On vient de délivrer les informations que l'on a obtenues à Charly. Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle est toute aussi perplexe que nous. Nous combinons nos cinq cerveaux pour trouver un moyen d'utiliser ces connaissances à notre avantage. Nos crânes fulminent.
La fourgonnette où nous sommes s'est mise au milieu du convoi, convoi que nous avons condensé au maximum. Les Ohanzees forment une sorte de haie d'honneur qui, à vrai dire, tient plus de l'encerclement. Lorsque nous avançons, ils s'écartent sur les côtés et finissent par se rejoindre derrière nous. Ils retournent alors devant et recommencent cette boucle encore et encore. Plus le temps passe, plus j'ai l'impression qu'ils se rapprochent. C'est aussi l'avis des wakizas qui meurent d'envie de mettre le feu aux poudres et le pied au plancher. Ils ont des pulsions suicidaires, c'est pas possible...
« Il faudrait qu'on inverse la balance ! s'écrie soudainement June qui fixait ses tatouages.
— Comment ça ?
— Si c'est l'amour, l'amitié et tous ces sentiments positifs qui les empêchent de nous attaquer, on n'a qu'à leur en donner !
— J'suis pas sûr que les wakizas aient envie de faire des câlins aux ohanzees réponds Adam avec cynisme face au stress.
— Vous aussi vous avez l'impression qu'on va bientôt s'transformer ? Interromps Charly.
— Oui et c'est horrible reprends Yéléna.
— Tu m'étonnes qu'c'est horrible, si tu te transformes on va tous mourir écrasés sous tes fesses ! »
Je pousse Charly et Yéléna la fusille du regard. Elle a au moins le mérite de détendre l'atmosphère. Dehors, les wakizas hurlent des ordres aux ohanzees pour les faire reculer, comme si cela pouvait fonctionner. Au contraire, cela aiguise leur haine et les fait s'approcher.
June se penche entre les sièges avant vers le capitaine.
« La radio fonctionne ?
— Non elle est toujours brouillée. »
La pluie qui s'abat est torrentielle. Je n'ai jamais vu ça de ma vie. Le bruit des gouttes sur la tôle est tel que l'on parvient à peine à entendre les moteurs ou les soldats. On ne voit qu'à cinq mètres, si bien que nous sommes obligés de rouler extrêmement lentement.
« Charly, tu dois demander à ton paternel de donner cet ordre à son bataillon : se focaliser sur les gens dont ils sont dépendants émotionnellement pour que cette pensée rebute nos adversaires.
— ...
— Dis à ton père d'ordonner aux Wakizas de se concentrer sur les gens qu'ils aiment » traduis-je.
Sans plus attendre, William ralentit légèrement pour la laisser sortir par l'arrière. Elle manque tout de même de manger le bitume, mais se rattrape in extrémis. Elle slalome entre les pick-up et se dirige vers celui de son père avant de bondir sur le marchepied pour arriver à sa fenêtre. Il faut quelques secondes avant d'entendre la voix de Daniel dans le haut-parleur.
« Okay les gars, ça va vous paraître bizarre, mais vous devez me faire confiance : Essayez de penser à votre famille. Vos parents, vos gosses, vos copines, concentrez-vous sur eux. Faites comme si les ohanzees n'étaient pas là. »
Charly réapparait et bondit à l'arrière de la camionnette complètement trempée. Elle se secoue dans tous les sens comme le ferait un chien et nous éclabousse par la même occasion.
« Réflex. »
La stratégie se met en place au bout de quelques secondes. Je ne sais pas si c'est une illusion, mais j'ai l'impression que ça fonctionne. Les démons reculent légèrement, juste assez pour éviter l'affrontement et désamorcer la situation.
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Là où le diable se terre
ParanormalEmily va accepter un poste de bibliothécaire de l'autre côté des États-Unis, dans une petite ville portuaire de l'Oregon pour prendre un nouveau départ. Alors qu'elle y emménage avec l'intention de vivre une petite vie paisible, loin des tumultes de...