/👩‍❤️‍💋‍👩/ Pas vraiment le bon moment

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Son doigt presse la queue de détente sans hésitation. Le coup de feu résonne dans la pièce, mais ce n'est pas le bruit qui me fait fermer les yeux. L'explosion a produit un flash qui a déchiré l'obscurité un millième de seconde, juste assez pour imprimer une image d'une horreur sans nom dans nos crânes.

Derrière la silhouette, dans l'obscurité, se cache une créature si mauvaise et malsaine que nos pieds se sont figés d'horreur. Les Ohanzees n'ont rien à faire sur notre planète, mais cette chose ne devrait même pas exister dans notre univers. Même les esprits les plus tordus ne pourraient imaginer un monstre d'aussi abject et innommable.

Un conglomérat d'horreurs, dont les membres ne peuvent être rapprochés à quoi que ce soit de terrestre. Des plis vicieux et des cavités infectes, couverts d'un drapé suintant aux reflets illogiques et parasités. Son enveloppe est si irrégulière qu'elle a eu le temps de changer un millier de fois en ce fragment de seconde. Cette chose pousse, grossit, se repend dans l'espace. Elle redevient pourtant invisible une fois que la balle s'est échappée du canon, comme un cauchemar que nous ne pourrons jamais oublier.

La seule chose que j'ai reconnue dans cet amas d'un autre monde, c'est des yeux. Un milliard d'yeux. Rien à voir avec ceux d'humains, d'animaux ou même d'Ohanzees. Ils étaient de toutes les formes, de toutes les tailles et clignaient tout en restant ouverts. Ils bougeaient dans tous les sens, soit en glissant soit en disparaissant complètement. C'était une danse des plus chaotique qui n'avait qu'un seul fil rouge : tous les yeux nous fixaient.

Un son me fait rouvrir les yeux. L'arme de Charly est tombée au sol. Elle serre ma main, je la serre en retour. On est toujours là. Toutes les deux. Ensemble.

« C'était une tentative bien pitoyable, ou je ne m'y connais pas. »

Charly a l'air encore plus terrifiée que moi par ce qu'elle a vu. Sa bouche est entre-ouverte et ses yeux pleurent abondamment. Je me précipite sur elle avant de la scanner de bas en haut.

« Charly ?! T'es pas blessée ?! Tu vas bien ?

— Je me souviens. »

Non, elle n'est pas blessée. Pas physiquement en tout cas. Je me retourne vers notre ennemi commun, tout en protégeant le corps de mon amie.

« Enfin. Tu en as mis du temps. Tu ne t'es jamais demandé pourquoi tu ne ressembles pas du tout à Daniel ? Pourquoi est-ce qu'il ne t'a jamais parlé de ta mère ? Pourquoi est-ce que ton esprit est pourri jusqu'à la moelle, comme une pomme véreuse jusqu'au trognon ?

— Je me souviens de ma naissance.

— Hein ? »

Qu'est-ce qu'elle raconte ?! Elle est en train de faire un AVC ou quelque chose comme ça ?

« C'est pas possible... » Je ne comprends vraiment pas ce qu'elle est en train de réaliser, mais ça ne lui plait pas du tout. Voyant son état se dégrader et ses sourcils de froncer, je la tire vers l'extérieur. Même en y mettant toutes mes forces, elle ne bouge pas d'un centimètre. Une statue de marbre plus vraie que nature.

« Oh que si ça l'est. Je le sais, parce que j'y étais.

— Tu mets des images dans ma tête espèce d'enculé !

— Et c'est moi qui ai mis l'avis de recherche de tes vrais parents dans le coffre de la bibliothèque peut-être ? »

Charly me jette un regard noir. Sa pupille est minuscule. Les éclairs qu'elle me lance sont si violents que je lâche sa main de peur. Il y a bien des portraits de personnes disparues au milieu des documents, mais je ne vois pas le rapport avec Charly bordel !

« Tu ne t'es jamais sentie à ta place. C'est normal, tu ne l'étais pas. C'est ici que tu devrais être, avec nous. Avec tes parents.

— Mais de quoi il parle ?! »

Là où le diable se terreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant