dans son dos.

Elle me pousse sur le lit et me fais basculer sur le dos avant de se mettre au dessus de moi.

- C'est assez agréable pour toi ? Demande-t-elle avant de m'embrasser.

Je lui rend son baisé mais mon cerveau se met alors à connecter les informations qu'il avait jusque là mit de côté. Je l'éloigne légèrement de moi pour demander :

- Tu faisais quoi Leo.. . nora ?

Je me crispe légèrement. Et merde.. .

- Tu peux m'appeler comme tu veux Ava. Souffle-t-elle en se laissant retomber sur le matelas à coté de moi.

Je grimace légèrement, de plus en plus embarrassée. Je voudrai bien, mais ça ne serai pas correcte de ma part. Allongée l'une à côté de l'autre, fixant le plafond, on reste silencieuses un moment. Pui sa main se glisse dans la mienne.

- Je luttais. Dit-elle finalement.

Je tourne la tête vers elle et elle fait de même. Son nez se pose contre le miens.

- Tu luttais pour ne pas te faire du mal ?

Elle hoche doucement la tête.

- Tu veux m'en parler.

Elle fait non de la tête et ferme les yeux, posant son front contre le mien.

- Mais je veux bien que tu restes ici.

C'est mon tour de hocher la tête. Je l'attire contre moi et l'entoure de mes bras pour la serrer contre moi.

- Dis.. . Est-ce que je peux rester ici quelques jours s'il-te-plait ?

Elle hoche sa tête enfouie contre ma poitrine.

- Tu restes tant que tu veux. Ajoute-t-elle, sa voix étouffée contre mes vêtements.

Je sourie et la remercie. Et j'hésite alors à lui parler. Elle s'est confié à moi, elle m'accepte dans sa chambre, dans son intimité. Il faudrait peut-être que je sois honnête avec elle. J'hésite mais finis par décider de me taire. Ce n'est pas parce que je ne lui parle pas de mon ex que je ne suis pas honnête si ? Ca n'a pas d'importance, c'est du passé. Mon présent, c'est Leonora.

Le lendemain, on fait venir mes affaires dans sa chambres, et on se rend à la réunion des professeurs. On organise la fête, c'est un véritable enfers de faire ça avec Dovey, mais heureusement on échappe à l'obligation de se déguiser. J'essaie de passer le moins de temps possible avec Léonie, même si nous passons tout de même beaucoup de temps ensemble. Mais j'arrive à rester professionnelle. Je suis là pour l'aider à reprendre le post de doyenne, pas plus. Je vie désormais dans la chambre de Lesso. Et je peux même dire que j'y passe plus de temps qu'elle.

La veille du bal, les cours sont un véritable enfers. Personne n'écoute, personne n'est concentré, et je fini pas libérer tout le monde en avance. La tête encore dans mes réflexions sur les cours et les préparatifs, je remarque trop tard que Bastian a quitté la salle. Je me précipite dans le couloir, mais je ne le vois pas, et je ne sais pas où il est allé. Bon, il faudrait vraiment que j'arrive à lui parler. Mais au moins il vient en cours.

L'école du Bien et du Mal IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant